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Twitter: 3 pénalités. Is a joke. Cool!, Miroir de la médiocrité humaine, parfois drôle quand même
RegardZehef
posté 12/03/2021 20:09
Message #21881


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QUOTE (guiclay @ 12/03/2021 20:02) *


neokill@h.gif la honte
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Parisian
posté 12/03/2021 20:15
Message #21882


Bobo
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neokill@h.gif Twitt de l’année


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Nice c'est très mauvais. Si ça fini dans les 10 premiers de L1, je vous paye tous à boire. @brafon 06/08/25 22:02
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Miles
posté 12/03/2021 23:56
Message #21883


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Citation (guiclay @ 12/03/2021 20:02) *

neokill@h.gif neokill@h.gif
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Houdini
posté 16/03/2021 00:31
Message #21884


ROMAN ROY ENTHUSIAST
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J’ai envie de MOURIR.


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Flex.
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Miles
posté 16/03/2021 00:32
Message #21885


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neokill@h.gif

Sinon c'est son oncle ph34r.gif
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wil
posté 16/03/2021 07:38
Message #21886


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Elle dit Spiderman ?


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Comanchero
posté 16/03/2021 08:28
Message #21887


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Citation (wil @ 16/03/2021 07:38) *
Elle dit Spiderman ?



Oui...

Y a plus de mots pour qualifier ça...
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Guest_jopha14_supprimé
posté 16/03/2021 08:57
Message #21888





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QUOTE (wil @ 16/03/2021 07:38) *
Elle dit Spiderman ?

wesh
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wil
posté 16/03/2021 17:36
Message #21889


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Citation (Comanchero @ 16/03/2021 08:28) *
Oui...

Y a plus de mots pour qualifier ça...


J'en n'étais pas sûr. Une vraie championne laugh.gif


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Raijojp
posté 16/03/2021 17:57
Message #21890


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C'est quand même un concept de s'afficher régulièrement en public comme ça
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wil
posté 16/03/2021 18:08
Message #21891


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Citation (Raijojp @ 16/03/2021 17:57) *
C'est quand même un concept de s'afficher régulièrement en public comme ça


Après, il faut voir l'émission....


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Raijojp
posté 16/03/2021 18:12
Message #21892


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Citation (wil @ 16/03/2021 18:08) *
Après, il faut voir l'émission....


Certes, ça aurait pu limite passer inaperçu. Mais depuis 3 ans elle enchaîne notamment sur les réseaux et ses délires littéraires.
A se demander comment elle a pu arriver à ce genre de fonction
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wil
posté 16/03/2021 18:16
Message #21893


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Citation (Raijojp @ 16/03/2021 18:12) *
Certes, ça aurait pu limite passer inaperçu. Mais depuis 3 ans elle enchaîne notamment sur les réseaux et ses délires littéraires.
A se demander comment elle a pu arriver à ce genre de fonction


Ce n'est pas la seule ph34r.gif


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Raijojp
posté 16/03/2021 18:20
Message #21894


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Citation (wil @ 16/03/2021 18:16) *
Ce n'est pas la seule ph34r.gif


Très clairement ! Mais c'est probablement une des moins discrètes
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ATwoZe
posté 20/03/2021 23:38
Message #21895


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Roberto Sedinho
posté 21/03/2021 20:03
Message #21896


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popcorn.gif
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BlaiseMan
posté 21/03/2021 20:13
Message #21897


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Citation (Roberto Sedinho @ 21/03/2021 20:03) *

popcorn.gif

J'aurais bien lu l'article en entier tiens.
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NumeroStar
posté 21/03/2021 20:21
Message #21898


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C'est un documentaire essentiel, brûlant et rageur que diffusait Canal+ ce dimanche. Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste, bam, le titre qui claque. Des femmes journalistes de sport témoignent de leur quotidien fait d’insultes permanentes sur les réseaux sociaux, de ce foutu syndrome de l’imposteur que leur collent dans la tête collègues et supporters, du harcèlement qu’elles subissent en bord de terrain et dans les rédactions. Nathalie Iannetta, Clémentine Sarlat, Isabelle Ithurburu, Estelle Denis… Elles sont nombreuses à témoigner et leur parole, rare, vous claque à la gueule et au micro de Marie Portolano, elle aussi journaliste de sport. C’est elle qui a eu l’idée du documentaire après avoir vu Je ne suis pas un singe, sur le racisme dans le foot, de l’ancien pro Olivier Dacourt, et qui le porte de bout en bout avec Guillaume Priou. Sauf que, comme une ultime insulte aux femmes journalistes qui osent témoigner, ce documentaire a été censuré par la direction de Canal+. Selon nos informations, les passages qui mettaient en cause Pierre Ménès ont été coupés. Des passages où le chroniqueur foot maison était mis face aux atteintes sexuelles qu’il a commises sur deux femmes, journalistes de sport à Canal+.

La première d’entre elles, c’est Marie Portolano elle-même. Et c’est aussi de cette atteinte sexuelle qu’est née l’idée du documentaire. Le 28 août 2016, elle est l’une des journalistes sur le plateau du Canal Football Club aux côtés du présentateur Hervé Mathoux et de Pierre Ménès. À la fin de l’émission, hors antenne mais face au public présent dans le studio, Pierre Ménès soulève la jupe de Marie Portolano et lui attrape les fesses. Puisque les détails sont importants, il faut préciser qu’elle porte un string et se retrouve donc nue devant les centaines de personnes présentes. En retour, Pierre Ménès se prend un pain de la journaliste. Agression sexuelle ? Si on se réfère aux textes de loi, la justice aurait pu être saisie mais, quand Marie Portolano, lors d’une réunion avec l’équipe du Canal Football Club, annonce son intention de porter plainte contre Pierre Ménès, elle ne reçoit que réactions interloquées et dissuasion. Nous sommes en 2016, #Metoo et toute la libération de la parole ne sont pas encore passés par là. Surtout, c’est le moment où Pierre Ménès tombe gravement malade et quitte l’antenne pour plusieurs mois. L’affaire s’éteint. Mais à Canal+, Marie Portolano en a parlé. Beaucoup. « Elle l’a raconté à tout le monde, se souvient une salariée, et puis ça a été étouffé. » Au sein de la chaîne, il y a eu des témoins de la scène et de ses suites, et ils sont nombreux à avoir raconté exactement la même chose aux Jours.

En ce qui concerne la deuxième journaliste victime de Pierre Ménès, les images existent (elles sont visibles, par exemple, ici sur YouTube). Elles datent de 2011 et c’est la centième du Canal Football Club. En plateau, Pierre Ménès se demande ce qu’il doit faire pour fêter ça, et dit qu’il a eu une idée : offrir des fleurs à la journaliste Isabelle Moreau. Il s’approche d’elle, un bouquet à la main, lui tend les fleurs et, par surprise, l’embrasse longuement sur la bouche. Gros rires en plateau, des images au ralenti de la scène, comme au foot, sont diffusées. Re-gros rires. Ces images d’Isabelle Moreau et Pierre Ménès constituaient l’une des séquences du documentaire et elles ont été censurées. Dans la version initiale, Marie Portolano les montre à Isabelle Moreau sur une tablette, qui, les revoyant, fond en larmes. Expliquant que cette séquence était venue ruiner dix ans de sa carrière : ce qu’on attendait d’elle sur ce plateau, c’était qu’elle soit cette fille qui se laisse embrasser, pas son travail ni son expertise journalistique. Séquence coupée à la demande de la direction des sports de Canal+.

Toutes les séquences avec Pierre Ménès ont été caviardées, y compris celles où Marie Portolano le mettait face à ses actes

Comme a été caviardée la séquence où Marie Portolano montre à Pierre Ménès, toujours sur une tablette, la réaction d’Isabelle Moreau en revoyant les images. Devant ses larmes, il s’emporte, dit que si Isabelle Moreau réagit aussi violemment, c’est à l’aune de #Metoo, de la société d’aujourd’hui. Société contre laquelle il vitupère : si on ne peut plus faire ça aujourd’hui, où va-t-on ? Et tente de se défendre en faisant remarquer qu’elle est presque consentante puisqu’elle met sa main autour de lui. Il termine, en lâchant, contre toute logique, qu’il ne l’a pas vraiment fait. Séquence coupée à la demande de la direction des sports de Canal+.


Enfin, parmi les passages censurés, celui où Marie Portolano confronte Pierre Ménès à ce qu’il lui a fait subir sur le plateau du Canal Football Club. Il dit d’abord ne pas s’en souvenir, puis ne pas comprendre pourquoi elle s’est sentie humiliée, qu’il est comme ça et que c’est comme ça qu’il faut le prendre, que ne plus pouvoir rigoler avec une femme, c’est ça, le sexisme… La discussion, cordiale, tourne autour des notions d’agression, de harcèlement, d’attouchement quand d’un coup, Pierre Ménès fait une réflexion à Marie Portolano sur sa coiffure et le fait qu’elle ne porte pas de décolleté, qu’elle n’a pas voulu lui faire plaisir, le tout en rigolant, bien sûr. Séquence coupée à la demande de la direction des sports de Canal+.

Plusieurs personnes ont visionné le documentaire dans sa version initiale, non censurée. « Quand j’ai vu ça, je me suis dit : “C’est un cataclysme, Canal+ ne pourra pas laisser Pierre Ménès à l’antenne” », raconte l’une d’entre elles aux Jours. Une autre abonde : « Je me suis dit : “Oh là là, ce carnage. Il se suicide en direct.” Le moment avec Pierre Ménès, c’est le moment où tu te dis : “C’est pas possible, il ne peut pas dire ça.” Il y a un grand écart entre la parole des femmes et la sienne qui est complètement à côté de la plaque, il creuse sa tombe. » Et de regretter le caviardage : « C’est dommage, la première version était encore plus puissante. Parce que le fait d’avoir des paroles d’hommes à l’intérieur, c’était un vrai plus, quitte à ce que Canal+ sacrifie son totem. Ce n’est plus possible, on peut plus cautionner ce genre de mec. Là, ça veut dire que Canal+ couvre sciemment Pierre Ménès. »



Dès que l’idée du documentaire lui a été soumise, la direction de Canal+ savait que la séquence avec Pierre Ménès y figurerait, c’était mentionné dans le projet écrit. Mais une fois le documentaire tourné, c’est une autre affaire. Sous l’égide de Gérald-Brice Viret, directeur des antennes, le directeur des sports Thierry Cheleman – en place depuis la rentrée 2015 comme nombre des chefs installés par Vincent Bolloré –, et son adjoint Didier Lahaye exigent des auteurs que toutes les séquences avec Ménès soient coupées. La décision est prise de ne garder dans le documentaire que les témoignages de femmes. Ainsi, Thomas Villechaize, journaliste à BeIn Sports, qui s’exprimait pour soutenir les femmes, passe à la trappe, de même que la parole d’Hervé Mathoux qui, témoin des faits commis alors par Pierre Ménès sur Marie Portolano, regrettait, sans les nommer, de n’avoir pas réagi. La direction des sports de Canal+ a choisi. Elle n’a rien fait lorsqu’a eu lieu l’atteinte sexuelle de Pierre Ménès sur Marie Portolano et elle a préféré protéger l’homme plutôt que de le voir exposé à la vindicte avec la diffusion du documentaire.

Contactée, la direction de Canal + a répondu aux Jours : « Pas de commentaires. » Joint par téléphone, Pierre Ménès dit ne pas avoir demandé que le documentaire soit coupé et indique que c’est une décision de « la direction » : « Moi, je n’ai rien à dire. Je suis aux ordres de ma direction, moi. Moi, si ma direction n’a rien à dire, je n’ai rien à dire non plus. Surtout si c’est pour m’accuser de conneries et de merde. Si votre papier, c’est pour dire de la merde et relayer des conneries, ça m’intéresse pas. »


Après la censure, Marie Portolano, elle, décide d’aller au bout du documentaire. Plutôt la parole de ces femmes journalistes que rien du tout. Et de fait, il faut les entendre raconter. Comme Tiffany Henne, ex-journaliste de L’Équipe et de RMC Sport, dont d’anciens collègues s’étaient mis dans l’idée qu’elle était lesbienne et à qui on balance : « Ça m’étonne pas que tu aimes des salopes qui se courent après sur un terrain. » Avant qu’un rédacteur en chef ne la coince dans une pièce pour la forcer à dire qu’elle aime les filles et la filmer en train de le dire. Telle Amaia Cazenave, de Radio France, qui décrit ce soir seule avec un collègue dans l’open-space de la rédaction qui soudain s’écrie « J’ai envie de baiser ». Ou celui-ci qui, avisant son rouge à lèvres, lui dit qu’elle a « une bouche à pipe ». « Je ne me suis jamais permise, témoigne-t-elle, de dire à un collègue : “Ton jean, il te moule le cul aujourd’hui”… Je ne me permettrais pas mais je ne le pense même pas ! (…) Je ne comprends pas pourquoi les hommes ont cette impunité et pourquoi ils se sentent le droit de dire ce genre de choses. » Il y a encore Lucie Bacon, aujourd’hui rédactrice en chef de Konbini Sports, qui, à son premier passage télé, reçoit, dit-elle, ce texto d’un chef : « T’aurais pu mettre un décolleté. » Clémentine Sarlat, elle, a déclenché un maelström à France Télévisions en témoignant en avril 2020 dans L’Équipe du harcèlement subi à Stade 2. L’affaire se soldera par une enquête interne et le licenciement de trois journalistes. Mais Clémentine Sarlat ne travaille plus à Stade 2, elle avait quitté l’émission deux ans plus tôt. Plusieurs d’entre elles viennent de créer, pile ce dimanche, l’association des Femmes journalistes de sport pour « faire bouger les lignes, rendre les femmes plus présentes dans le sport et moins discriminées ».
« Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste »


Marie Portolano ne travaille plus à Canal+, elle vient de filer sur M6. Elle était l’une des signataires du communiqué de soutien à Sébastien Thoen, après son éviction de Canal+ pour une parodie de CNews. Elle se savait l’une des sorcières à qui la direction a donné la chasse, dans une ambiance de terreur parmi la rédaction des sports (lire l’épisode 154, « Bolloré à Canal+ : faites entrer les excusés »). La censure de son documentaire a fini de la mettre dehors. Au service des sports, ses collègues sont dégoûtés : « Pourquoi Pierre Ménès a le droit de tout faire, alors que nous, on se fait virer pour avoir signé un texte défendant la liberté d’expression ? »

« J’espère avoir contribué moi aussi à libérer la parole, dit Marie Portolano en conclusion de son documentaire. Le combat sera gagné quand il sera inutile d’en faire un film. » Le combat est loin d’être gagné, et des films, il faudra en faire d’autres. Car en sortant ses grands ciseaux pour protéger Pierre Ménès au cœur d’un documentaire qui, précisément, donnait la parole aux femmes, Canal+ les a, une fois de plus, bafouées.


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Tonio
posté 21/03/2021 20:33
Message #21899


Triginta Post Annis Pergit Magia
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Citation (NumeroStar @ 21/03/2021 20:21) *
C'est un documentaire essentiel, brûlant et rageur que diffusait Canal+ ce dimanche. Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste, bam, le titre qui claque. Des femmes journalistes de sport témoignent de leur quotidien fait d’insultes permanentes sur les réseaux sociaux, de ce foutu syndrome de l’imposteur que leur collent dans la tête collègues et supporters, du harcèlement qu’elles subissent en bord de terrain et dans les rédactions. Nathalie Iannetta, Clémentine Sarlat, Isabelle Ithurburu, Estelle Denis… Elles sont nombreuses à témoigner et leur parole, rare, vous claque à la gueule et au micro de Marie Portolano, elle aussi journaliste de sport. C’est elle qui a eu l’idée du documentaire après avoir vu Je ne suis pas un singe, sur le racisme dans le foot, de l’ancien pro Olivier Dacourt, et qui le porte de bout en bout avec Guillaume Priou. Sauf que, comme une ultime insulte aux femmes journalistes qui osent témoigner, ce documentaire a été censuré par la direction de Canal+. Selon nos informations, les passages qui mettaient en cause Pierre Ménès ont été coupés. Des passages où le chroniqueur foot maison était mis face aux atteintes sexuelles qu’il a commises sur deux femmes, journalistes de sport à Canal+.

La première d’entre elles, c’est Marie Portolano elle-même. Et c’est aussi de cette atteinte sexuelle qu’est née l’idée du documentaire. Le 28 août 2016, elle est l’une des journalistes sur le plateau du Canal Football Club aux côtés du présentateur Hervé Mathoux et de Pierre Ménès. À la fin de l’émission, hors antenne mais face au public présent dans le studio, Pierre Ménès soulève la jupe de Marie Portolano et lui attrape les fesses. Puisque les détails sont importants, il faut préciser qu’elle porte un string et se retrouve donc nue devant les centaines de personnes présentes. En retour, Pierre Ménès se prend un pain de la journaliste. Agression sexuelle ? Si on se réfère aux textes de loi, la justice aurait pu être saisie mais, quand Marie Portolano, lors d’une réunion avec l’équipe du Canal Football Club, annonce son intention de porter plainte contre Pierre Ménès, elle ne reçoit que réactions interloquées et dissuasion. Nous sommes en 2016, #Metoo et toute la libération de la parole ne sont pas encore passés par là. Surtout, c’est le moment où Pierre Ménès tombe gravement malade et quitte l’antenne pour plusieurs mois. L’affaire s’éteint. Mais à Canal+, Marie Portolano en a parlé. Beaucoup. « Elle l’a raconté à tout le monde, se souvient une salariée, et puis ça a été étouffé. » Au sein de la chaîne, il y a eu des témoins de la scène et de ses suites, et ils sont nombreux à avoir raconté exactement la même chose aux Jours.

En ce qui concerne la deuxième journaliste victime de Pierre Ménès, les images existent (elles sont visibles, par exemple, ici sur YouTube). Elles datent de 2011 et c’est la centième du Canal Football Club. En plateau, Pierre Ménès se demande ce qu’il doit faire pour fêter ça, et dit qu’il a eu une idée : offrir des fleurs à la journaliste Isabelle Moreau. Il s’approche d’elle, un bouquet à la main, lui tend les fleurs et, par surprise, l’embrasse longuement sur la bouche. Gros rires en plateau, des images au ralenti de la scène, comme au foot, sont diffusées. Re-gros rires. Ces images d’Isabelle Moreau et Pierre Ménès constituaient l’une des séquences du documentaire et elles ont été censurées. Dans la version initiale, Marie Portolano les montre à Isabelle Moreau sur une tablette, qui, les revoyant, fond en larmes. Expliquant que cette séquence était venue ruiner dix ans de sa carrière : ce qu’on attendait d’elle sur ce plateau, c’était qu’elle soit cette fille qui se laisse embrasser, pas son travail ni son expertise journalistique. Séquence coupée à la demande de la direction des sports de Canal+.

Toutes les séquences avec Pierre Ménès ont été caviardées, y compris celles où Marie Portolano le mettait face à ses actes

Comme a été caviardée la séquence où Marie Portolano montre à Pierre Ménès, toujours sur une tablette, la réaction d’Isabelle Moreau en revoyant les images. Devant ses larmes, il s’emporte, dit que si Isabelle Moreau réagit aussi violemment, c’est à l’aune de #Metoo, de la société d’aujourd’hui. Société contre laquelle il vitupère : si on ne peut plus faire ça aujourd’hui, où va-t-on ? Et tente de se défendre en faisant remarquer qu’elle est presque consentante puisqu’elle met sa main autour de lui. Il termine, en lâchant, contre toute logique, qu’il ne l’a pas vraiment fait. Séquence coupée à la demande de la direction des sports de Canal+.


Enfin, parmi les passages censurés, celui où Marie Portolano confronte Pierre Ménès à ce qu’il lui a fait subir sur le plateau du Canal Football Club. Il dit d’abord ne pas s’en souvenir, puis ne pas comprendre pourquoi elle s’est sentie humiliée, qu’il est comme ça et que c’est comme ça qu’il faut le prendre, que ne plus pouvoir rigoler avec une femme, c’est ça, le sexisme… La discussion, cordiale, tourne autour des notions d’agression, de harcèlement, d’attouchement quand d’un coup, Pierre Ménès fait une réflexion à Marie Portolano sur sa coiffure et le fait qu’elle ne porte pas de décolleté, qu’elle n’a pas voulu lui faire plaisir, le tout en rigolant, bien sûr. Séquence coupée à la demande de la direction des sports de Canal+.

Plusieurs personnes ont visionné le documentaire dans sa version initiale, non censurée. « Quand j’ai vu ça, je me suis dit : “C’est un cataclysme, Canal+ ne pourra pas laisser Pierre Ménès à l’antenne” », raconte l’une d’entre elles aux Jours. Une autre abonde : « Je me suis dit : “Oh là là, ce carnage. Il se suicide en direct.” Le moment avec Pierre Ménès, c’est le moment où tu te dis : “C’est pas possible, il ne peut pas dire ça.” Il y a un grand écart entre la parole des femmes et la sienne qui est complètement à côté de la plaque, il creuse sa tombe. » Et de regretter le caviardage : « C’est dommage, la première version était encore plus puissante. Parce que le fait d’avoir des paroles d’hommes à l’intérieur, c’était un vrai plus, quitte à ce que Canal+ sacrifie son totem. Ce n’est plus possible, on peut plus cautionner ce genre de mec. Là, ça veut dire que Canal+ couvre sciemment Pierre Ménès. »



Dès que l’idée du documentaire lui a été soumise, la direction de Canal+ savait que la séquence avec Pierre Ménès y figurerait, c’était mentionné dans le projet écrit. Mais une fois le documentaire tourné, c’est une autre affaire. Sous l’égide de Gérald-Brice Viret, directeur des antennes, le directeur des sports Thierry Cheleman – en place depuis la rentrée 2015 comme nombre des chefs installés par Vincent Bolloré –, et son adjoint Didier Lahaye exigent des auteurs que toutes les séquences avec Ménès soient coupées. La décision est prise de ne garder dans le documentaire que les témoignages de femmes. Ainsi, Thomas Villechaize, journaliste à BeIn Sports, qui s’exprimait pour soutenir les femmes, passe à la trappe, de même que la parole d’Hervé Mathoux qui, témoin des faits commis alors par Pierre Ménès sur Marie Portolano, regrettait, sans les nommer, de n’avoir pas réagi. La direction des sports de Canal+ a choisi. Elle n’a rien fait lorsqu’a eu lieu l’atteinte sexuelle de Pierre Ménès sur Marie Portolano et elle a préféré protéger l’homme plutôt que de le voir exposé à la vindicte avec la diffusion du documentaire.

Contactée, la direction de Canal + a répondu aux Jours : « Pas de commentaires. » Joint par téléphone, Pierre Ménès dit ne pas avoir demandé que le documentaire soit coupé et indique que c’est une décision de « la direction » : « Moi, je n’ai rien à dire. Je suis aux ordres de ma direction, moi. Moi, si ma direction n’a rien à dire, je n’ai rien à dire non plus. Surtout si c’est pour m’accuser de conneries et de merde. Si votre papier, c’est pour dire de la merde et relayer des conneries, ça m’intéresse pas. »


Après la censure, Marie Portolano, elle, décide d’aller au bout du documentaire. Plutôt la parole de ces femmes journalistes que rien du tout. Et de fait, il faut les entendre raconter. Comme Tiffany Henne, ex-journaliste de L’Équipe et de RMC Sport, dont d’anciens collègues s’étaient mis dans l’idée qu’elle était lesbienne et à qui on balance : « Ça m’étonne pas que tu aimes des salopes qui se courent après sur un terrain. » Avant qu’un rédacteur en chef ne la coince dans une pièce pour la forcer à dire qu’elle aime les filles et la filmer en train de le dire. Telle Amaia Cazenave, de Radio France, qui décrit ce soir seule avec un collègue dans l’open-space de la rédaction qui soudain s’écrie « J’ai envie de baiser ». Ou celui-ci qui, avisant son rouge à lèvres, lui dit qu’elle a « une bouche à pipe ». « Je ne me suis jamais permise, témoigne-t-elle, de dire à un collègue : “Ton jean, il te moule le cul aujourd’hui”… Je ne me permettrais pas mais je ne le pense même pas ! (…) Je ne comprends pas pourquoi les hommes ont cette impunité et pourquoi ils se sentent le droit de dire ce genre de choses. » Il y a encore Lucie Bacon, aujourd’hui rédactrice en chef de Konbini Sports, qui, à son premier passage télé, reçoit, dit-elle, ce texto d’un chef : « T’aurais pu mettre un décolleté. » Clémentine Sarlat, elle, a déclenché un maelström à France Télévisions en témoignant en avril 2020 dans L’Équipe du harcèlement subi à Stade 2. L’affaire se soldera par une enquête interne et le licenciement de trois journalistes. Mais Clémentine Sarlat ne travaille plus à Stade 2, elle avait quitté l’émission deux ans plus tôt. Plusieurs d’entre elles viennent de créer, pile ce dimanche, l’association des Femmes journalistes de sport pour « faire bouger les lignes, rendre les femmes plus présentes dans le sport et moins discriminées ».
« Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste »


Marie Portolano ne travaille plus à Canal+, elle vient de filer sur M6. Elle était l’une des signataires du communiqué de soutien à Sébastien Thoen, après son éviction de Canal+ pour une parodie de CNews. Elle se savait l’une des sorcières à qui la direction a donné la chasse, dans une ambiance de terreur parmi la rédaction des sports (lire l’épisode 154, « Bolloré à Canal+ : faites entrer les excusés »). La censure de son documentaire a fini de la mettre dehors. Au service des sports, ses collègues sont dégoûtés : « Pourquoi Pierre Ménès a le droit de tout faire, alors que nous, on se fait virer pour avoir signé un texte défendant la liberté d’expression ? »

« J’espère avoir contribué moi aussi à libérer la parole, dit Marie Portolano en conclusion de son documentaire. Le combat sera gagné quand il sera inutile d’en faire un film. » Le combat est loin d’être gagné, et des films, il faudra en faire d’autres. Car en sortant ses grands ciseaux pour protéger Pierre Ménès au cœur d’un documentaire qui, précisément, donnait la parole aux femmes, Canal+ les a, une fois de plus, bafouées.

Hommes de merde.

Merci du partage.


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Roberto Sedinho
posté 21/03/2021 20:34
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