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HHA
posté 13/02/2013 14:14
Message #381


Fluctuat Nec Mergitur
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Antoine Boutonnet : « Le principe de précaution guide nos actions »

Le commissaire Antoine Boutonnet dirige la division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH) au ministère de l’Intérieur. Dans le cadre du séminaire de la DNLH à Reims la semaine dernière, il a répondu à nos questions sur l’utilisation des fumigènes, les interdictions de stade ou le blocage de bus de supporters parisiens à Toulouse. 5

Vous recensez 398 interdictions de stade depuis le début de la saison . Pour quels motifs sont-elles délivrées ?
En général, c’est surtout pour des actes de violence. Les interdictions de stade interviennent à partir du moment où il y a soit un fait considéré comme grave, soit un fait réitérant, souvent d’une moins grande gravité, mais qui montre un comportement assez régulièrement déviant d’une personne à l’occasion des rencontres de football.

Dans quels cas interviennent les interdictions judiciaires de stade (IJS) et les interdictions administratives de stade (IAS) ?
L’interdiction judiciaire de stade, c’est une peine complémentaire à une infraction ayant une qualification judiciaire dans une enceinte sportive. C’est donc la possibilité pour le juge, en complément d’une sanction principale (prison avec sursis, amende…), d’interdire de stade un individu. Les infractions sont bien énumérées par la loi et la durée de l’IJS oscille de quelques mois à cinq ans. Les interdictions administratives de stade concernent un fait suffisamment grave ou une réitération de faits un peu moins graves. L’IAS intervient également pour faire la jointure entre le moment où une personne a commis une infraction et le moment où a lieu son audience. On ne comprendrait pas qu’une personne qui a commis une infraction ou qui a un comportement carrément déviant à l’occasion d’une rencontre sportive, et dont l’audience a lieu quelques mois après pour différentes raisons, puisse continuer à fréquenter les enceintes sportives. En ce sens, cette mesure administrative constitue un principe de précaution. À partir du moment où une personne commet un fait suffisamment grave ou s’il y a une réitération de faits, par principe de précaution, on l’écarte du stade : c’est la raison pour laquelle c’est une mesure administrative.

Pourtant, il n’y a pas forcément d’IJS à la suite d’une IAS « préventive ».
En général, c’est le cas.

Beaucoup d’exemples montrent, au contraire, que les IAS servent souvent de peine principale, d’autant qu’elles ont été étendues par la loi Loppsi 2.
Vous avez des infractions judiciaires qui n’ont pas de peine complémentaire. Et quand je parle de faits suffisamment graves qui motivent des IAS, cela peut également être une infraction commise, mais pour laquelle il n’y a pas forcément de peine complémentaire prévue à la session judiciaire. Or il y a tout de même un comportement qui fait que la personne peut être dangereuse pour elle-même ou pour autrui.

J’en reviens aux motifs de ces interdictions de stade. Quels sont les différents types de faits concernés et leur proportion ?
Cela peut être différentes choses. En général, c’est souvent des faits de violence ou de dégradation. Mais c’est un peu tout.

Avez-vous des chiffres concernant la proportion des différents faits conduisant à une interdiction de stade ?
Comme je viens de vous le dire, les comportements faisant l’objet d’une mesure administrative d’interdiction de stade sont pour leur grande majorité des faits de violence et de dégradation. D’autres faits d’une gravité moindre, mais réitérés, peuvent également concerner cette mesure préventive. Leur diversité ne me permet pas de vous dresser une liste suffisamment exhaustive. (NDLR : Nous n’avons pas pu obtenir de données précises. Donc soit la DNLH n’a pas de chiffres sur les différents motifs d’interdiction de stade, soit elle ne souhaite pas communiquer à ce sujet, ce qui est, dans les deux cas, regrettable.)

Dans une conférence de presse, vous parliez de l’importance des fumigènes et des infractions à la législation sur les stupéfiants dans les motifs d’interdiction de stade. Qu’en est-il ?
Non, ce n’est pas forcément le cas pour les stupéfiants. En général, ces infractions ne débouchent pas sur une interdiction de stade. C’est davantage ciblé sur des comportements qui peuvent avoir une certaine gravité ou qui sont récurrents. Par exemple, dans l’usage d’engins pyrotechniques, il peut y avoir une certaine gravité. Le législateur a souhaité punir leur utilisation par une peine maximum de 3 ans de prison. Dans l’échelle des sanctions pénales, c’est quand même assez important et pour une raison très simple : c’est extrêmement dangereux, n’en déplaise à certains. C’est souvent quand le mal est fait qu’on s’en rend compte.

« Des supporters se sont fait amputer des doigts suite à l’usage d’un engin pyrotechnique »

Pourtant des fumigènes sont allumés lors d’autres évènements sportifs, comme l’arrivée du Vendée Globe récemment…
Sur l’arrivée du Vendée Globe où tout le monde craque des fumigènes, vous êtes sur mer d’abord, et ensuite vous n’êtes pas dans un espace confiné. Cela n’a absolument rien à voir avec un match dans un stade. Si vous avez un mouvement de foule ou un début d’incident dans une tribune, les conséquences peuvent être d’une extrême gravité, ce qui s’avère différent de l’arrivée du Vendée Globe.

Les supporters évoquent aussi des manifestations publiques où les fumigènes sont autorisés.
Il ne vous a pas échappé que, lorsque des fumigènes sont allumés sur la voie publique par les supporters, on intervient rarement, sauf dispositions particulières. C’est vraiment l’espace confiné que représentent les tribunes, qui pose problème pour nous. Après, certains supporters peuvent penser ce qu’ils veulent. Mais quand il y a une infraction, notre métier premier, notre rôle, c’est d’interpeller le fauteur de trouble pour le déférer à la justice. À partir du moment où il y a une certaine dangerosité dans l’utilisation d’un produit, il est clair que c’est un devoir pour nous d’agir. S’il n’y a pas de danger particulier et que cela se passe à l’extérieur d’une enceinte sportive, dans ce cas, il n’est pas forcément nécessaire d’intervenir. Même si c’est également dangereux en extérieur : par exemple, des supporters se sont fait amputer des doigts suite à l’usage d’un engin pyrotechnique lors d’une manifestation en extérieur, ce n’est pas pour autant que l’on a interpellé quelqu’un, car il n’y avait pas de constitution d’infraction.

Un supporter montpelliérain s’est pourtant fait interpeller en septembre parce qu’il était en possession d’un fumigène, alors qu’il était en dehors du stade.
Cela n’avait absolument rien à voir avec l’engin pyrotechnique, mais je ne préfère pas m’exprimer sur ce sujet dans la mesure où une enquête est actuellement en cours.

Une manifestation nationale des ultras a eu lieu à Montpellier suite à cet incident. À cette occasion, les représentants des groupes de supporters avaient déposé une motion à la préfecture de l’Hérault. Les pouvoirs publics comptent-ils y apporter une réponse ?
Je ne suis pas en mesure à l’heure actuelle de vous répondre. Mais je reviendrai vers vous ultérieurement.

Lors de votre conférence de presse de fin de saison dernière, vous aviez pointé du doigt 5 villes (Nice, Bordeaux, Montpellier, Saint-Étienne, Lyon, ndlr), dont les supporters posaient selon vous problème. Est-ce toujours le cas ?
J’avais effectivement ciblé un certain nombre de groupes qui, potentiellement, posaient problème. De toute façon, il est clair qu’on a une attention particulière sur l’intégralité de ce qui se passe dans le championnat professionnel, mais également dans le championnat amateur. Car il y a aussi, parmi des clubs qui peuvent prétendre intégrer le milieu professionnel l’année prochaine, quelques ciblages sur des comportements déviants provenant de certains groupes de supporters. Maintenant, à mi-saison, on a des résultats qui sont quand même assez positifs et on va largement à la baisse dans la « délinquance périsportive ». Mais c’est aussi parce qu’on a une action proactive. Tout reste néanmoins fragile, il ne faut pas baisser la garde et on reste extrêmement attentifs sur l’évolution du comportement des supporters.

« À Toulouse, un des deux cars a refusé d’obtempérer et a pris la fuite »

En ce qui concerne les supporters parisiens bloqués à Toulouse , vos propos sur France Bleu, selon lesquels il y aurait eu des anciens membres des « Boulogne Boys » dans les bus interceptés par la police, ont suscité des remous dans le microcosme des ultras parisiens…
France Bleu n’a pas très bien retranscrit mes propos. Pour moi, il n’y avait pas d’ex-membres des « Boulogne Boys » dans les bus. J’ai dit qu’il y avait effectivement des groupes antagonistes de Boulogne et d’Auteuil dans l’enceinte du Stadium de Toulouse, mais pas au sein des bus bloqués par les forces de l’ordre. D’ailleurs sur la bande-son de France Bleu, on ne m’entend pas dire que des « Boulogne Boys » étaient dans les cars.

Les supporters parisiens présents dans ces bus ont parlé d’arbitraire concernant le blocage de plusieurs heures de leurs cars. Pourquoi les avoir arrêtés et gardés aussi longtemps ?
Il n’y a pas d’aspect arbitraire. À partir du moment où il peut y avoir un risque de trouble à l’ordre public, on fait en sorte que les rencontres, qu’elles concernent le PSG ou d’autres clubs, se passent pour le mieux. En l’occurrence, c’était une action en amont, de gestion de flux de supporters afin d’éviter qu’il puisse y avoir des problèmes une fois au stade.

Les supporters parisiens critiquent le traitement dont ils ont fait l’objet pendant ces heures de blocage.
Il est clair que leur comportement avec les forces de police a posé problème. À leur arrivée au péage et dans le cadre de la gestion des flux de supporters, les forces de l’ordre présentes sur place devaient les prendre en charge pour les acheminer au Stadium. Cependant, les occupants ont eu un comportement extrêmement hostile et agressif. Pour preuve, le commissaire de police qui était sur place a dû effectuer deux sommations ce qui a permis de rétablir un calme éphémère. Toutefois, un des deux cars a refusé d’obtempérer et a pris la fuite. Il a dû être intercepté quelques kilomètres plus loin alors qu’il s’était arrêté sur la bande d’arrêt d’urgence. Les occupants sont sortis sur l’autoroute et ont subtilisé un bon moment les clefs du car au chauffeur, empêchant ainsi toute manœuvre. Ceci étant d’autant plus dangereux que la plupart d’entre eux était fortement alcoolisés et en possession de nombreux engins de pyrotechnie. Des fumigènes ont même été lancés en direction des forces de l’ordre. Deux occupants ont de plus été identifiés comme des personnes interdites de stade. Dans ces circonstances, la décision de ne pas les faire entrer dans le stade a été prise conjointement avec le Téfécé pour éviter que des faits graves ne se produisent dans l’enceinte sportive. Personne n’aurait compris, par rapport au comportement qu’ils avaient eu à l’extérieur, qu’on puisse les laisser entrer au stade, surtout s’il y avait eu des problèmes par la suite.

(NDLR : Les supporters parisiens présents dans les bus ont une autre version des faits, détaillée par Saïd sur notre site ou par Kevin sur Rue 89 . D’après les informations complémentaires que nous avons pu obtenir de la part de plusieurs personnes présentes sur les lieux, quelques interdits de stade faisaient partie du déplacement. S’il y avait bien de l’alcool dans les bus, il n’y aurait pas eu de consommation excessive et aucun test d’alcoolémie n’aurait été effectué. Les premiers échanges avec les forces de l’ordre auraient été plutôt calmes. Selon les supporters, l’un des bus n’aurait pas tenté de fuir, mais de se diriger vers le stade. Enfin, les fumigènes et pétards lancés à l’extérieur d’un bus l’auraient été au moment où les cars repartaient vers Paris et marqueraient l’exaspération de certains fans après leur journée de blocage. Plusieurs supporters ont évoqué leur volonté de porter plainte. Une enquête permettrait d’en savoir plus sur ces évènements.)


sofoot.com
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Beuzech
posté 21/02/2013 17:55
Message #382


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PSG-Hapoël Tel-Aviv : un supporteur condamné six ans après le drame

Un homme de 37 ans a été condamné jeudi à 18 mois de prison, dont un an avec sursis, pour des violences commises après le tristement célèbre match entre le PSG et le club israélien d'Hapoël Tel-Aviv, le 23 novembre 2006 à Paris. C'est au cours de ces violences qu'un autre supporteur du PSG, Julien Quemener, avait été tué par un policier venu au secours d'un jeune juif agressé à la sortie du Parc des Princes par des«ultras» du PSG.

L'affaire avait fait grand bruit, provoqué la fermeture provisoire de la tribune « Boulogne rouge » du Parc des Princes, et le policer avait finalement bénéficié en 2011 d'un non-lieu, la justice ayant retenu la légitime défense.

18 mois dont six ferme, et 5 ans d'interdiction de stade

Le tribunal correctionnel de Paris s'est donc dernièrement replongé dans la soirée du drame pour juger un autre supporteur impliqué dans les violences de cette soirée. Jeudi, le prévenu a été déclaré coupable de violences commises en raison de la race ou de la religion et violences contre personne dépositaire de l'autorité publique. Il a également prononcé une interdiction de stade pendant cinq ans.

Son avocat avait demandé au tribunal de ne pas retenir de notion raciale, expliquant que son client s'en était pris à un groupe de supporteurs adverses. Le prévenu devra verser 1 euro de dommages et intérêts à SOS Racisme, partie civile dans ce dossier.


LeParisien.fr
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Alex177
posté 04/03/2013 15:50
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PSG : malheureusement, les supporters ne s'achètent pas

Vous avez trouvé tristounette l'ambiance au Parc des Princes face à l'OM, dimanche 24 février ? Vous n'êtes pas seul. Le directeur sportif du club, Leonardo, aussi : "On doit avoir un public qui nous pousse tout le temps, qui aide l'équipe, qui soit confiant. On a besoin d'un public plus optimiste, un public de Champions League tout le temps. Sans ça, ce sera très difficile de réussir." Petit problème : contrairement aux stars, ça ne s'achète pas...

Les passionnés sont dégoûtés

Qu'est devenu le stade qui faisait peur aux adversaires ? Le plan Leproux est passé par là. Après la mort d'un supporter à la suite d'une bagarre en 2010, le président d'alors, Robin Leproux, prend des mesures drastiques : dissolution des groupes de supporters en fin de saison, attribution aléatoire des places et interdiction des abonnements. Seule la dernière mesure sera levée au bout d'un an. "Le plan Leproux était un passage obligé, reconnaît l'historien du club, Michel Kollar, contacté par francetv info. Mais il était supposé être transitoire."

Les associations de supporters n'ont plus droit de cité au stade. "On a certes dégagé les indésirables, mais on a dégoûté beaucoup d'authentiques passionnés du club, non-violents", regrette Jérôme, trente ans de Parc des Princes au compteur, qui tient le site lamemoiredupsg.fr. Pour en créer une nouvelle, il faut montrer patte blanche à la Licra, à SOS Racisme et à d'autres associations, et s'interdire tout message négatif, comme stipulé dans la fameuse Charte 12. Pas de quoi encourager les vocations.

La liberté d'expression des fans est proche de zéro, tant les Qataris veulent tout contrôler. Ainsi, chaque banderole est soumise à l'imprimatur du club. Contacté par francetv info, Jérôme Benadiner, réalisateur du documentaire Parc sur l'histoire de l'enceinte de la porte de Saint-Cloud, se souvient : "Des supporters présents en tribune Boulogne voulaient déployer fin 2011 une banderole de soutien à l'entraîneur, Antoine Kombouaré, qu'on savait menacé par la direction. Ils n'ont même pas eu le droit de le faire."

Une ambiance fabriquée, comme aux Etats-Unis

Résultat, l'ambiance s'est aseptisée, et le public de passionnés a laissé place à des consommateurs. "L'ancien latéral Marcos Céara nous a dit que les joueurs ressentaient ce manque d'ambiance, qu'ils en parlaient entre eux, mais qu'ils avaient reçu un mot d'ordre du club pour ne pas en parler en public", affirme Jérôme Benadiner. Contre l'OM, la distribution de drapeaux et l'animation par Ariel Wizman improvisé DJ a fait l'unanimité contre elle. "Ridicule, tranche Michel Kollar. Le club n'a vraiment pas la créativité des ultras."

Le modèle des propriétaires qataris n'est pas Arsenal, où le public paye cher pour voir un match en silence, mais vient d'outre-Atlantique. "On assiste à un glissement vers le modèle des franchises de foot américain ou de base-ball où le club produit même l'ambiance dans le stade", regrette Laurent, fidèle du Parc depuis la fin des années 1990, contacté par francetv info. Le PSG a cherché à apprécier la réaction de ses passionnés via un sondage sur son site. C'est très mitigé.

"Le slogan du PSG est révélateur, poursuit Laurent. 'Rêvons plus grand', c'est leur projet de vendre un spectacle à la Disneyland, avec des stars, bien lisse, un peu comme les gâteaux américains." Les drapeaux et la sono à tout-va sont déjà là, manque une troupe de pom-pom girls et des interventions plus régulières de la mascotte, Germain le Lynx, pour qu'on se croie en NFL.

Plus d'insultes, plus de sifflets, moins de chants

Comme une grande partie des 16 000 abonnés des tribunes Boulogne et Auteuil sont partis, un nouveau public a pris leur place. "Les nouveaux n'ont pas encore intégré les codes du supportérisme", remarque Laurent. Michel Kollar est plus dur : "On n'achète pas une âme à une équipe. Les propriétaires du PSG s'imaginent qu'ils vont changer le public. Ils rêvent d'un Parc clean avec des spectateurs qui applaudissent les beaux gestes."

Le rapport entre le club et ses supporters, voire ses clients, a changé. Désormais, on vient pour voir un spectacle, et quand on estime ne pas en avoir pour son argent, on siffle. "C'est la dernière façon de contester vu qu'on n'a plus le droit de rien faire", remarque Jérôme. "On critiquait les ultras, note Laurent, mais ils avaient un code d'honneur qui leur interdisait de siffler l'équipe quand elle était en difficulté. Au contraire, les encouragements redoublaient. Et ils avaient des chants pour intimider l'adversaire, pas juste des insultes comme c'est le cas désormais."

Une ambiance qu'on retrouve... au PSG Handball. Les nouveaux propriétaires qataris ont tendu la main à l'unique groupuscule de supporters de ce club, au bord de la relégation l'année dernière. Un recrutement cinq étoiles plus tard, la salle Coubertin est devenue une citadelle imprenable où l'on entend... les chants du Parc des Princes. "Clairement, la plupart des supporters qui chantent pour le PSG Hand sont des déçus du foot", estime Pierre, qui s'est rabattu sur le handball après le plan Leproux.

Le nouveau public du PSG est-il un repaire de snobs blasés qui sifflent à la première occasion ratée ? Jérôme, du site lamemoiredupsg.fr, qui était présent au Parc lors du match contre l'OM, n'est pas d'accord : "Les sifflets de dimanche étaient surtout pour le manque d'implication d'Ibrahimovic, qui marchait quand il perdait le ballon. Lui et quelques autres, comme Menez ou Pastore, on a l'impression qu'ils sont à l'entraînement. Or, la base du métier de footballeur, c'est de courir, non ?"


Pierre Godon pour Francetvinfo
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Alex177
posté 06/03/2013 10:09
Message #384


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Le Parc : un public de Ligue des Champions?
« On a besoin d’un public plus optimiste, d’un public de Ligue des Champions » affirmait la semaine dernière Leonardo. Alors que Valence se pointe pour un match décisif, quelle est vraiment, au-delà des controverses et des fantasmes, l’ambiance du Parc ? Revue de tribunes avec ceux qui peuplent les nouveaux virages Auteuil et Boulogne.

Depuis l’instauration du plan Leproux à l’été 2010 , à la suite d’affrontements entre supporters parisiens ayant causé la mort d’un membre de la tribune Boulogne, le PSG se félicite de l’apaisement du climat du Parc des Princes. Mais ceux qui, comme Leonardo, ont connu un autre Parc ne parviennent pas à se satisfaire complètement de la versatilité des supporters actuels. Après les sifflets adressés à Ibrahimovic lors du "Classique" en championnat, Leonardo a profité d’une interview à l’AFP pour réclamer « un public qui nous pousse tout le temps, qui aide l'équipe, qui soit confiant. On a besoin d'un public plus optimiste, un public de Ligue des Champions. Sans ça, ce sera difficile de réussir… ».

Ce coup de gueule du directeur sportif du PSG vient alimenter un débat, aussi récurrent que passionné, sur l’ambiance actuelle du Parc. Pour ceux qui s’opposent à la politique du PSG en matière de supporters, l’ambiance est aujourd’hui toute pourrie et complètement muselée par les dirigeants du club. Selon lesdits dirigeants et les supporters qui critiquent l’ancien climat de violence du Parc, elle est assainie et pas si nulle que ce que prétendent ses détracteurs. Pour d’autres fans, elle est un peu tout ça à la fois.

So Foot a donc décidé d’aller y voir de plus près. D’abord en assistant à plusieurs matches dans les virages du Parc. Qu’avons-nous observé ? Que l’ambiance est extrêmement liée au déroulement des matchs. Qu’en l’absence de leaders en tribunes, elle a du mal à s’organiser. Qu’elle n’atteint pas les sommets qu’elle pouvait connaître du temps de la splendeur des groupes de supporters, mais que, du fait de l’architecture du Parc et de sa résonance, elle peut faire encore beaucoup d’envieux en Ligue 1. Que le climat de tension, plus ou moins latent, qui pouvait exister auparavant entre les différentes factions du Parc a largement disparu. Mais qu’il a été remplacé par de nouvelles tensions, plus subtiles mais bien ancrées, entre ceux qui contestent la politique du PSG et critiquent les « lynx » (du nom de la mascotte du PSG post-plan Leproux) en scandant régulièrement « Et il est mort le Parc des Princes » ou « Des ultras à Paris » et ceux qui n’apprécient guère d’être ainsi dénigrés. Que les stadiers, habillés de rouge ou de bleu, sont omniprésents et très restrictifs, au point de faire parfois peser un climat oppressant. Qu’il faudrait parvenir à sortir du débat stérile consistant à clamer que le Parc était mieux avant ou qu’il est mieux maintenant, puisque le bilan est évidemment plus nuancé.

Enfin, nous avons constaté (ce qui n’est pas une découverte monumentale, on vous l’accorde) que les profils des occupants actuels des virages sont extrêmement variés. Nous sommes donc allés à la rencontre de plusieurs abonnés d’Auteuil et de Boulogne pour savoir ce qu'ils pensent de l’ambiance du Parc.

Louise et Jorge* : « Supporter historique ne veut pas forcément dire ultra »

Louise et Jorge approchent dangereusement de la quarantaine. D’emblée, ils préviennent : « Pour nous, le PSG passe avant l’ambiance, contrairement aux ultras qui font passer le club après leur groupe ». Dans le langage des tribunes, on pourrait les qualifier de « lambdas ». Comprendre des supporters fidèles n’étant affiliés à aucun groupe et ne partageant pas le délire ultra. Eux-mêmes ne savent pas trop comment se définir. En tout cas, depuis des années, ils soutiennent le PSG au Parc et avalent les kilomètres pour le suivre régulièrement en déplacement. Louise : « Dès qu’on a le calendrier de la saison, on prend nos vacances ou nos week-ends en fonction des matchs du PSG ». Ils étaient, par exemple, du déplacement crispé à Sochaux en mai 2008 – dont peu aujourd’hui peuvent se réclamer – lorsque le PSG luttait pour le maintien. Abonnés de longue date en quarts-de-virage (K et A), après une expérience peu convaincante à Boulogne (« au bout d’un moment, le racisme de certains était vraiment trop pesant » déplore Louise), ils ont glissé cette année en virage puisque leurs anciennes places sont désormais intégrées, via un rabotage drastique des quarts-de-virage, à la tribune présidentielle. La loterie de l’aléatoire les a amenés à Auteuil.

Quand il s’agit de parler de l’ambiance actuelle, ils s’emportent d’abord contre ceux qui prétendent que « le Parc, c’était mieux avant ». « A les croire, les virages étaient toujours derrière le club avant, mais ce n’est pas vrai. Avant, c’était aussi des grèves, des revendications perpétuelles et le racisme de Boulogne : à domicile, tu pouvais passer à côté, mais en déplacement, c’était lourd » souligne Jorge, qui ne cache pas son irritation devant le comportement de certains supporters critiques : « Je ne supporte pas que des gamins de 17 ans me traitent de collabo ou de lynx alors qu’ils n’étaient pas nés et que j’allais déjà au Parc ». Il en profite pour rappeler que « tous ceux qui sont arrivés à Auteuil avec Canal+, en 1991, ils se faisaient traiter de Mickey aussi ! ». Et l’ambiance alors ? « C’est vrai que ça ne chante pas autant que ça pouvait le faire avant dans les bons moments, mais ça revient lentement, c’est plus sain estime Jorge. Les gens ne demandent qu’à chanter, mais il n’y a pas de ‘capo’ pour lancer les chants et ceux qui essaient de mener l’ambiance sont aussi là pour contester le PSG et s’opposent parfois au reste de la tribune ».

Et le plan Leproux ? De concert, ils affirment que « l’aléatoire est une bonne mesure. Aujourd’hui, n’importe qui peut se retrouver à Boulogne et ça, c’est une bonne chose ». Pour autant, ils considèrent que la cause des anciens abonnés « était juste au départ ». « C’est vrai que le plan Leproux a aussi viré beaucoup de gens, surtout à Auteuil, qui n’avaient rien avoir avec les problèmes regrette Louise. On s’est intéressés au projet de Liberté pour les Abonnés, mais on a vite été déçus. Ils n’ont pas su prendre leurs distances par rapport au racisme et à la violence. On ne pouvait donc pas les suivre. » Ils jugent que certains anciens ont commis des erreurs stratégiques : « Les gars d’Auteuil auraient dû continuer à venir assène Jorge. L’aléatoire, c’est surtout Boulogne que ça emmerde ». Louise déplore également la « mauvaise communication des contestataires. A force de dire ‘Paris c’est nous’ et d’insulter les autres, ils ont créé de l’incompréhension chez des supporters historiques comme nous et ils se sont mis à dos tout le nouveau public. On leur reproche de s’autoproclamer comme les seuls supporters du PSG ».

Ses comptes réglés avec les supporters contestataires, le couple n’en est pas moins critique envers la politique commerciale du PSG : « Ça fait dix ans qu’on est abonnés et pourtant, on n’a vraiment pas l’impression d’être traités comme des clients fidèles. Le service billetterie n’a jamais été fameux, mais ça ne s’est pas amélioré avec les Qataris. En plus, on n’a pas souvent la possibilité d’acheter une place en parcage visiteur sans passer par le déplacement officiel du club alors qu’on veut en profiter pour se balader en ville », regrette Louise. « Avant le PSG était associé au racisme, maintenant c’est au bling-bling » note Jorge, tandis que Louise s’amuse de l’arrivée de Beckham.

Laurent : « Le PSG a mis en place une police des mœurs et de la pensée »

Laurent, jeune trentenaire fringant, allait à Auteuil avant le plan Leproux au gré des indisponibilités de son frère qui lui prêtait son abonnement. Il se calait en haut du virage, profitait de l’ambiance, tout en allumant des joints et en discutant avec les moins agités de la tribune : « Je ne venais pas souvent mais je connaissais les codes ultras instaurés par les groupes de supporters. J’aimais bien l’ambiance, les chants, les fumigènes ». Arrive le plan Leproux. Laurent verse dans la métaphore médicale : « J’ai toujours comparé ça à une chimio, t’as tout rasé et t’attends que ça repousse mais ça prend du temps… » Est-ce à dire qu’il y avait un cancer avant ? « Il y avait clairement un problème, je faisais partie des gens qui disaient qu’il fallait faire quelque chose, qu’on ne pouvait pas continuer avec la guerre Auteuil-Boulogne ». Et le remède a-t-il été concluant ? « Le plan devait être provisoire. Or la direction actuelle du club préfère laisser les virages tels quels avec l’aléatoire et ne veut plus communiquer avec les supporters historiques qu’elle considère comme de potentiels délinquants ! »

On l’aura compris, Laurent n’aime clairement pas la façon dont les choses ont évolué dans les tribunes concernées par le plan Leproux. Abonné à Auteuil, après une saison à Boulogne, il n’est pas tendre à l’encontre de la surveillance exercée par le PSG, notamment envers les mystérieux stadiers en bleu, distincts des habituels stewards vêtus de rouge : « Une forme de sécurité parallèle tue les problèmes dans l’œuf, mais ils interviennent aussi pour un pied posé sur une rambarde, une banderole ‘supporter pas criminel’, un t-shirt ou un chant qui déplaît en virant les mecs potentiellement trop portés sur la contestation ou l’animation ». Il est bien placé pour le savoir puisqu’il s’est déjà fait mettre dehors du Parc pour avoir fumé un joint, ce qui lui a valu une lettre d’avertissement du PSG lui indiquant qu’à la prochaine incartade, son abonnement serait suspendu. « J’ai fait une connerie, j’assume, je ne vais pas en faire toute une histoire ».

Et l’ambiance dans tout ça ? « Le club contrôle et musèle tout », regrette Laurent. Poursuivant la métaphore anatomique, il assimile le virage à « un corps sans tête ». Comprendre sans leader pour orchestrer le bal et cadrer les montées d’adrénaline. « Tout ce qui était positif dans la culture supporter, dans la transmission de certaines valeurs et dans l’encadrement de l’ambiance a disparu », déplore-t-il. On assiste aujourd’hui davantage, selon lui, à une opposition entre « un nouveau public, inexpérimenté au niveau des traditions dans le virage et qui ne connaît pas les chants, un public qui, avant, était plutôt en latérale ou en quart-de-virage. Face à ce nouveau public, des anciens, et souvent les plus jeunes parmi les anciens, avec seulement quelques années de tribune, pensent que le virage, c’est eux, lancent des chants et ont tendance à se foutre de la gueule de ce ‘nouveau public’, ce qui crée pas mal de tensions en virage… » Et engendre des scènes parfois cocasses où les supporters d’une même tribune en viennent à s’insulter.

Idéaliste, Laurent tente de se poser en médiateur entre ces deux factions. Sans grand résultat. Sinon, une remontrance d’un stadier venu lui dire que le PSG ne voulait plus de leader en tribune : « Moi, un leader ?! C’est n’importe quoi ! » s’exclame-t-il.

Marc : « Les initiatives se concurrencent au lieu de se compléter »

« PSG-Saint-Étienne, en novembre dernier, c’est un des pires matchs depuis que je retourne au Parc. 1 500 Stéphanois mettent la misère au Parc des Princes parce qu’ils sont organisés et que chez nous, c’est le chaos ! » L’entrée en matière de Marc laisse assez deviner son point de vue. Fréquentant le Parc des Princes depuis la fin des années 70, il se présente comme « plus vieux que le PSG ». Il a connu à peu près toutes les tribunes et pendant longtemps les virages « avec les bons côtés d’autrefois et les très mauvais ». Délogé par le plan Leproux, il a mis un an avant de se résoudre à retourner au Parc, en manque de stade mais pas de l’ambiance qui y règne désormais. Pensionnaire d’Auteuil après un passage à Boulogne la saison dernière suivant les désidératas de l’ordinateur, le chaos qu’il évoque en tribune a pour cause, selon lui, « une guerre d’ego ». « Il y a des initiatives à droite à gauche, mais elles se concurrencent au lieu de se compléter. Quand un petit groupe lance un chant d’un côté du virage, l’autre côté ne répond pas parce qu’il était en train de préparer un autre chant… Et donc aucun ne dure vraiment longtemps, c’est tout sauf structuré ! Et vu qu’il n’y a personne, via une association, pour encadrer le tout, ça part dans tous les sens. »

En même temps, Marc reconnaît que c’est difficile « de sortir de ce cercle vicieux dans lequel on a dissous des associations : derrière, ils ont du mal à laisser se monter de nouvelles associations au même endroit. » Désabusé, il l’est surtout parce qu’il accorde autant d’importance aux performances des tribunes qu’aux prouesses du terrain. Et même si le PSG gagne, « c’est inadmissible de se faire mettre la misère par 500 Bordelais. De manière générale, on doit chanter plus fort que ceux qui viennent chez nous ». Et d’après lui, hormis un notable PSG-Dynamo Kiev, où le retour de la Ligue des Champions s’était accompagné d’une véritable frénésie – due, selon plusieurs échos concordants, à un retour significatif et ponctuel d’anciens abonnés voulant revoir le PSG dans la compétition européenne majeure –, le reste du temps « l’ambiance oscille entre le nul à chier et le moyen ».

Céline : « Au niveau de l’ambiance, c’est devenu une corvée d’aller au Parc »

Céline ne correspond pas à l’image stéréotypée des supporters de football. Cette jeune étudiante de 24 ans, à l’allure gracile, parle pourtant du PSG avec une passion débordante. Depuis une dizaine d’années, elle se rend régulièrement au Parc des Princes. Depuis qu’avec son frère, elle a égrené les bancs de la tribune A. Encore une fois, le père a joué un rôle déterminant dans la naissance de l’addiction : « Mon père fréquentait le Parc, c’est lui qui nous a emmenés pour la première fois avec mon frère en tribune A. C’est avec lui qu’on s’est abonnés au début ». Mais rapidement l’ambiance en A paraît terne, alors que rugit, tout près, la tribune Boulogne. En 2007, Céline et son frère franchissent le pas et les grilles à leur droite pour être au cœur de l’ambiance : « C’était la tribune à côté de la nôtre, celle où on entendait tous les chants, c’est pour ça qu’on a décidé de s’y abonner ». Ils prennent place en Boulogne bleu haut « au-dessus du bloc des Boulogne Boys, là où ça chantait le plus ». Loin des manifestations douteuses de certains habitués de Boulogne : « Ça ne touchait pas le haut du virage, en tout cas, je n’ai jamais été témoin d’une démonstration de racisme là où je me trouvais ».

Lorsque le plan Leproux met fin à son abonnement, elle ne reprend pas sa carte « par solidarité avec les ultras ». Mais voir le PSG gagner depuis son canapé lui laisse un goût d’inachevé : « J’ai décidé de me réabonner l’été dernier, je ne pouvais plus me passer du Parc ! ». Le stade, ses rites, son ambiance inhalée pendant de nombreuses années, agissent comme une drogue dont on se désaccoutume péniblement. Seulement, l’ambiance a changé à Boulogne où se retrouve de nouveau Céline. Aux chorégraphies d’antan répondent l’absence de tifo et quasiment de gestuelles. Par rapport à la coordination des chants dans les anciens virages, Céline se désole aujourd’hui de constater « la scission entre certains anciens des virages qui lancent des chants tout en traitant les nouveaux de footix, et d’autres, abonnés depuis peu, qui veulent aussi participer à l’ambiance mais ne connaissent pas forcément les chants et n’acceptent pas d’être insultés ». Si bien qu’aujourd’hui, « au niveau de l’ambiance, c’est devenu une corvée d’aller au Parc ». Corvée accomplie uniquement « parce que j’ai payé mon abonnement 320 euros », lâche la jeune étudiante, qui confie même s’être dérobée à quelques matchs à domicile.

Elle s’indigne également de la surveillance exercée par le PSG : « Il m’a fallu six mois pour réaliser jusqu’où va la répression du PSG. On ne peut même pas passer entre les différents blocs de la tribune Boulogne. Les gens qui essaient de mettre le plus d’ambiance sont aussi ceux qui sont les plus surveillés et contrôlés par les stadiers. Ce n’est pas normal !» Déçue par sa nouvelle expérience des tribunes, elle hésite fortement à rendre sa carte d’abonnement la saison prochaine.

Jonathan : « En quoi serions-nous moins légitimes que les historiques ? »

Jonathan, 25 ans, est un homme heureux. Bien qu’il supporte le PSG depuis « une quinzaine d’années environ », c’est seulement cet été qu’il a décidé de « sauter le pas » en s’abonnant en virage, avec trois amis. Une décision qui n’est pas étrangère au mercato colossal réalisé grâce aux Qataris : « Savoir que des joueurs comme Ezequiel Lavezzi ou Zlatan Ibrahimovic signaient au PSG, cela avait un côté insensé, irréel. Il fallait voir ces types en vrai. » Et le PSG des Pauleta, Alonzo et consorts ? Aussi, mais plus modérément : « Avant je faisais quelques matchs au Parc dans la saison avec mon père, mais savoir qu’on lutterait toute la saison juste pour espérer, éventuellement, accrocher un strapontin européen…», ne faisait pas rêver Jonathan, qui explique honnêtement pourquoi il ne s’est pas abonné plus tôt au Parc : « Ce n’était pas un manque de thunes, puisque j’aurais pu me le faire offrir ou me le payer. Je dirais juste que c’était un manque monumental de motivation. J’étais blasé. » Alors qu’avant il était « en mode PSG seulement le week-end », il suit désormais l’actualité du club au quotidien. « J’ai trop souffert, j’ai trop entendu le PSG se faire insulter pendant les années 2000 pour ne pas en profiter maintenant. »

Jonathan n’est pas le seul à avoir vu la passion pour le PSG se rallumer à mesure que les grands noms affluaient du côté de la Porte d’Auteuil. Il n’est pas dupe et sait que beaucoup le voient comme un opportuniste : « J’entends à longueur de temps que les virages sont désormais peuplés de footix ou de lynx ». Mais il ne se débine pas pour autant : « En quoi serions-nous moins légitimes que les historiques ? On paye notre abo, on est là à chaque fois et on gueule pendant tout le match. » Un de ses camarades de travées renchérit : « On nous prend pour des ignorants. Mais j’ai des amis qui sont des anciens Ultras, aujourd’hui je ne me sens pas différent d’eux. Qui peut venir en tribune et distinguer qui est un ‘vrai’ de celui qui ne l’est pas ? ».

D’ailleurs, Jonathan aussi allume son petit joint en virage Auteuil, allant à l’encontre des omniprésentes affiches « La pelouse est sacrée, l’herbe est interdite ». Mais il le fait sous son manteau : « Les stadiers ne doivent pas me voir sinon je serai fiché direct. » Et le plan Leproux, qu’est-ce qu’ils en disent ? « Ce n’est pas moi qui ai fait que ce plan soit en place » poursuit le pote de Jonathan. Les quatre amis font part de leur lassitude, largement répandue dans les virages, de se voir dévalorisés ou carrément insultés par les supporters contestataires. Pour autant, ils reconnaissent que l’ambiance n’est pas toujours au rendez-vous, contrairement à celle des parcages visiteurs. « Ce manque d’ambiance, parfois, ça doit emmerder la direction, c’est sûr, Leonardo a connu autre chose quand il jouait » analyse un autre membre de la bande au cœur de l’automne. Il ne croyait pas si bien dire.

*Dans les différents portraits, plusieurs prénoms ont été changés.

Par Anthony Cerveaux, Pierre Girard et Nicolas Hourcade ppur So Foot
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Alex177
posté 04/04/2013 12:19
Message #385


Débutant
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Mathieu, interdit de Parc pour une écharpe
Mathieu est supporter du PSG et abonné depuis 1999 au Parc. En février, il a été interpellé en virage Auteuil parce qu'il portait une écharpe d'un groupe dissous. Depuis il a reçu une interdiction de stade administrative de trois mois, prolongée de six mois par le PSG. Dépité, il témoigne.

Mathieu, la trentaine, est abonné au Parc des Princes depuis 1999. Il a connu de nombreuses tribunes, Auteuil, Boulogne et les quarts de virage : « J'ai été un peu partout. » Depuis le début de la saison, la loterie de l'aléatoire l'a envoyé à Auteuil. Le 24 février dernier, il assiste comme d'habitude au choc PSG-OM quand, subitement, sa vie de supporter se trouve bouleversée. On joue la 50e minute quand les stadiers débarquent dans le virage Auteuil, à la recherche de quelqu'un : « Ils ne mettent que quelques secondes à me trouver. Je suis surpris... L'un d'eux me dit : "Ne t'inquiète pas, on veut juste te parler dans les coursives." Il m'explique que mon écharpe, qui porte la double inscription "Authenthiks" et "PSG", pose problème. Je lui tends, il me dit : "Non, la police veut te voir." Il m'emmène alors au commissariat du Parc où l'on m'explique que je vais être auditionné. Raison invoquée : "Encouragement à la reconstitution d'une association dissoute, les Authentiks." »

« Pas grand-chose, monsieur, une petite interdiction de stade de 4 à 6 mois »

Les Authentiks sont une ancienne association de supporters qui occupait la tribune G depuis 2002. Elle a été dissoute le 28 avril 2010 par décret du ministère de l'Intérieur, après qu'un supporter de la tribune Boulogne ait trouvé la mort lors de violences entre supporters parisiens dans lesquelles un membre des Authentiks aurait été impliqué. Mathieu, lui, n'a jamais fait partie des Authentiks, mais entre 2006 et 2010, il était abonné en tribune G : « C'était le groupe qui animait la tribune où je me trouvais, et plutôt bien d'ailleurs, donc un jour, j'ai décidé d'acheter une de leurs écharpes. » Une partie du matériel des groupes de supporters n'est pas réservée aux membres du groupe, mais vendu à tout public afin de financer les animations en tribune. Mathieu n'est donc pas le seul supporter parisien à être en possession de tee-shirts ou d'écharpes Authentiks ou Supras Auteuil, autre groupe dissous en avril 2010, sans avoir, pourtant, jamais participé aux activités de ces associations.

D'emblée, Mathieu invoque cet argument face aux agents de police du Parc des Princes : « J'explique que je n'ai rien à voir avec cette association, dont je n'ai jamais été membre, que je n'étais pas au courant de l'interdiction de ramener cette écharpe et qu'en plus c'est la seule écharpe du PSG que j'ai en ma possession. Je leur dis donc qu'à part, peut-être, de la naïveté, je n'ai pas grand-chose à me reprocher... » D'autant que l'écharpe comporte deux faces, l'une « Authentiks », l'autre « PSG ». Mathieu ajoute qu'il a porté cette écharpe durant toute la saison dernière à Boulogne sans jamais rencontrer de problème. « Un peu agacé par la proportion prise pour une écharpe, je finis par demander ce que je risque. Les policiers me répondent : "Pas grand-chose, monsieur, une petite interdiction de stade de 4 à 6 mois." Inutile d'expliquer ce que je ressens à ce moment précis, je suis sidéré ! L'interrogatoire se termine par une petite photo souvenir avec ardoise, nom et date, comme dans les films. Ils me font le cadeau de ne pas prendre mes empreintes et me disent : "On vous contactera prochainement", avant de me libérer au coup de sifflet final. Je rentre chez moi, amer. »

« Je comprends qu'il n'y a plus d'issue »

Début mars, la police l'informe qu'il doit venir chercher la lettre d'intention du préfet de lui délivrer une interdiction administrative de stade : « J'avais un peu l'espoir qu'ils se rendent compte de l'absurdité des faits qui m'étaient reprochés, mais non. » Disposant d'un délai de six jours pour faire part, oralement ou par écrit, de ses observations, Mathieu prend un rendez-vous dès le lendemain, à la Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH), même si les fonctionnaires de police lui laissent peu d'espoir sur une issue favorable : « J'ai l'impression de me rendre à un entretien d'embauche ou un examen. Je me retrouve devant deux fonctionnaires de bureau en civil qui paraissent complètement étrangers au monde du football, du PSG et de ses tribunes. Je me lance dans un monologue de cinq minutes réexpliquant tout ce que j'avais déjà dit à l'agent de police du Parc afin de montrer, encore une fois, l'absurdité de la situation. Un des deux intervenants finit par m'interrompre pour me présenter l'éventail des différentes peines encourues... Je comprends qu'il n'y a plus d'issue. »

Entre-temps, Valence se présente au Parc des Princes pour un huitième de finale de Ligue des champions aussi excitant qu'historique. Mathieu se rend dans l'enceinte de la Porte d'Auteuil avec la peur au ventre : « Je me doutais que c'était très probablement mon dernier match avant longtemps et je ne savais pas si mon abonnement avait déjà été désactivé ou pas… Finalement, ça passe et j'ai un gros pincement au cœur en entrant dans la tribune. »

Le PSG prolonge l'interdiction de vente de 6 mois

Trois jours plus tard, il reçoit une lettre de la préfecture de police de Paris lui notifiant une interdiction de stade de 3 mois (soit jusqu'au 7 juin 2013) sans obligation de pointer au commissariat. La missive, que nous avons consultée, stipule que Mathieu a « contribué, par son action, au maintien et à la reconstitution d'une association dissoute, faits pénalement réprimés par l'article L 332-19 du code du sport » et qu'il constitue « par son comportement d'ensemble, une menace pour l'ordre public et la sécurité des personnes et des biens à l'occasion des rencontres de football de l'équipe du Paris Saint-Germain ». Deux accusations dont il est permis de douter, tant on peut se demander si se rendre au Parc des Princes avec une écharpe portant la mention d'un groupe – mais également celle du PSG – peut être considéré comme une manière de reconstituer une association dissoute, et surtout de menacer la sécurité des personnes. Cette interdiction pourrait se comprendre si un groupe de plusieurs supporters portait ostensiblement du matériel d'un groupe dissous dans l'enceinte du stade. Mais ce n'était pas le cas de Mathieu.

Malheureusement pour lui, la sanction ne s'arrête pas là. Le 27 mars, Mathieu reçoit une lettre signée du directeur de la billetterie du PSG l'informant de la résiliation de son abonnement jusqu'à la fin de la saison, conformément à la durée de son interdiction administrative de stade. Le PSG lui signale également qu'il ne pourra pas acheter de place pour ses matchs jusqu'au 9 décembre 2013. La lettre fait référence à l'article 18.b des conditions générales de vente qui précise que « le PSG ne délivrera aucun nouvel abonnement, aucune place de billetterie, aucune prestation de relations publiques, ni aucun titre donnant accès à ses matchs à toute personne concernée par ces faits (interdiction de stade, ndlr) pendant une durée maximum de trois ans. » De façon discrétionnaire, le PSG a ainsi décidé de prolonger de six mois l'interdiction de stade délivrée par la préfecture de police de Paris. « J'ai vraiment l'impression d'avoir subi une double peine, déplore Mathieu. Et puis j'ai peur maintenant de ne plus pouvoir me réabonner et de faire partie d'une black list établie par le PSG. » Ce qui devait être une fin de saison historique s'est transformée en cauchemar pour Mathieu : « Tout ça pour une foutue écharpe ! »

Par Anthony Cerveaux pour So Foot
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BiBi
posté 10/04/2013 13:05
Message #386


J'aime bien quand ça fait craque...
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Barcelone : des supporteurs du PSG impliqués dans une bagarre

PARC DES PRINCES (PARIS), LE 13 MARS 2010. Des anciens supporteurs de la tribune Boulogne seraient impliqués dans une bagarre qui a éclaté dans la nuit de mardi à mercredi à Barcelone.


Une bagarre impliquant des supporteurs du PSG a éclaté dans la nuit de mardi à mercredi dans un bar de Barcelone (Espagne), alors que le PSG affronte le FC Barcelone ce mercredi soir en quart de finale retour de la Ligue des champions.

Les incidents, qui se sont déroulés dans le centre-ville, auraient impliqué d'anciens supporteurs violents de la tribune Boulogne, selon les forces publiques.

La rencontre de ce mercredi soir a été classée à risques par l'UEFA. En plus des 2 300 supporteurs du déplacement officiel, 300 à 400 individus potentiellement dangereux sont attendus en Catalogne ce mercredi.

leparisien
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Biz Markie
posté 17/04/2013 08:57
Message #387


"I'm the one who knocks!!!"
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Tu sais que tu es Ultra quand…
Tu aimes ton club, ta bâche et tes potes comme la prunelle de tes yeux. Mais tes ennemis sont nombreux : supporters adverses, footix, médias, LFP, ministère de l’Intérieur… Toi, tu es seul contre tous. Tu es un vrai ultra.



Ultras du PSG, à l'époque...
...un tifo te sert de bandeau sur ta page Facebook et de fond d’écran sur ton ordinateur.

...The Voice, pour toi, c’est tous les week-ends dans tes oreilles.

...ton instrument préféré, c’est le tambour.

...tu parles une langue morte : J9, deux-mats, tifo feuilles, bâche, local, permanences, banderoles, voiles, bandes, CR, cortège, IDS, capo, cartage, dép, MF, CU, BSN, SIR... Personne ne te comprend.

...ou les gens te comprennent de travers : PD, enculé, c’est du folklore, ce n’est pas de l’homophobie.

...tu penses que seuls les déplacements font le vrai supporter.

...se casser la voix, ce n’est pas réservé à Patrick Bruel.

...tu as chopé un tennis elbow à force d’agiter ton drapeau.



...tu as squatté pendant trois mois un hangar désaffecté pour préparer un tifo de trois minutes.

...tu évolues dans un milieu où la question de la parité se pose autant qu’en Arabie Saoudite.

...tu sais que le Parc, c’était mieux avant. Et le Vélodrome aussi.

...en revanche, le Juventus Stadium, c’est mieux qu’avant.

...tu as un avis définitif sur les bons horaires de matches.

...tu fais grève sans être syndiqué. Mais toujours avec préavis.

...la Coupe de la Ligue et toi, c’est une histoire passionnelle. Beaucoup de haine et parfois un peu d’amour, quand ton club arrive en finale. Et encore.

...tu es persuadé que le mouvement ultra français sera mort d’ici l’Euro 2016. Mais ça ne t’empêche pas d’en parler pendant des heures.

...d’ailleurs, tu peux aussi débattre longtemps de la bonne manière d’orthographier ultra (ultras, ultrà, ultra’, ultra, Ultra…) et de l’unité du mouvement avant de te demander « mais au fait, c’est quoi, vraiment, être ultra ? »



...tu es contre le foot business, mais tu exiges que ton club fasse preuve d’ambition.

...tu es pour le football populaire, mais tu ne sais pas vraiment expliquer ce que c’est.

...tu as appris le patois local pour prouver ton attachement à ta terre. Du coup, tu as découvert plein de choses étonnantes sur l’histoire et la géographie de ta ville.

...tu ne sais pas ce que c’est que s’asseoir à la place inscrite sur ton ticket.

...mais tu sais sauter sur la tienne.

...et un inconnu n’a pas intérêt à se mettre à « ta » place dans le virage.

...tu as déjà commencé une banderole par « Fiers d’être… ».



...tu en as déjà fini une par « Liberté pour les Ultras ».

...tu sais reconnaître les détails des couleurs historiques et du logo de ton club.

...tu t’attaches beaucoup à la date de création des choses. Enfin de certaines. Tu connais la date de naissance de ton club et de ton groupe. Mais tu oublies celle de ta copine.

...tu sais apprécier les effluves des cigarettes magiques dans le bus, c’est toujours plus agréable que ton voisin qui pisse dans une bouteille.

...en plein été, vêtu de ton plus beau short, tu t’es fait palper les mollets par un CRS à l’entrée du stade. Deux fois.

...du coup, tu t’es demandé comment cacher un fumi dans un mollet. Ça, tu n’as pas trouvé. Mais t’as trouvé d’autres ruses.

...tu gueules aux joueurs de ton équipe qu’il est temps de mouiller le maillot.

...tu remercies ton équipe pour sa victoire et la joie qu’elle t’a procurée.



...tu t’es pris un plomb de pêche ou une pile sur le coin de la gueule dans le parcage du Vélodrome.

...tu t’es chié dessus à Bastia et face à un cortège du Kop de Boulogne.

...tu as un surnom improbable, Ultravlo, Chouchou ou MacMega.

...tu as insulté au moins une fois le président de ton club. Et au moins mille fois la LFP et Frédéric Thiriez. Pour le ministère de l’Intérieur, c’est plus compliqué, ça change tout le temps.

...tu as acclamé au moins une fois le président de ton club. Bizarrement, tu n’as jamais acclamé ni Frédéric Thiriez, ni le ministre de l’Intérieur.

...un soir, au local, tu as regardé tes potes et tu leur as demandé : « Au fond, le plus important, c’est quoi ? Le club ou le groupe ? ».

...tu reproches aux médias de ne parler que des mauvais côtés du mouvement, mais tu collectionnes leurs articles.

...tu fais tous les ans des collectes pour des associations caritatives.



...tu préfères avoir la mentalité que regarder le Mentalist.

...tu sais ce que bizutage veut dire. Certains ne reviennent jamais après leur première expérience en déplacement. Tu ne comprends vraiment pas pourquoi.

...tu as sillonné la France entière. Tu connais tout. Les meilleurs bars, les meilleures stations, les meilleurs fast-foods.

...l’odeur des torches te fait plus saliver que celle des merguez, les explosions de pétards ne te font même pas sursauter.

...tu t’es déjà fracassé la cheville en fêtant un but de ton équipe.

...tu ne sais pas ce qui est le plus jouissif : un succès à la dernière minute dans le derby, un tifo géant réussi, un parcage de folie qui fait taire les locaux ou une charge victorieuse.

...tu sais ce qui fait le plus mal. Tu préfères que ton club perde pendant dix ans contre son ennemi héréditaire plutôt que te faire taper ta bâche ou te faire courser par ces bâtards d’ultras ennemis.



...la véritable révolution technologique pour toi, c’est Internet. Plus besoin d’attendre les fainéants de la « cellule photo » ou les courriers de tes corres’.

...tu as failli foutre une tarte à un footix qui te demandait de « baisser ton drapeau ».

...à la télé, un seul mouvement de caméra derrière les buts te permet de regarder furtivement ce qui se passe en tribune.

...au stade, tu regardes plus les tribunes que le terrain. Parfois, tu manques des buts. Souvent ?

...avant, tu connaissais tous les joueurs de ton club sur le bout des doigts, y compris ceux du centre de formation. Maintenant, tu te surprends à dire en plein match : « Merde, c’est qui le 21 ? »

...mais tu sais que seuls les vrais amateurs de foot restent longtemps dans le groupe. Pour les autres, c’est comme l’amour, ça ne dure pas plus de trois ans.

...tu as cinq paires d’Adidas Samba.

...tu as une écharpe de la Fossa Dei Leoni sur le mur de ta chambre.

...sur le forum privé de ton groupe, y a une galerie photo avec les tronches de tes ennemis.

...tu as expérimenté le toucher rectal à l’entrée d’un stade.

...tu as aussi entendu un flic te dire, à l’entrée du parcage visiteur : « Vous ne rentrez pas avec votre méga ! » Pourquoi ? « Parce que ! ».

...à 30 ans, tu es dans la Vieille Garde, à 35 ans, tu es à la retraite.

...tu as connu IRC. Les plus anciens ont même connu la Poste et les corres’.



...tu as volé un sandwich Sodebo dans une station-service.

...pour toi, une Grec n’est ni une victime de la crise, ni une proie potentielle, ni un kebab.

...tu ne portes jamais le maillot de ton club au stade.

...tu as déjà couru, tu as déjà fait courir. Peut-être même que tu as déjà pris une pêche. Et peut-être même que tu en as déjà donné une. Deux ?

...mais quand tu te bats, c’est jamais toi qui as commencé.

...un CRS, c’est juste un gars qui te prend pour un hooligan, alors que tu le considères comme un stadier.

...tu as dû expliquer à un flic ce que signifiait ACAB. Selon ton sens de la répartie et ton état de fraîcheur, tu as répondu « Athlétic Club Andrézieux Bouthéon » ou « Au Chaud, Au Bistrot ».

...tu as beau faire des doigts aux flics, tu es parfois bien content de la voir arriver cette putain d’escorte.

...au boulot, tu reluques en douce des photos et des vidéos de tribunes. Et parfois de fights.

...tu prétends avoir découvert Jacquie et Michel grâce aux Bad Gones et Youporn grâce aux Celtic Ultras de Brest. A d’autres.

...tu as appris les règles de base du droit. Ton groupe a un bon avocat.

...tu te dis antiraciste quand tu es de gauche, tu te dis apolitique quand tu es de droite, tu te dis patriote quand tu es nationaliste.

...tu sais ce qu’est le chlorate. Ton ancien jean aussi.

...tu as creusé tes Reebok Classic pour y cacher un fumigène.

"Parmi les ultras, y a de tout, des fachos (ici les Ultras Sur du Real Madrid), des gauchos, des apos...".



...quand tu vois du PQ, tu penses à autre chose qu’à t’essuyer les fesses.

...la bière, la bière, mais qu’est-ce qu’elle a fait de toi, la bière ?

...tu délimites ton territoire en collant des stickers.

...tu as appris à coudre et à peindre.

...tu as sifflé Christophe Dugarry.

...tu t’es endormi au stade. Ou dans le bus.

...tu portes toujours une ceinture.

...tu as un bonnet, une écharpe en laine et des gants en été, tu es torse nu, avec une écharpe en satin et des lunettes de soleil en hiver.

...tu passes des heures sur le forum de Mouvement Ultra. Mais juste pour te renseigner. Y a que des mythos qui y postent. Toi, éventuellement, tu poses une question précise, avec réponse en MP si ça dérange. Et tu n’écris que sur Culture Ultra, avec les élus. Et encore, la qualité s’est dégradée.

...tu sais reconnaître les différents goûts des gaz lacrymogènes.

...tu as eu un problème de piles avec ton méga lors du déplacement de l’année et ta sono est tombée en panne le jour du derby.

...tu as oublié la bâche dans la soute du bus.

...tu reproches aux journalistes de ne jamais donner la parole aux ultras, mais tu refuses souvent de répondre à ces vendus.

...le Broussard que tu connais, il n’est pas commissaire.

...tu as demandé à un inconnu au téléphone : « Vous êtes combien ? ».

...tu as entendu un chauffeur de bus prétendre : « Je vous préviens, on ne fume pas dans mon car ». La première fois, ça t’a surpris. La deuxième, ça t’a fait rigoler.

...tu collectionnes les fanzines, les vieux Sup’Mag et les Culture Tribunes.

...tu gardes au chaud une vieille écharpe collector de ton groupe. Un jour, elle vaudra cher.

...tu t’es mis à califourchon sur le petit muret du parcage du Roudourou.

...tu as regretté de ne pas y avoir pensé avant les gars de Boulogne, à la référence au film sur les Ch’tis. Et tous ces cons qui n’ont pas compris l’humour.

...tu connais au moins un pote qui s’est brûlé avec une torche. Parfois, ce pote, c’est toi.

...tu parles de grand chelem, sans parler ni de rugby, ni de tennis.

...tu fais du stop. A l’aller. Au retour, tu dors dans le coffre du J9.

...par moments, tu as des éclairs de lucidité et tu te demandes ce que tes parents, tes potes, ta copine, tes collègues de fac ou de boulot penseraient de toi s’ils te voyaient, là maintenant. En même temps, ils ne te voient pas.



...tu as passé plusieurs heures lors des repas de famille à expliquer qu’allumer un fumigène, c’est festif, ce n’est pas grave.

...par contre, les heures passées à expliquer la différence entre ultras et hooligans, tu ne peux même plus les compter.

...tu as déjà chanté du Patrick Sébastien, du Charles Aznavour ou du Michel Sardou. Mais tu sais que le mieux, c’est Annie Cordy.

...autour de toi, tout le monde sait que tu aimes le foot et personne ne comprend pourquoi tu ne regardes pas les matches de l’équipe de France.

...tu as essayé d’apprendre à ton entourage comment reconnaître un « mec de stade » dans la rue.

...alors que tu es en vacances avec ta copine ou tes potes, tu dis subitement : « Putain, y a un mec de stade ».

...tu connais les noms de tous les stades de France et la moitié des noms des stades d’Europe, même ceux de Slovaquie. Pour les noms des groupes ultras, là, c’est plus facile, tu les connais tous, même ceux d’Israël.

...pour toi, les Fedayn, ce sont des supporters de foot.

...tu t’es lié d’amitié avec des ultras étrangers avec lesquels tu communiques péniblement dans un anglais rudimentaire.

...tu as un a priori favorable sur une ville dans laquelle tu n’es jamais allé simplement parce que la scène ultra locale y est réputée.

...pour toi, Vérone n’est pas la cité de Roméo et Juliette, mais tu proposes à ta copine d’y passer un week-end en pleine saison de foot : « Tu verras, c’est très romantique ».

...pendant que tu visites une ville, tu regardes plus les lampadaires que les monuments. Quand ta copine te dit « C’est quand même classe Berlin », tu lui réponds « Oh, encore un autocollant des gars de Dresde ».

...tu as pris la première fois l’avion pour un match de Coupe Intertoto. Puis les compagnies low-cost ont changé ta vie.

...tu sais que le bonheur, c’est la Coupe de France ou les divisions inférieures, les places à 1€ ou 50 cents en tarif étudiant. Sauf quand c’est à côté d’un quartier sensible.

...tu aimes raconter que c’est ton père qui t’a emmené au stade quand t’étais enfant et que t’as tout de suite été attiré par le virage.

...tu ne RT et ne like que les articles sur les supporters.

...tu fais des ventes privées sur Internet pour choper des fringues Ben Sherman, Fred Perry, Lyle and Scott ou Stone Island.

...tu fais la différence entre une aire de repos et une station-service.

...tu t’es déjà tapé une mission de nuit dans une gare de campagne pour faire le plein de torches SNCF.

...tu fêtes l’anniversaire de ton groupe tous les cinq ans.

...à l’anniversaire de tes potes, tu n’allumes pas des bougies mais des torches.

...A Monaco, t’as essayé d’éviter l’escorte policière pour aller à la plage.

...tu as voyagé avec un bus aux vitres cassées.

...tu as dit à ton cousin « Désolé, je peux absolument pas venir à ton mariage ». Forcément, un déplacement à Châteauroux en 32e de finale de la Coupe de France, c’est quand même autre chose.

...tu sais que les gendarmes mobiles, c’est moins pire que les CRS.

...tu ne sais pas si tu détestes plus les ultras des autres groupes ou les footix de ta tribune.

...tu aimes passer des soirées entre mecs. Ce n’est pas pour ça que tu es macho. Enfin, le reste du temps. Parce que dans le virage, quand même, les filles, faut qu’elles restent à leur place. Déjà, t’es sympa, tu leur laisses tenir la table de vente et s’occuper du déplacement. Elles ne vont pas prendre le méga non plus.

...tu sais que les filles, elles viennent dans le virage seulement pour voir des footballeurs en short ou pour choper un mec. Mais, bon, si tu pouvais en choper une parfois, ça t’arrangerait.

...si tu es une fille, tu es passionnée, tu aimes être minoritaire et tu as du courage. A moins que tu ne sois juste très maso.



...au tournoi de foot de ton groupe, il y a deux coupes. Une pour les vainqueurs sur le terrain. Une pour ceux qui gagnent à la buvette. Curieusement, peu d’équipes font le doublé.

...tu soutiens tous les interdits de stade. Enfin presque. Ceux qui ont été déclarés tricards du virage par les meneurs de ton groupe, ils l’ont quand même bien cherché.

...vous êtes convaincus, toi et tes potes, d’être l’élite des supporters.

...tu sais que seuls les présents savent.

...et les autres, qu’ils aillent tous se faire enculer.
Par la Team Tribunes de So Foot


http://www.sofoot.com/tu-sais-que-tu-es-ul...and-168302.html


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Peut-être que ce sont les Français qui sont tristes avec leur triple A comme Amorphe, Apathique et Atonique.

Être parisien ce n'est pas naitre à Paris, c'est y renaitre, ce n'est pas y être, c'est en être
(Sacha Guitry)
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psgmat92i
posté 25/04/2013 15:55
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ETG-PSG: des places annulées sans raison pour des supporters parisiens

Près de 50 supporters parisiens ont vu leurs places annulées par Évian Thonon Gaillard à la suite d'un courrier envoyé au club par la préfecture de Haute-Savoie. Problème : aucun fondement juridique n'appuie cette annulation. Les supporters contre-attaquent et dénoncent une décision abusive. Explications. 4


Le PSG affronte dimanche Évian Thonon Gaillard au Parc des Sports d'Annecy. Alors que le titre est plus que jamais à la portée du club de la capitale, certains supporters parisiens avaient décidé d'aller en Haute-Savoie en dehors du déplacement organisé par le PSG. Ces fans, qui contestent la politique du PSG à l'égard de ses supporters, sont en partie d'anciens membres de l'association auto-dissoute Liberté pour les Abonnés (LPA). Quand ils se rendent à l'extérieur, ils refusent de participer au déplacement proposé par le PSG et prennent des places dans une autre tribune que le secteur visiteur, puisque le PSG ne permet pas d'acheter une place sèche en « parcage » pour les personnes ne participant pas au déplacement officiel.

Un précédent déplacement à Troyes sans problèmes

Il y a dix jours, environ 300 supporters parisiens ont procédé ainsi pour suivre leur club à Troyes sans rencontrer de problèmes. Ils se sont d'abord retrouvés en centre-ville avant de rejoindre le stade de l'Aube où ils se sont regroupés dans un secteur différent du parcage visiteur. « Nous avons collaboré avec les forces de l'ordre locales avec qui nous avons convenu de rassembler tous les groupes éparpillés en ville pour faciliter le trajet jusqu'au stade et notre placement dans la tribune où nous avions pris des billets, tout s'est bien déroulé », explique un responsable de l'ex-association LPA qui a participé à l'organisation. Une source policière confirme : « Ils n'avaient pas de comportement violent, ni dans le cortège ni au stade. On a eu de bonnes relations avec leurs responsables. Comme ils étaient en possession de billets, il n'y avait aucune raison de ne pas les laisser entrer. Il y a eu des incidents mineurs, mais sinon c'était un match ordinaire par rapport aux autres supporters que nous avons reçus à Troyes. »

Le déplacement à Troyes s'étant bien passé, une cinquantaine de ces supporters, dont aucun n'est interdit de stade, ont voulu reproduire le même scénario pour le match à Annecy, en achetant leurs billets par Internet. Pourtant, ce mardi, ces supporters ont reçu un mail du service billetterie d'Évian Thonon Gaillard les informant que « suite à une décision de la Préfecture de Haute-Savoie et des autorités de police, nous sommes dans l'obligation d'annuler vos places achetées sur notre billetterie en ligne. » Sans plus de précision. « On avait déjà réservé un bus, des billets de train et même des chambres d'hôtel. Pour nous, le préjudice est beaucoup plus large que la simple annulation et le remboursement des billets », proteste Jacques* l'un des supporters dont le billet a été résilié.

Comment la préfecture de Haute-Savoie connaît-elle la région d'achat de places sur Internet ?

Contacté par So Foot, le club d'Évian Thonon Gaillard, autrefois Croix de Savoie, se réfugie derrière la décision de la préfecture, motivée par un courrier que nous nous sommes procurés. Dans ce courrier à en-tête « préfet de Haute-Savoie », le cabinet de ce dernier indique avoir « constaté qu'un certain nombre de billets d'entrée au Parc des Sport d'Annecy avait été acquis, via Internet, au profit de personnes résidant à Paris et dans la grande région parisienne ». Comment la préfecture peut-elle connaître la région d'achat des places sur Internet ? À cette question et malgré nos appels répétés, le cabinet du préfet a fait la sourde oreille.

La suite du courrier est également troublante : « Ces billets, situés en tribune, rendent probable l'hypothèse d'une tentative de regroupement des supporters du PSG. » On peut difficilement faire plus flou. Enfin, il est précisé que ce « regroupement » se ferait « dans un cadre extérieur à celui fixé par les instances dirigeantes de ce club [le PSG, ndlr]. » Pourquoi la préfecture croit-elle devoir se soumettre au cadre fixé par le PSG pour le déplacement de ses supporters ? Là encore, pas de réponse du côté du cabinet du préfet. Selon Jacques, en revanche, « ce passage explicite bien qu'il y a une intervention du PSG pour empêcher tout simplement la présence de supporters contestataires ». Quoi qu'il en soit, le préfet somme Patrick Trotignon, président d'ETG, de « procéder, par tout moyen à [sa] disposition, à l'annulation de ces billets ».

« C'est le principe de précaution puissance 1000 ! »

Sur quelle base légale ces billets sont-ils annulés ? Au moment du courrier de la préfecture, en date du 22 avril, aucun arrêté n'avait encore été publié par la préfecture. Dans son courrier, le cabinet indique, pour justifier l'annulation, qu'il s'agit de « prévenir tout incident et de garantir la sécurité des personnes ». Cyril Dubois, avocat d'un des supporters dont le billet a été invalidé et habitué des dossiers impliquant les fans du PSG, dénonce « une mesure discriminatoire » : « Sur quel fondement les pouvoirs publics donnent-ils l'ordre à une société privée de rompre un contrat établi avec un consommateur ? C'est le principe de précaution puissance mille appliqué aux supporters du PSG ! » L'avocat a adressé une mise en demeure à l'ETG réclamant au club savoyard « de procéder sans délai à la réactivation » du billet sous peine « de saisir les tribunaux compétents ». Les supporters parisiens ont également fait savoir qu'ils allaient attaquer l'ETG pour le préjudice subi.

La préfecture de Haute-Savoie a publié aujourd'hui un arrêté préfectoral ; et si celui-ci interdit aux supporters parisiens non seulement les alentours du stade, mais également le centre-ville d'Annecy, il ne concerne que les personnes « démunies de billets ». « Le problème, observe Cyril Dubois, c'est qu'on place les supporters du PSG entre le marteau et l'enclume. D'un côté, les pouvoirs publics ont recours systématiquement aux arrêtés contre les personnes sans billet, et de l'autre, ils donnent pour consigne d'annuler les billets des supporters qui en ont pris. » Les supporters parisiens envisagent également de transmettre une procédure de référé liberté contre cet arrêté.

Traçage d'adresses IP ?

Une autre interrogation émerge à propos des moyens utilisés par Évian Thonon Gaillard. Comment le club s'y est-il pris pour procéder à l'annulation des places ? Contacté par So Foot, le responsable de la communication d'ETG n'a pas donné suite. Le courrier de la préfecture évoque les personnes résidant à « Paris et dans la grande région parisienne ». Le couperet est large. Pour un supporter du PSG ou d'ETG habitant en Île-de-France, il valait mieux ne pas descendre en Haute-Savoie pour les vacances et vouloir assister au match… Mieux, deux annulations, que nous avons pu consulter, s'appliquent à des supporters résidant à… Rouen et Amiens. La « grande région parisienne » semble recouvrir tout le Nord de la France. On peut également se demander si l'ETG n'a pas eu recours à un traçage des adresses IP, auquel semble déjà s'être livré le Stade rennais en février 2011 , pour localiser les supporters résidant en Île-de-France. Un recours illégal pour lequel la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), saisie en 2011 par les supporters incriminés, ne s'est toujours pas prononcée.

La préfecture, gênée aux entournures, ne souhaite pas communiquer. Le club d'Évian Thonon Gaillard qui pensait manifestement être protégé par les pouvoirs publics se trouve également bien ennuyé. Et pendant ce temps, des supporters parisiens qui avaient acheté leurs places en toute légalité s'en retrouvent privés sans raison valable. Pourquoi le déplacement à Annecy ne pourrait-il pas se dérouler comme celui organisé à Troyes ? Pourquoi la préfecture de Haute-Savoie n'a-t-elle pas procédé de la même manière que son homologue de l'Aube ? « Les pouvoirs publics au niveau national et le PSG ne veulent probablement pas que ce qui s'est passé à Troyes se généralise », glisse Jacques qui cible manifestement la Division nationale de lutte contre le hooliganisme .
sofoot


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FLVCTVAT,NEC,MERGITVR

Bazin,Leproux,Skropetasse and co... Vous verrez la LDC a la télé :cqfd:

Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.
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Parisii
posté 04/06/2013 19:41
Message #389


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Citation (Le Monde.fr)
Huit "ultras" du PSG interpellés après les violences du Trocadéro

Des violences avaient éclaté aux abords du Trocadéro lundi 13 mai au soir en marge de la fête célébrant le titre de champion de France du PSG.

Près de trois semaines après les violences survenues aux abords du Trocadéro pendant la cérémonie organisée par le PSG pour fêter son titre de champion de France, huit supporteurs de la frange "ultra" du club ont été interpellés.

Selon une source policière citée par l'agence AFP, ces hommes âgés de 19 à 34 ans, dont six furent interdits de stade par le passé, sont soupçonnés d'avoir été à l'origine des violences sur l'esplanade, notamment avec des jets de projectiles.

Arrivés en groupe sur l'esplanade d'où étaient parties les violences, ils ont été identifiés via des images de vidéosurveillance. Interpellés en région parisienne, ils ont été placés en garde à vue. Ce sont pour certains d'anciens membres de groupes de supporteurs de la tribune Auteuil, a précisé la source policière.

LES "ULTRAS" ET LES SUIVEURS

Le soir même des événements, quarante-huit personnes avaient déjà été interpellées. Lors des comparutions immédiates qui avaient suivi, deux jours plus tard, ce n'étaient ni des casseurs ni des "ultras" qui avaient défilé à la barre, mais plutôt des suiveurs entraînés par la foule. Les premières condamnations avaient commencé à tomber, dont un mois de prison ferme pour l'un des supporteurs âgé de 27 ans.

Alors qu'aux lendemains des violences les hommes politiques essayaient de dessiner le portrait de ces "casseurs", la ministre des sports, Valérie Fourneyron, avait déclaré qu'"il était attendu qu'il y aurait des ultras mais ils ont été totalement débordés par des individus qui n'avaient rien à voir avec le PSG." Elle avait ensuite appelé à ne pas faire "le procès du football".


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"Moi, je m'en bats les c... Pieroni a tiré sur le poteau, c'est peut-être aussi parce que j'ai bien bouché l'angle. A un moment donné, il faut arrêter avec la baraka. Peut-être que si je pars devant lui les deux pieds en avant, il me la pique et il y a but. Là, je reste sur mes appuis et j'ai le mérite de le faire chercher un angle difficile. Ce n'est pas un arrêt mais j'estime avoir bien joué le coup. On va dire que j'ai encore de la chance mais moi je dis que j'ai bien joué. "
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sibbboon
posté 06/06/2013 00:26
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Mandat de dépôt requis pour les 9 ultras du PSG

Quatre à douze mois de prison ferme avec mandat de dépôt ont été requis ce mercredi à l'encontre des 9 supporters ultras du PSG. Ils étaient jugés devant le tribunal correctionnel de Paris pour des violences présumées lors des célébrations du titre de champion de France au Trocadéro le 13 mai. Cette décision a notamment été justifiée par la présence de casiers judiciaire «chargés», voire «extrêmement chargés» des neuf ultras. Ils avaient été identifiés sur des images et des vidéos prises sur l'esplanade du Trocadéro par des journalistes et les policiers-photographes.


L'Equipe.fr
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Panenka
posté 11/06/2013 17:03
Message #391


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Justice - Vingt-et-un ultras du PSG visés

Vingt-et-un ultras du PSG, dont certains proches de l'extrême droite radicale, ont été arrêtés vendredi en Belgique et pourraient être poursuivis en France, comme l'a annoncé mardi le ministère de l'Intérieur. Agés de 20 à 35 ans et connus comme d'anciens membres d'un groupe de supporteurs du PSG, Milice Paris (dissous en avril 2010), ils avaient été interpellés vendredi à Bruxelles, avant la rencontre Belgique-Serbie (2-1). Ils venaient grossir les rangs des supporters serbes pour ce match comptant pour les éliminatoires du Mondial 2014.

«Se sachant très surveillés en France, où ils sont parfois soumis à des interdictions de stade, ces supporters privilégient des matches à l'étranger», a expliqué une source policière à l'AFP. La police belge avait été prévenue par la division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH) de la police française, «de la présence à Bruxelles de supporteurs français susceptibles de causer des troubles à l'ordre public» et a donc pu intervenir pour intercepter ces personnes. (Avec AFP)


France football
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Baghib!
posté 20/06/2013 14:20
Message #392


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Foot - Eco :

Des "fêtards" pour remplir les stades ?

Une étude sur les freins et motivations des spectateurs de football met en évidence la diversité des publics auxquels les clubs doivent s'adresser pour remplir les stades.


Le nouveau vocabulaire du football risque de faire hurler les ultras. Le mot "supporters" n'apparaît pas une fois dans l'enquête commandée par le syndicat des clubs pros sur les attentes des... "clients" des (futurs) stades*. Ceux qui pointent l'aseptisation du Parc des princes y trouveront une confirmation de l'avènement programmé des "consommateurs de spectacle", au détriment des kops. Une lecture démentie avenue Kléber, au siège de l'UCPF, où l'on plaide pour la coexistence "des" publics, «enjeu majeur pour l'équilibre économique des clubs». Son directeur général, Philippe Diallo, explique que «derrière la notion réductrice de "supporters", se cachent des profils de publics distincts, à séduire et fidéliser diversement.» L'enquête revèle ainsi "un jeu des sept familles" dont les clubs sont invités à rebattre les cartes sans tarder.

Urgence ? Si une très forte minorité (43%) s'intéresse à son club local, un tiers seulement va au stade, 9 fois sur 10 occasionnellement. La fréquentation globale a baissé cette saison pour la 5e année de suite, malgré l'effet PSG, alors même que la capacité va croître de 37% avec les enceintes de l'Euro 2016. "Le premier spectacle vivant de France" (10 millions de spectateurs en L1 et L2) souffre face à ses «concurrents loisirs», cinéma, salle de concert, parc d'attraction et boîte de nuit. «Ils renouvellent leur offre de façon régulière, ce que le football n'a pas eu à faire jusqu'ici», relèvent les auteurs de l'étude. Il est temps. Sauf les "sportifs" (13% des sondés) que la passion seule suffi(rai)t à déplacer, les autres familles demandent «plus qu'un match» au stade : 66% aimeraient des mini-concerts, 88% davantage d'animation via les écrans géants.

Billets open
En plus du spectacle sur et hors du terrain, d'un effort sur le confort, la restauration et la "continuité numérique", autant de doléances portées notamment par les "spectateurs de la culture" (18%, dont de nombreuses femmes), les amateurs de foot réclament de meilleurs prix. Surtout la «cible prioritaire» des "fêtards" (29%), jeunes (15-34 ans) étudiants ou nouveaux actifs à faibles revenus qui préfèrent la TV parce qu'ils jugent les billets trop chers. «Un effet de la crise, d'une certaine culture de la gratuité», analyse Philippe Diallo qui souligne a contrario que Paris a gagné des spectateurs malgré des prix plus élevés, «preuve de la corrélation entre prix et qualité du spectacle». L'étude relève toutefois «un manque de segmentation des tarifs» et suggère de «valoriser les tarifs jeunes, seniors, sportifs, groupes». Voire d'imiter l'industrie du tourisme avec des "billets open" contre l'aléa météo, sachant que 39% des spectateurs tiennent compte de la couleur du ciel avant d'acheter leur place.
- J.LB.
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Hari
posté 20/06/2013 15:00
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Le PSG voudrait-il se débarrasser de ses supporters contestataires?

La Commission nationale de l'informatique et des libertés s'intéresse de près au PSG, et à ses pratiques vis-à-vis d'une partie de ses supporters.

Le PSG manquerait-il de fairplay? Depuis 2010, une partie de ses supporters se plaint de faire l'objet de mesures de rétorsion injustifiées, au nom d'une vaste "chasse aux hooligans" dont ils seraient les victimes collatérales. Ces supporters - d'anciens abonnés des virages d'Auteuil et Boulogne, "ultras" ou pas, qui contestent la politique d'abonnement du PSG - suspectent le club de vouloir se débarrasser d'eux en usant de moyens illégaux. Dans un courrier que L'Express s'est procuré, la Cnil (Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés), saisie de plusieurs plaintes, leur donne raison sur un point au moins.


Les faits remontent à février 2011. A l'approche du match Rennes - PSG, des fans du PSG acquièrent des tickets via la billetterie du Stade Rennais. Ils décident de se rendre en Bretagne par leurs propres moyens, indépendamment des déplacements officiels proposés par le PSG. Ce procédé, appelé "contre parcage", est utilisé en signe de protestation par ces supporters qui réclament la fin du placement aléatoire au Parc des Princes et le retour des abonnements en tribunes Auteuil et Boulogne. Ils prévoient notamment de déployer des banderoles contestataires dans les tribunes rennaises et devant le stade, en plus des chants habituels de soutien à leur équipe.
Des billets de supporters annulés

Mais la veille du match, 249 supporters domiciliés en région parisienne reçoivent un mail: sur ordre du préfet d'Ille-et-Vilaine, le Stade Rennais a annulé la vente de leurs billets. "Les autorités ont estimé qu'il s'agissait d'un cas de force majeure, le match étant classé à haut risque; nous avons appliqué les ordres", explique aujourd'hui le club breton à L'Express. La préfecture d'Ille-et-Vilaine évoque, elle, une directive de l'un des services du ministère de l'Intérieur: "Selon la DLNH (Direction de Lutte Nationale contre le Hooliganisme), ces spectateurs parisiens appartenaient à des groupes susceptibles d'être à la source de graves problèmes d'ordre public". Pourtant, la plupart n'étaient pas sous le coup d'une interdiction de stade ni d'une condamnation judiciaire.

Quels ont été les critères retenus pour procéder à l'annulation des billets, et comment le Stade Rennais a-t-il déterminé d'où ils avaient été acquis? C'est à cette question que répond la Cnil dans son courrier daté du 25 avril 2013 et adressé à l'un des plaignants. Selon la Commission, l'annulation de ces tickets a eu lieu "après analyse des adresses Internet Protocol (IP) utilisées pour leur achat sur le site Internet staderennais.fr", et ce, sans effectuer de demande préalable - ce qui aurait permis au club breton de justifier légalement le traitement de ces données. Pour satisfaire les exigences des autorités, ce dernier a localisé les ordinateurs à partir desquels ont été effectuées les transactions. Plusieurs supporters ont porté plainte pour rupture abusive de contrat et discrimination liée à l'origine géographique, sans succès.
La guerre aux supporters militants

Régulièrement, des supporters parisiens sont évincés des événements sportifs auxquels ils souhaitent assister. De nouveaux arrêtés préfectoraux les empêchent de se rendre par leurs propres moyens aux matchs disputés à l'extérieur: ils doivent obligatoirement utiliser les cars affrétés par le PSG. "Pourquoi enfreindre notre liberté de déplacement et d'expression?", s'interroge l'un d'eux, qui fut membre de l'association Liberté Pour les Abonnés (LPA), aujourd'hui dissoute. "Nous voulons simplement supporter notre équipe et rendre visibles nos revendications, sans faire appel à la violence, assure-t-il. Le supportérisme parisien est mal connu et fortement stigmatisé, les représentations sociales que l'on s'en fait sont erronées. Nous ne sommes pas des criminels". Beaucoup pensent que le club chercherait à se débarrasser d'eux en raison du caractère contestataire de leurs actions.

Depuis plusieurs années, le PSG mène une guerre à ces groupes militants de supporters "historiques" qu'il ne reconnaît plus. La Cnil s'interroge sur la légalité des moyens mis en oeuvre par le PSG et la DLNH: elle enquête notamment sur l'existence d'une "liste noire", établie en dehors du cadre légal, et selon des critères qui pourraient poser des problèmes de droit. En effet, parmi ces supporters, beaucoup ne seraient ni interdits de fréquenter les stades, ni sous le coup d'une décision de justice. De simples contrôles d'identité effectués par les services de police lors des déplacements auraient servi à nourrir ces listings. Le club parisien a lui-même procédé à l'annulation d'abonnements de plusieurs supporters, au motif qu'ils auraient "adopté une attitude non conforme à [ses] valeurs et commis des incivilités voire des actes répréhensibles", et les aurait interdit de retourner au Parc des Princes. Ces supporters récusent ces accusations, dont ils ont demandé au club de préciser les contours. Certains comptent contester ces ruptures d'abonnement devant les tribunaux. Contacté à plusieurs reprises, le PSG n'a pas donné suite à nos appels.

Marion Guérin


L'Express
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Alex177
posté 22/07/2013 12:41
Message #394


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Les abonnés signent le règlement
Le nouveau règlement intérieur du Parc des Princes est très critiqué par les supporters. Pourtant, il ne comporte pas de modification majeure par rapport à l'an dernier.

Depuis dimanche, certains supporters parisiens critiquent le nouveau règlement intérieur du Parc des Princes, qu'ils ont dû signer pour récupérer leur abonnement. Un paragraphe fait particulièrement jaser, celui sur l'interdiction de se lever dans les tribunes. «Il est formellement interdit de gêner les autres spectateurs notamment en se tenant debout dans les tribunes équipées de sièges». Rien de nouveau là-dedans, l'alinéa 12 du règlement intérieur de 2008 stipulait déjà qu'il était interdit de se tenir debout.

Autre spécificité, le règlement interdit formellement de fumer dans l'enceinte du stade, cigarettes électroniques comprises. Or, la loi Evin (1991) interdisait déjà de manière implicite de fumer dans des lieux publics à usage collectif. C'est tout comme l'interdiction de prendre des photos, des vidéos ou d'enregistrer des captations sonores, sauf à usage privé, qui existait déjà depuis plusieurs années.

Bref, le règlement intérieur du Parc des Princes n'a pas fondamentalement évolué pour la saison 2013-2014. Seule différence, cette année, les abonnés ont été obligés de le signer. La levée de boucliers qui s'oppose au nouveau règlement demeure surtout symptomatique de la relation plus que tendue entre les dirigeants qataris et les supporters du club de la capitale.

Jean-Romain BLANC pour l'Equipe.fr
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Alex177
posté 16/09/2013 15:28
Message #395


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Mise en demeure pour une liste noire

La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) a annoncé lundi avoir mis en demeure le Paris SG en raison de l'existence d'une liste d'exclusion de supporteurs. «La Présidente de la Cnil (Isabelle Falque-Pierrotin) a adopté le 29 août 2013 une mise en demeure à l'encontre de la société Paris Saint-Germain football (PSG)», indique la Cnil sur son site internet.

Cette mesure «fait suite à une procédure de contrôle qui a été déclenchée après que la Cnil ait reçu de nombreuses plaintes dénonçant la mise en oeuvre d'une liste d'exclusion de supporteurs du PSG» ajoute la Commission. La Cnil rappelle, pourtant, que «tout fichier d'exclusion est soumis à son autorisation préalable compte tenu des conséquences qu'il emporte sur les droits et libertés des personnes.»

Enfin, la Cnil précise avoir effectué en novembre 2012 «un contrôle» dans les locaux du PSG. Le communiqué stipule que «ce contrôle a révélé la mise en oeuvre de deux systèmes d'exclusion des personnes des rencontres auxquelles l'équipe du PSG participe.»


L'Equipe.fr

Le lien vers le site de la CNIL
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HHA
posté 17/09/2013 09:19
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Listes de supporters du PSG: "C'est au-delà de tout ce que nous imaginions!"

La Commission nationale de l'informatique et des libertés a mis en demeure le PSG au sujet de listes noires de supporters. La réaction de Me Dubois, l'avocat à l'origine de plusieurs plaintes. Me Dubois représente une vingtaine de supporters parisiens qui, persuadés d'apparaître sur des listes noires établies par le club en dehors de tout cadre légal, ont déposé plainte auprès de la Cnil. Il réagit à la mise en demeure du PSG.

Que vous inspire cette décision de la Cnil ?

Nous sommes évidemment satisfaits du travail de la Commission, qui a enquêté avec beaucoup d'indépendance. Nous ne nous attendions pas à de tels résultats. Sur l'une des listes noires - celle qui concerne les supporters jugés indésirables par le PSG - figurent 2007 noms: c'est au-delà de tout ce que nous imaginions! Bien sûr, cela pose la question des critères mis en place par le PSG pour établir une telle liste. Le PSG a un mois pour se mettre en conformité avec la loi, et donc justifier de ces critères auprès de la Cnil. Il doit également cesser toute communication des listes au PSG Handball. Pour autant, il est fort probable que le PSG les ait transmises à d'autres clubs de Ligue 1, notamment dans le cadre des déplacements de supporters. La Cnil n'en fait pas mention, c'est mon seul regret.

A quelles suites peut-on s'attendre ?

Le PSG a du pain sur la planche: il doit expliquer en quoi ces milliers de personnes ont manqué aux "valeurs du club", alors même que ces valeurs ne sont formalisées par aucun document, comme le souligne la Cnil, et qu'elles semblent davantage relever de l'arbitraire de la direction. Si au terme de cette mise en demeure, les arguments avancés par le PSG ne convainquent pas la Commission d'autoriser l'établissement d'une telle liste d'exclusion, le club devra supprimer ces fichiers.

Le PSG encourt-il des sanctions judiciaires ?

Concernant mes clients, si leur présence sur ces listes a eu des conséquences sur leur vie personnelle, alors, je les inciterai à saisir les tribunaux compétents. En tout cas, on peut déjà dire que la décision de la Cnil de publier les résultats de son enquête "en raison de la gravité des manquements constatés" constitue déjà une sanction en soi. En effet, cette publication porte clairement atteinte à l'image du club.


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Alex177
posté 20/09/2013 13:46
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Comment le PSG contrôle ses supporters

Depuis l’arrivée de QSI, le PSG est entré dans une ère nouvelle, sur le terrain, avec des stars, et dans les tribunes, avec un nouvel habillage du Parc et une volonté affirmée de transformer le public, pour tourner la page des violences. Pour que rien ne vienne perturber cette belle vitrine, le club de la capitale exerce un contrôle étroit sur ses supporters, allant bien au-delà de la légitime lutte contre la violence et les discriminations. Augmentation du prix des places, conditions générales de vente strictes, surveillance et encadrement minutieux des spectateurs, banderoles censurées, annulations d’abonnement ou de billets à l’extérieur et liste noire de fans contestataires longtemps suspectée et fraîchement prouvée par la CNIL. Bienvenue dans le monde merveilleux, lisse et légèrement flippant du PSG.

La reprise du championnat de Ligue 1 a été l’occasion pour le PSG de faire de nouveau parler de lui. Pour ses recrues, son nouvel entraîneur et ses premières performances sportives bien sûr, mais aussi, de façon moins rutilante, pour son nouveau règlement intérieur, qui fait désormais du Parc un espace non-fumeur, pour les arrêtés restreignant l’accès des supporters parisiens aux stades extérieurs et pour sa mise en demeure par la Commission National informatique et Liberté (CNIL) en raison du fichage illicite de ses propres supporters.

La CNIL tonne

Si certains supporters soupçonnaient depuis septembre 2012 l’existence d’une liste noire, ils sont tombés des nues en découvrant que celle-ci comptait plus 2 000 noms, quand la CNIL a décidé de rendre publique la mise en demeure qu’elle a adressée au PSG « en raison de la gravité des manquements constatés et du nombre important de plaintes reçues ». Car la commission a mis en évidence deux listes d’exclusions des supporters, qui auraient dû au préalable être soumises à son autorisation. La première concerne logiquement les interdits de stade. Mais, de manière moins logique, le PSG n’a pas jugé bon de respecter la procédure consistant à informer la CNIL dans la gestion de ce fichier. La seconde liste, beaucoup plus douteuse, répertorie des personnes « indésirables », c’est-à-dire considérées par le PSG comme ayant « un comportement non conforme aux valeurs du club », alors même que « ces valeurs ne sont formalisées par aucun document » comme le souligne l’avocat Cyril Dubois qui défend plusieurs supporters parisiens.

Depuis plusieurs mois, So Foot attendait l’avis de la CNIL tout en enquêtant sur la vraisemblable existence de cette liste noire et sur sa mise en application, en allant régulièrement au Parc des Princes, en recueillant de nombreux témoignages et en consultant divers documents. Tous les faits évoqués dans cet article ont été corroborés par des observations, des documents ou des témoignages divers et concordants.

Plan de sécurité, Qataris et nouveau public

Les grandes lignes de l’histoire récente de la gestion de ses supporters par le PSG sont connues. Au terme d’une année 2009-2010 marquée par de graves violences et par la mort de Yann Lorence, un supporter de la tribune Boulogne, le PSG et les pouvoirs publics ont pris des mesures drastiques contrastant avec la politique parfois complaisante ou laxiste menée jusque-là. Au printemps 2010, les associations de supporters des deux virages sont dissoutes par les autorités, et Robin Leproux, le président du PSG d’alors, met en place un plan de sécurité, instaurant notamment le placement aléatoire dans les virages et quarts de virage du Parc des Princes. Un an plus tard, le club de la capitale, redevenu plus présentable, est vendu à Qatar Sport Investment (QSI), fond d’investissement qatari qui façonne un nouveau visage au PSG, à grands renforts de marketing et de vedettes.

Traumatisé par des années de violence, le club veut désormais éviter tout débordement qui pourrait nuire à son image. Le directeur général délégué du PSG, Jean-Claude Blanc, l’annonçait sans ambages dans Le Parisien, il y a un an, au moment où plusieurs supporters pointaient déjà l’existence d’une liste de supporters « indésirables » : « On veut pouvoir choisir le public qu’on souhaite ». Grâce à une profusion de stars rendant l’équipe parisienne particulièrement attractive, le Parc est plein, malgré une hausse significative du prix des places. La marge de manœuvre du PSG est donc grande. Si la volonté de tourner la page des années de violence et de racisme est parfaitement légitime, le PSG va en fait beaucoup plus loin en cherchant à contrôler strictement les comportements des spectateurs et à bannir toute déviance, même minime, à l’exception des chants insultants qui n’ont pas vraiment diminué ces derniers mois... Il va également jusqu’à étouffer toute tentative de remise en cause de sa politique ainsi que toute velléité d’organiser l’ambiance et le soutien à l’équipe. Au Parc, le public des virages est ainsi étroitement surveillé. En déplacement, les supporters parisiens sont pistés, quand ils ne sont pas tout simplement persona non grata dans de nombreuses villes de France.

L’ordre règne au Parc

Novembre 2012, Saint-Etienne se déplace au Parc des Princes pour affronter le PSG. Quelques supporters du virage Auteuil tentent de sortir, en plusieurs banderoles, le message « Rêvons ultra grand », référence subtile au slogan de l’été du PSG « Rêvons plus grand ». Pas de quoi fouetter un chat. Pourtant, en moins de trente secondes, les bouts de tissu sont arrachés par les stadiers et leurs auteurs éjectés manu militari du stade. C’est que le message contenait le mot « ultra », banni des travées parisiennes depuis le plan Leproux. A ceux qui n’ont pas encore compris le message, le PSG l’assène, il ne veut plus de groupes, ni d’organisation, ni de leaders d’ambiance. Même lorsque ceux-ci ne sont qu’une poignée. Bref, personne ne doit prendre de l’importance en tribune et constituer une force de soutien organisée à l’équipe, car le club craint qu’elle ne dérive en opposition à sa politique. Ainsi, au-delà de l’appréciable rupture avec la violence de certains anciens groupes de supporters, le PSG a décidé de se passer des côtés organisé et revendicatif des associations. Certains abonnés actuels de la tribune Boulogne en ont fait les frais. Ces supporters, déçus du manque d’entrain de la tribune la saison dernière, avaient pris contact avec le PSG pour simplement rentrer un mégaphone et des tambours afin de coordonner les chants dans le virage. Refus très ferme des dirigeants.

Si tous les stades de football sont étroitement surveillés, avec des caméras, une palpation à l’entrée, des stadiers et des forces de police spéciales, le Parc se distingue par une étonnante double sécurité, observable notamment en virages. D’un côté, les hommes en rouge, stewards traditionnels du club, de l’autre des hommes en tenue bleue foncée plus discrète en relation permanente par talkie-walkie avec des observateurs situés sur la pelouse. Une sécurité qu’un abonné d’Auteuil, dont le point de vue est partagé par de nombreux supporters que nous avons rencontrés, qualifie de « police des mœurs et de la pensée ». Ces sentinelles ne laissent pas passer grand-chose. Les fumigènes sont loin d’être les seuls à être ciblés.

Halte à la fumette et à la critique

Les omniprésentes affiches « la pelouse est sacrée, l’herbe est interdite » indiquent clairement que, si de nombreux supporters continuaient la saison dernière à rouler des joints, ils avaient intérêt à le faire en cachette pour éviter d’être exclus du stade, voire menacés d’une suspension d’abonnement par courrier (nous avons pu consulter une lettre adressée à un supporter consommateur de cannabis). La décision de rendre les tribunes non-fumeurs cette saison (que les stadiers font respecter de manière plus ou moins souple selon les cas) vise évidemment au moins autant l’usage de marijuana que celui du tabac.

Un abonné sans comportement répréhensible mais portant une écharpe double-face avec l’inscription « PSG » et « Authentiks », association dissoute par les autorités en 2010, a passé l’essentiel de la deuxième mi-temps du PSG-OM du 24 février dernier au commissariat du Parc, avant de recevoir une interdiction administrative de stade de 3 mois puis de voir sa sanction prolongée de six mois par le PSG…
Tout message contrariant la sécurité, même lorsqu’il n’a rien d’insultant, est proscrit. Ainsi, les supporters qui se sont essayés à déployer un carré de tissu – à peine plus grands qu’eux – portant la mention « Supporter pas criminel » ou « Des ultras à Paris » ont vu leurs bannières immédiatement saisies par les stewards et leurs auteurs expulsés du Parc. Un pied appuyé sur la rambarde en bas du virage peut lui aussi susciter les réprimandes de l’observateur au talkie-walkie... « Ces personnes en civil anticipent les problèmes, déplore Laurent*, abonné à Auteuil, et interviennent avec l’aide des stewards pour une banderole, un tee-shirt ou un chant qui déplaît, en virant les mecs potentiellement trop portés sur la contestation ou l’animation ».

Les supporters visiteurs ne sont pas mieux lotis : mégaphones, tambours et drapeaux dont la taille se heurte à l’arbitraire de la sécurité parisienne ne franchissent pas les grilles. Explication avancée par le PSG dans les courriers expédiés aux clubs adverses : principe de réciprocité à l’égard de ses propres supporters. De façon moins avouable, le club de la capitale ne veut pas que les supporters adverses puissent se montrer plus bruyants que ses propres supporters qu’il ne laisse pas s’organiser. C’est un peu le serpent qui se mord la queue. Mais on l’aura compris, l’ordre règne au Parc, où la sélection par l’argent opère déjà un premier écrémage – un abonnement coûte environ 400 euros en virage, selon la formule choisie et l’ancienneté.

Annulations de place à répétition

La discipline de fer du PSG s’étend aux déplacements de supporters, là encore bien au-delà de ce que nécessite la vigilance par rapport aux risques d’incidents, et avec l’aide surprenante des pouvoirs publics. Plusieurs fans du PSG affirment ainsi que, lors d’un déplacement à Bordeaux en janvier 2013, la sécurité des Girondins leur a interdit de pénétrer dans le stade Chaban-Delmas avec des écharpes et drapeaux aux couleurs de leur club sur ordre… de la direction du PSG. Deux semaines plus tard, deux bus de supporters parisiens ont été bloqués pendant près de huit heures par les forces de l’ordre à l’entrée de Toulouse avant d’être renvoyés sur Paris, sans avoir pu assister au match opposant le Téfécé au PSG. Si le contrôle de ces supporters peut se comprendre, d’autant que certains d’entre eux étaient interdits de stade, la méthode choisie et le motif interpellent : lors de leur longue attente, sans boire ni manger, certains fans parisiens ont demandé des explications aux forces de l’ordre et prétendent avoir reçu comme réponse : « Il faut voir ça avec le président de votre club… C’est lui qui décide ! ».

Il est incontestable que certains supporters parisiens se déplaçant de manière indépendante ont des comportements répréhensibles, notamment lors des déplacements européens. Le prochain Anderlecht-PSG, attendu par les hooligans des deux camps, devrait le rappeler. Mais le club et les pouvoirs publics ne se contentent pas de s’attaquer aux hooligans. Ils ratissent bien au-delà des supporters violents et s’encombrent rarement de faire la distinction entre les différents publics susceptibles de suivre le PSG.

Un enterrement de vie de garçon qui tourne court

Deux étudiants, l’un à HEC (Hautes études commerciales) et l’autre à l’EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales), en ont fait les frais, avec cinq de leurs amis, lors du match face à Evian Thonon Gaillard, en avril dernier à Annecy. Alors que l’un d’eux fêtait son enterrement de vie de garçon en Haute-Savoie, ils avaient repéré que le PSG y jouait ce week-end-là. Jamais abonnés et se rendant occasionnellement au Parc, la fin de saison du PSG et un probable titre les avaient décidés à se rendre au Parc des sports d’Annecy afin de soutenir leur club pour la première fois à l’extérieur. Ils avaient acheté les places deux mois avant la rencontre, mais à une semaine du match, ils reçoivent un courrier d’ETG les informant que leurs places ont été annulées sur demande de la préfecture. Nous avions rendu compte de l’imbroglio quant à ces annulations de places qui avaient finalement conduit ETG à publier un communiqué impliquant la Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH), laquelle avait transmis la liste des places à annuler, au prétexte que les personnes en question étaient interdites de stade. Ce qui n’était en fait pas le cas pour la plupart des supporters présents à Annecy et pour les sept amis qui y passaient le week-end.

Rencontrés peu après, ces deux étudiants – qui ne se définissent même pas vraiment comme supporters – n’ont pas caché leur « sidération » devant les méthodes employées par le club et les pouvoirs publics : « C’est la première fois qu’on nous prive d’une liberté, c’est quelque chose de totalement discriminatoire ». Heureusement, ils ont su se procurer des billets le jour du match pour assister quand même à la rencontre… Ces annulations sans nuances pour toutes les personnes résidant en Ile-de-France et même au-delà (à Amiens ou à Rouen par exemple) laissaient depuis longtemps planer le soupçon de l’existence d’un traçage d’adresses IP et surtout d’une liste de supporters « blacklistés », tenue et alimentée en commun par le PSG et les pouvoirs publics, que l’ancien directeur de cabinet du préfet de police de Paris, Jean-Louis Fiamenghi avait lui-même annoncée à l’été 2012.

Laure en liste noire


Depuis septembre 2012, des dizaines de plaintes ont été déposées par des supporters contre le PSG auprès de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés demandant la vérification de l’existence d’un tel fichage illicite. A cette époque, lors d’une rencontre du PSG Handball face à Cesson-Rennes, une cinquantaine de supporters parisiens avaient vu leurs billets annulés au motif qu’ils étaient, selon Jean-Claude Blanc, directeur général délégué du PSG, interdits de stade. Partiellement faux. Parmi eux, Laure*, une trentaine d’années, n’avait jamais eu affaire aux services de police sinon pour un contrôle d’identité lors d’un match du PSG à Lorient la saison passée. La veille du match, cette supportrice du PSG, qui n’a jamais été abonnée au Parc des Princes, avait reçu un mail puis une lettre lui signifiant l’annulation de son billet pour le match du Paris Handball. Incompréhension : « Je n’ai jamais eu de problèmes avec le PSG, ni avec la police et je n’ai jamais fait partie d’aucune association » assure-t-elle. Cette annulation ciblée de billets avait convaincu certains supporters que le PSG était bien en possession d’une liste noire de personnes indésirables, transmise au club par la préfecture de police de Paris et la DNLH à la suite de contrôles d’identité effectués la saison passée lors de déplacements et de manifestations contre la politique du club envers ses supporters.

Que le PSG connaisse l’identité des interdits de stade et puisse s’organiser pour leur interdire l’accès au Parc des Princes est tout à fait normal et utile. Mais il doit, au préalable, demander l’autorisation à la CNIL pour créer un fichier. Ce que, de façon surprenante, il n’a pas fait. Plus grave, que le PSG dresse une liste de personnes indésirables en raison de critères discrétionnaires comme un comportement « non conforme aux valeurs du club » dépasse largement le cadre de ses prérogatives comme l’a souligné la commission. Le PSG conteste pourtant, dans un communiqué, la mise en demeure de la CNIL et l’existence même d’une « liste noire ». Cependant les conclusions de la CNIL et de nombreux exemples récents démontrent que le PSG effectue bel et bien un listing arbitraire de fans indésirables.

Maître Cyril Dubois s’occupe de plusieurs affaires mettant en cause le PSG. Ainsi, début novembre 2012, dix-sept supporters parisiens ont vu leur billet, acheté sur Internet, pour le match Nancy-PSG du 27 octobre, annulé par l’AS Nancy-Lorraine. Prétexte invoqué dans le courrier envoyé aux supporters : raisons de sécurité. « Pourtant, aucun de ces supporters ne faisait l’objet d’une interdiction de stade », soutient Cyril Dubois. Pour eux comme pour Laure, Cyril Dubois avait saisi la CNIL au motif que « cet état de fait semble corroborer, s’il en était besoin, l’existence d’une liste de supporters indésirables établie par le club, liste qui de plus semble faire l’objet d’une communication à des tiers, en l’occurrence d’autres clubs de Ligue 1… ».

Claire : « Accès refusé – Indésirable »

Les témoignages faisant état d’annulation de place ou de résiliation d’abonnement curieuses s’accumulent. Claire*, supportrice du PSG, a ainsi vu son abonnement résilié par son club de cœur durant l’hiver. Pourquoi ? En novembre 2012, elle avait assisté au match France-Japon au Stade de France à côté de supporters du PSG contestant la politique de leur club et réclamant « Des ultras à Paris ». « Claire n’est sous le coup ni d’une interdiction administrative de stade, ni d’une interdiction judiciaire de stade. Elle a simplement fait l’objet d’un contrôle d’identité au Stade de France, comme plusieurs centaines de personnes », précise maître Dubois, qui s’étonne que le PSG ait eu connaissance de ces contrôles d’identité. Car lorsque Claire a présenté son abonnement lors du match suivant du PSG à domicile, la mention « Accès refusé - indésirable » s’est affichée sur les bornes du Parc des Princes – une interdiction d’accès que maître Dubois a fait authentifier par un constat d’huissier. Quelques jours plus tard, Claire a reçu une lettre du club de la capitale mettant un terme à son abonnement. Motif ? L’article 18.e des conditions générales de vente en vertu duquel le PSG s’arroge le droit de résilier des abonnements et d’interdire la fréquentation du Parc des Princes pour une durée pouvant aller jusqu’à 3 ans lorsqu’un comportement « susceptible de porter atteinte à l’image du PSG » peut être reproché à l’abonné. Pour ce qui est de Claire, le doute est plus que permis. Dans cette même clause, le PSG se réserve un droit de sanction pour un comportement « indécent ou contraire à la morale et aux bonnes mœurs » soit, selon Cyril Dubois, des « notions particulièrement floues et subjectives dont un club de football ne saurait à mon sens s’arroger le droit d’être l’arbitre ».

Des conditions générales de vente draconiennes

Si le tapage fait en juillet autour du nouveau règlement intérieur du Parc était en partie infondé car la plupart de ses dispositions existaient déjà auparavant, le fait de demander désormais aux abonnés de signer ce règlement est assurément un moyen de pouvoir ensuite reprocher à ceux qui ne se comporteraient pas de manière adéquate un non-respect de ce règlement qu’ils sont censés connaître puisqu’ils l’ont signé. Selon un ancien responsable du collectif Liberté pour les Abonnés (LPA) qui s’est auto-dissous l’an dernier « sous la pression des autorités », « si le PSG se permet d’agir de cette manière, c’est parce que jusqu’à présent personne ne faisait la démarche d’aller devant les tribunaux ». C’est pourquoi les supporters de cet ancien collectif s’organisent pour contester systématiquement les abus dont ils s’estiment victimes devant les juridictions compétentes. Ils ont d'ailleurs réagi dans un communiqué à la mise en demeure de la CNIL.

Pourtant, il n’est pas sûr que les différentes instances saisies puissent simplement se prononcer sur ces affaires. En effet, dans le cas de Claire, maître Dubois a saisi la DGCCRF (direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) pour vérifier si les clauses contenues dans les conditions générales de vente du PSG sont abusives. Dans un courrier à en-tête « préfet de police », la Direction départementale parisienne de la DGCCRF a fait savoir qu’elle n’était pas habilitée à instruire cette demande en raison de « contraintes de sécurité publique qui ne relèvent pas des lois et règlements dont [l’] administration contrôle l’application ». Étonnement de l’avocat et traduction : « Cela signifie que dans ce dossier, ils s’interdisent d’examiner l’existence ou non de clauses abusives au détriment de certains consommateurs que sont les abonnés du PSG en raison de prétendues contraintes d’ordre public, ce qui est pourtant précisément leur rôle ». De son côté, la DGCCRF a assuré à So Foot que « ces clauses ne relèvent pas du code de la consommation et donc pas des compétences de notre direction mais de celles d’un tribunal civil. »

Cyril Dubois a donc saisi un tribunal civil qui jugera cette question des conditions générales de vente le 14 janvier prochain. Au regard du communiqué publié par le PSG après la décision de la CNIL, maître Dubois se « demande bien ce qui fait dire au PSG que sa politique commerciale à travers ses conditions générales de vente a récemment été approuvée par la justice alors que dans mon affaire, la justice n’a toujours pas tranché ! »

« Liberté, égalité, y’a pas ça au PSG ! »

Malgré les nombreuses procédures en cours à son encontre, le PSG va-t-il poursuivre cette saison sur cette ligne draconienne ? Vraisemblablement. La crainte d’un retour du climat de violence, latent ou explosif selon les périodes, qui régnait dans l’ancien Parc incite de nombreux supporters à accepter toutes les contraintes imposées par le club. La qualité de l’équipe permet, en outre, de remplir facilement le stade. Mais si le Parc n’était assurément pas mieux avant, faut-il nécessairement, pour dépasser les violences, aller vers un Parc ultra-contrôlé et utiliser des méthodes peu respectueuses des libertés individuelles ? N’est-il pas possible de mieux concilier les impératifs de sécurité avec la préservation des libertés publiques ? D’autant qu’une telle politique a des effets pervers. La direction du PSG entretient, par son attitude, un profond ressentiment parmi les supporters qui contestent sa politique et qui sont loin d’être tous des hooligans, ce qui a provoqué l’étincelle qui a ensuite embrasé le Trocadéro en mai dernier. En attendant un éventuel changement de cap, des supporters contestataires scandaient, à la fin de la saison dernière : « Liberté, égalité, y’a pas ça au PSG ! ».

*Le prénom a été changé.


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HHA
posté 28/09/2013 14:10
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Comment le PSG continue de trier les «bons» supporteurs

Au Paris Saint-Germain, il y a les interdits de stade «officiels». Et les autres. Des milliers de fans trop frondeurs que le club écarte en toute opacité.

Mercredi, le Paris Saint-Germain s’impose péniblement 1-0 à Valenciennes grâce à une jolie frappe croisée de Cavani. Encore un but que les Parias Cohortis n'auront pas vu. Ce soir-là, l'accès au stade est refusé à ce groupe de supporteurs. Le stadier est catégorique : «Ils ont dit que c'est mort.» Ils, ce serait les responsables de l'enceinte de Valenciennes. Mais dans cet énième épisode de la saga des supporteurs parisiens contestataires refoulés, les responsabilités sont difficilement identifiables. Surtout lorsque le président du club valenciennois lui-même se plaint du manque de Parisiens dans les tribunes du Hainaut. Alors, supporteurs violents, préfecture parano, forces de l'ordre trop zélées ou coup de fil discret des dirigeants du PSG à leurs homologues de Valenciennes ? En tout cas, un nouvel épisode des relations tumultueuses entre le club et ses fans.

Interdits de stade, mais par qui ?

Mercredi, une cinquantaine des Parias Cohortis ont fait le déplacement à Valenciennes pour encourager le PSG lors de la 7e journée de la Ligue 1. Ils sont plutôt optimistes. Aucune notification d'arrêté préfectoral ni d'annulation des billets. Des policiers viennent même à leur rencontre, après s'être concertés avec la sécurité du stade, pour leur donner le feu vert. «Les forces de police nous ont escortés jusqu'au stade et une fois là-bas on décide finalement de nous refuser l'accès», raconte PsyKdav, qui se charge du lien avec les médias. Les supporters auraient été «trop virulents» lors de la pause goûter sur la terrasse d'un fast-food du centre-ville. «Si vous regardez les vidéos de surveillance, vous voyez juste des gars chanter», se défend le Parisien.

Ce n'est pas la première fois que cela arrive. Mais les Parias Cohortis ont décidé de contre-attaquer. «On est contact avec notre avocat pour qu'il nous dise comment réagir face à des situations comme celle-là», explique PsyKdav. Il a lui-même enregistré, sous les conseils de Me Pierre Barthélémy, les explications des stadiers. L'ordre «vient du stade de Valenciennes», dit l'un des hommes sur la bande. Aucun responsable ne viendra s'expliquer sur cette décision. Aucune notification écrite ne sera remise aux supporteurs lésés. «Il faut que votre avocat contacte le responsable de la sécurité de Valenciennes», renchérit le même homme. Le responsable en question ne répondra à aucune des nombreuses sollicitations de Me Barthélémy et de Libération.

Un arrêté avait bien été émis par la sous-préfecture de Valenciennes. L'accès au stade du Hainaut était interdit «à toute personne dépourvue de billet», ce qui n'était pas le cas des Parias Cohortis. Etait aussi visée «toute personne ayant appartenu ou étant susceptible d'avoir appartenu à une association de supporteurs du PSG dissoute, ou appartenant à une association de supporteurs en activité». PsyKdav est formel, les Parias sont un groupe non-officiel, pas une association, même si ses membres sont contre la politique du PSG de «pacification» des tribunes, entamée avant même la reprise du club par Qatar Sport Investment et poursuivie depuis. «Là, c’est au-delà des Qataris et du PSG, on est des citoyens, on a des droits», peste-t-il.

Privés de stade partout en France

«Cet épisode s’inscrit dans la continuité de la politique du PSG et des pouvoirs publics depuis plusieurs mois, analyse Nicolas Hourcade, sociologue et spécialiste du supportérisme en France. Le PSG a clairement affirmé vouloir choisir son public.» S'appuyant sur la dissolution des associations d'ultras et de hooligans et les interdictions de stade, le club chasse tous les éléments violents, ou susceptibles de l'être, de ses tribunes. Le problème c'est que les dirigeants ne s'arrêtent pas là. «Il y a un blocage absolu du PSG envers tous les supporteurs contestataires», continue Nicolas Hourcade. L'arrivée des Qataris à la tête du PSG a marqué l'arrêt définitif des discussions entre le club et les supporters. Pas question de les laisser contester quoi que se soit et surtout pas le prix des billets qui monte en flèche. Et la meilleure façon c'est encore de les maintenir à distance, même lors des rencontres à l'extérieur.

A Toulouse, en février dernier, deux cars de supporteurs restent sous la surveillance des CRS pendant près de huit heures. Aucun des passagers ne pourra voir le match. Deux mois après, le club d'Evian annule des billets pris sur Internet par des fans parisiens, sur injonction de la préfecture. «De nombreux arrêtés interdisant ou limitant les déplacements des supporteurs parisiens posent de gros problèmes par rapport au respect des libertés publiques. S’il s’agit de lutter contre la violence et le racisme, c’est tout à fait normal. S’il s’agit d’aider le PSG à trier son public et à écarter ceux qui critiquent la politique du club, ça ne l’est plus du tout, observe Nicolas Hourcade. Mais ça ne choque pas grand monde car les supporteurs, particulièrement Parisiens, ont une très mauvaise image.»
La CNIL et les 2 007 «indésirables»

Ce qui pourrait choquer en revanche, c’est l’existence d’une liste de supporteurs parisiens indésirables. Lorsque PsyKdav tente de se procurer un billet, par téléphone, pour le déplacement du PSG à Nancy, la saison dernière, on lui aurait répondu : «Désolé mais vous êtes sur la liste de personnes à qui je ne peux pas vendre de places.» On connaissait les interdits de stade, qui ont été informés officiellement de leur statut. On découvre les indésirables du PSG. Selon la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) ils seraient 2 007 sur cette liste noire, dont le club nie l'existence.

En novembre 2012, lors d'une visite dans les locaux du club, la CNIL découvre en effet deux fichiers de supporteurs. Le premier liste les interdits administratifs ou judiciaires de stade. Dans le deuxième, on retrouve plus de 2 000 personnes répertoriées comme «indésirables» car elles auraient eu «un comportement non conforme aux valeurs du club». A la fin du mois d'août 2013, la CNIL met en demeure le PSG. La loi lui donne un mois pour s'expliquer. Le sablier est presque vide.

«Une vingtaine de mes clients ont souhaité déclencher une plainte à la CNIL car ils se disaient fichés par le PSG. Au début j’étais sceptique quant à l’existence d’une telle liste mais les témoignages en grands nombre ont fini par me convaincre», explique Me Cyril Dubois. Parmi ses clients, une jeune femme a vu son abonnement résilié et a été interdite de stade. Non pas par le préfet ou par un juge, mais par le club. Elle aurait côtoyé des supporteurs contestataires lors du match France-Japon au stade de France, en octobre 2012. Le PSG aurait fait jouer une clause des conditions de vente qui lui réserve le droit, en dehors de son enceinte sportive, d’apprécier et de sanctionner discrétionnairement des «comportements indécents ou contraire à la morale et aux bonnes mœurs». Des notions «floues et subjectives» que l'avocat dénoncera lors d'une audience en janvier 2014.

«Il y aura toujours des incidents autour du PSG»

Sa mise en demeure par la CNIL pourrait peut-être forcer le PSG à une ouverture, même minime, envers ses anciens supporteurs. «Il faut voir comment la CNIL va suivre ce dossier», estime Nicolas Hourcade. Mais pour lui, «il y aura toujours des incidents autour du PSG» car il existe encore «un noyau de hooligans parisiens». Des incidents sporadiques que le club se fera un plaisir de mettre en avant pour contrôler ses supporteurs. «Le problème de la politique actuelle, c’est qu’elle risque de radicaliser les fans contestataires dont certains ne demandent qu’à soutenir leur club. Parallèlement elle marche, puisqu’ils sont de moins en moins nombreux à s’opposer à cette politique. Du fait des sanctions et des vexations subies, beaucoup de supporteurs abandonnent.»

Les Parias Cohortis, eux, ne comptent pas renoncer. «On veut reprendre le dialogue et pouvoir trouver des conditions qui nous permettent de revenir dans les stades et qui conviennent aux deux parties. On ne lâchera pas.»

Gwendolen AIRES


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kunuz
posté 07/10/2013 19:09
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Soixante-six ultras mettent en demeure le PSG et la Préfecture de police de Paris

Si le week-end a été sensationnel pour le PSG, le début de semaine risque d’être un peu gâché. A peine rentrés de Marseille avec une victoire (1-2), les dirigeants du PSG ont trouvé ce lundi en début d’après-midi sur leur bureau une mise en demeure. Selon les informations de 20 Minutes, elle émane de 66 de supporters du PSG, dont une partie d'anciens membres des associations Ultras, qui ont décidé d’attaquer frontalement leur club en lui demandant de justifier le refus d’accès au stade Charléty, le 29 septembre dernier, lors d'un match entre l'équipe féminine du club de la capitale et l'OL.

«Ce qu’on veut faire, c’est faire respecter la loi»

Ce courrier est la conséquence d’une longue série d’incidents. Rien que cette saison, le club parisien a interdit l’accès à ces supporters indésirables à Nantes, à Valenciennes, mais aussi à Coubertin (PSG Hand) et donc à Charléty (PSG féminin). «Ce qu’on veut faire, c’est faire respecter la loi, explique Pierre Barthelémy, l’avocat des ultras. On est d’accord pour que les forces de l’ordre et le club s’opposent à la venue d’éléments perturbateurs. Mais on veut que les gens qui font des chants revendicatifs mais respectueux puissent le faire, comme la loi les y autorise».

«Depuis le départ des ultras, le prix des places à été multiplié par trois»

Le fond du problème est là: la base légale sur laquelle le PSG et les pouvoirs publics justifient leurs décisions. Car les «bannis», qui ne sont pas tous interdits de stade, sont souvent inscrits sur la fameuse «liste noire». Une liste qui a valu une mise en demeure de la CNIL au PSG, en septembre dernier. «Ils n’ont aucun problème d’éthique, ils veulent juste trier leurs supporters, reprend Pierre Barthelémy. Je comprends qu’il fallait faire quelque chose après ce qui s’est passé (deux supporters sont morts en 2006 et 2010, ndlr). Mais ils utilisent le fait que ça ait dégénéré pour faire du tri commercial. Depuis le départ des ultras, le prix des places à été multiplié par trois». Ni le club, ni les pouvoirs publics n’ont souhaité commenter cette information pour le moment.

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JCD
posté 12/10/2013 16:13
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«Ils ont effacé l’histoire du Parc des Princes»


REPORTAGE A l'occasion du match France-Australie au Parc, un groupe de 200 supporteurs du PSG est venu demander «la liberté pour les ultras». D'autres ont été refoulés, sans raison apparente.
Comment vit un stade de foot ? Au rythme de «Allez les Bleus» ne dépassant jamais les 20 secondes et d’une ola syndicale, dont le seul mérite est de faire se lever les spectateurs une fois dans le match ? Ou bien vit-il grâce à ses supporteurs – ultras ou non – capables de rester debout 90 minutes et de chanter sans discontinuer ? C’est à ce match dans le match que l’on a assisté vendredi soir, au Parc des Princes. La France y accueillait l’Australie pour une rencontre amicale conclue sur le score d’un set à zéro pour les tricolores.
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REPORTAGE
«Ils ont effacé l’histoire du Parc des Princes» Par Sylvain Mouillard
RÉCIT
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Profitant de la venue des hommes de Didier Deschamps au Parc, environ 200 ultras du Paris Saint-Germain ont saisi l’occasion pour retourner dans leur stade fétiche, que certains n’avaient pas fréquenté depuis plus de trois ans. Une période d’abstinence qui remonte à la mise en place du plan Leproux, visant à pacifier les tribunes. Depuis, la rupture entre le club et les ultras est consommée. La disparition des associations et le placement aléatoire dans l’enceinte se sont accompagnés d’une politique drastique de la direction du club et des pouvoirs publics en direction de ces supporteurs «indésirables».

Les interdits de stade («IDS») ne sont pas les seules cibles. Toute une frange d’ultras – à qui la justice n’a pourtant rien à reprocher – se voient désormais interdire les portes des enceintes, à domicile et à l’extérieur, comme récemment à Valenciennes. Une «liste noire» de 2 007 supporteurs aurait même été élaborée, en toute illégalité, par la direction du PSG, ce qui lui a d’ailleurs valu une mise en demeure de la CNIL.

«VOUS DÉFENDEZ DES GENS QUI SONT DANGEREUX»
C’est pour dénoncer cette situation que plusieurs groupes d’ultras avaient décidé de mener une action vendredi soir. Les consignes étaient claires : discrétion maximale et attitude irréprochable. Environ 200 personnes sont mises au courant. Parmi elles, aucun «IDS». Par petits groupes ou individuellement, munis de leurs billets, les supporteurs doivent gagner les tribunes et se rassembler en un point précis. Ceux qui seront refoulés à l’entrée du Parc pourront faire constater la situation par un huissier. A une demi-heure du coup d’envoi, un groupe de supporteurs rejoint Valérie Canto, huissier recrutée pour l’occasion. Pourtant munis d’un billet acheté «au Leclerc de Blois», ils ont été interdits d’entrée. «Les vigiles nous ont dit qu’on savait pourquoi», explique Timothée (1).

Nouvelle tentative, cette fois en compagnie de Valérie Canto. Nouvel échec. «Ces messieurs ne rentrent pas, pour un motif de sécurité», lance un responsable. Pierre Barthélémy, avocat de plusieurs ultras, tente de parlementer. «Vous défendez des gens qui sont dangereux», lui lance-t-on. L’avocat est décontenancé. Pour lui, aucune raison valable n’a été avancée. «Ils ne font pas de contrôle d’identité, ne vérifient même pas si la personne est interdite de stade ou non. Tout se fait à la tête du client.»

De fait, des «physionomistes» du Paris Saint-Germain sont à l’œuvre, bien que le match soit organisé par la Fédération française de football. Les visages de ces ultras, qui partent souvent soutenir leur équipe à l’extérieur, ils les connaissent. Ils semblent avoir une idée bien précise de qui a le droit d’entrer dans le stade, ou non. «Cela veut dire que le PSG dicte ses ordres à la FFF», juge Pierre Barthélémy.

A quelques minutes du début de la rencontre, Michaël, un des organisateurs, doit se rendre à l’évidence : 13 personnes ne pourront pas pénétrer dans le Parc des Princes. Pourtant munies de billet, sans qu’aucun fait précis ne leur soit reproché, elles finiront la soirée par une prise d’identité réalisée par les policiers. «C’était bien la peine que je m’achète une écharpe de l’équipe de France à cinq balles», sourit un jeune homme, qui espérait ainsi passer incognito.

«CES GENS SONT VICTIMES DE MESURES ILLÉGALES»
Mais si certains ont été refoulés, la majorité, elle, a pu déjouer la surveillance de ses gardes-chiourmes. Rassemblés dans l’ancienne tribune «G Rouge», près du virage Auteuil, les ultras patientent, calmement. Aux alentours de la 20e minute, ils se lèvent d’un coup. Premier slogan, qui claque dans le stade : «Et il est mort, et il est mort le Parc des Princes !» Le cordon de stewards se resserre, mais les chants persistent. «Paris, Paris, c’est nous !», «Liberté pour les ultras !» Une partie de l’enceinte répond en chœur à certains chants. Le reste du stade, lui, ne vibre qu’à moitié, malgré la ribambelle de buts des Bleus.

A la mi-temps, Pierre Bathélémy fait le point par téléphone avec ceux restés à l’extérieur. Ancien de la tribune Auteuil, l'avocat regrette que «malgré des mesures attentatoires aux libertés, rien ne bouge depuis trois ans». Il espère bien demander des justifications sur les refus d’accès au stade, obtenir le remboursement des billets, et, pourquoi pas, «aller en justice». «Le but, c’est de médiatiser notre cause et de montrer que ces gens sont victimes de mesures illégales. Ultras ne veut pas dire casseurs. La plupart de ces gars sont là pour chanter et soutenir leur équipe.»

Au retour des vestiaires, Karim Benzema entre en jeu. Bronca d’une partie du stade, qui saluera pourtant le Madrilène quelques minutes plus tard, quand il marquera d’un plat du pied le sixième but des Bleus. Les ultras, eux, continuent de chanter. L’ambiance baisse cependant d’un cran, et, à quinze minutes du coup de sifflet final, ils décident de quitter le stade. Encadrés par la sécurité, ils s’extirpent des tribunes, un à un. «On est parti avant pour éviter de subir une prise d’identité», raconte Alexandre. Le jeune homme, ancien des «Supras», n’était plus revenu au Parc depuis mai 2010. «Le stade a changé. On dirait qu’il est nouveau.» Un de ses potes ajoute : «Ce n’est plus pareil, ils ont effacé les fresques, ils ont effacé l’histoire.»

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