Topic Lecture, Que de la vraie lecture, pas des BD à la con Options

[sukercop]

[Lagoaparaiso]

J'ai essayé de le lire pour la premiere fois quand j'étais ado, j'ai apprécié -comme souvent avec les oeuvre du XIXème et jusqu’à l'avènement de Céline- le français qui tire les larmes, mais je me suis bien fait chier sur le fond et ai laissé tomber au terme du 1er tome que j'ai fini comme on finit l'Everest : fatigué et en manque d'oxygène.

Je m'y suis attaqué à nouveau il y a une dizaine d’années, après avoir beaucoup lu sur l'avènement de la société bourgeoise, l’impressionnisme, les salons, les "oeuvres" de ces dames, et ca a été une révélation. La critique est aussi acerbe que discrète, tout est dans le contexte, comme ces scènes de la bonne société festoyant à Paris alors que le carnage de Verdun bat son plein. C'est la chronique d'un monde qui disparaît avec ses manies précieuses, mais je pense qu'on passe à coté de l'oeuvre de Proust si l'on méconnaît l'univers dépeint selon des angles différents par Hugo, Zola ou Huysmans.

Tu lis ces trois derniers en te faisant des visites du musée d'Orsay, tu enchaînes avec Proust et termines avec Céline, tu t'assures quatre ou cinq ans d'orgie littéraire et culturelle, ca s’enchaîne comme la vie d'un fruit de la fleur au pourrissement en passant par sa parfaite maturité, et tu goûtes vraiment les oeuvres.

[Lask]

Tu mets Le Grand Meaulnes dedans également ? Ca m'était tombé des mains ados et je l'ai mis dans ma liste 2018 qui s'allonge d'ailleurs suffisamment pour se terminer en 2025

Dans la catégorie monuments français sur lesquels je suis complètement passé à côté je vais me procurer Mémoires d'Hadrien et L'Oeuvre au noir de Yourcenar. J'ai l'impression de m'attaquer à des montagnes

[giovanni pontano]

Si quelqu'un peut me donner envie de continuer Proust, je suis preneur.
C'est ma deuxième tentative, j'ai envie de percer le mystère de cette œuvre, mais c'est dur, qu'est-ce que c'est dur, et c'est long, qu'est-ce que c'est long. J'en suis à la 10 ème page.

Je suis dedans. Je commence le 4ème tome. Cette fois ci est donc la bonne. Il y a des passages réellement éblouissants. ma lecture était jusqu’à présent très fragmentée. J’ai dû lire la première partie, Combray plus de 5 fois. Ce qui est le plus bluffant, ce sont ses reflexions sur la peinture, la musique ou la littérature. Rarement le génie ne m’a autant éclaté à la gueule. Et je suis pas du genre à m’extasier d’office sur la virtuosité en général. Je sais déjà que je vais le relire d’ailleurs.
Ce qui aide, c’est que les personnages reviennent de manière récurente. Il faut absolument finir le premier tome. Et même dans ce dernier, tu peux commencer par un amour de Swann si tu veux car c’est un roman à part entière. Si tu veux y revenir, c’est le signe que cela t’est destiné. Ce qui est fou, c’est la vacuité des autres lectures à côté. C’est ça qui le rend difficile à lire. Proust, c’est en fait très accessible mais ça transforme aussi complètement le lecteur. Il faut pas résister au phénomène. Il faut envisager cette transformation comme une félicité. Il faut pas la refuser. C’est comme une conversion, mais esthétique et non religieuse.

[Lagoaparaiso]

Tu mets Le Grand Meaulnes dedans également ? Ca m'était tombé des mains ados et je l'ai mis dans ma liste 2018 qui s'allonge d'ailleurs suffisamment pour se terminer en 2025

Dans la catégorie monuments français sur lesquels je suis complètement passé à côté je vais me procurer Mémoires d'Hadrien et L'Oeuvre au noir de Yourcenar. J'ai l'impression de m'attaquer à des montagnes

Non, j'ai lu Le Grand Meaulnes il y a un bail mais Alain Fournier ne m'a pas laissé le souvenir d'un écrivain peintre de son époque. Mais le bouquin est formidable hein
J'ajouterais Maupassant plutôt, meme si ce n'est pas trop ma tasse de thé.

Pour Yourcenar, lis aussi ses "Nouvelles Orientales"

[sukercop]

J'ai essayé de le lire pour la premiere fois quand j'étais ado, j'ai apprécié -comme souvent avec les oeuvre du XIXème et jusqu’à l'avènement de Céline- le français qui tire les larmes, mais je me suis bien fait chier sur le fond et ai laissé tomber au terme du 1er tome que j'ai fini comme on finit l'Everest : fatigué et en manque d'oxygène.

Je m'y suis attaqué à nouveau il y a une dizaine d’années, après avoir beaucoup lu sur l'avènement de la société bourgeoise, l’impressionnisme, les salons, les "oeuvres" de ces dames, et ca a été une révélation. La critique est aussi acerbe que discrète, tout est dans le contexte, comme ces scènes de la bonne société festoyant à Paris alors que le carnage de Verdun bat son plein. C'est la chronique d'un monde qui disparaît avec ses manies précieuses, mais je pense qu'on passe à coté de l'oeuvre de Proust si l'on méconnaît l'univers dépeint selon des angles différents par Hugo, Zola ou Huysmans.

Tu lis ces trois derniers en te faisant des visites du musée d'Orsay, tu enchaînes avec Proust et termines avec Céline, tu t'assures quatre ou cinq ans d'orgie littéraire et culturelle, ca s’enchaîne comme la vie d'un fruit de la fleur au pourrissement en passant par sa parfaite maturité, et tu goûtes vraiment les oeuvres.

Je suis dedans. Je commence le 4ème tome. Cette fois ci est donc la bonne. Il y a des passages réellement éblouissants. ma lecture était jusqu’à présent très fragmentée. J’ai dû lire la première partie, Combray plus de 5 fois. Ce qui est le plus bluffant, ce sont ses reflexions sur la peinture, la musique ou la littérature. Rarement le génie ne m’a autant éclaté à la gueule. Et je suis pas du genre à m’extasier d’office sur la virtuosité en général. Je sais déjà que je vais le relire d’ailleurs.
Ce qui aide, c’est que les personnages reviennent de manière récurente. Il faut absolument finir le premier tome. Et même dans ce dernier, tu peux commencer par un amour de Swann si tu veux car c’est un roman à part entière. Si tu veux y revenir, c’est le signe que cela t’est destiné. Ce qui est fou, c’est la vacuité des autres lectures à côté. C’est ça qui le rend difficile à lire. Proust, c’est en fait très accessible mais ça transforme aussi complètement le lecteur. Il faut pas résister au phénomène. Il faut envisager cette transformation comme une félicité. Il faut pas la refuser. C’est comme une conversion, mais esthétique et non religieuse.

Merci, c'est beau ce que vous dites. Le musée d'Orsay
Je vais persévérer même si c'est toujours dur de résister à une autre lecture, il y a tellement de livres formidables que la tentation de lâcher est forte.
Et puis c'est tellement actuel de passer d'une chose à l'autre, je vais me dire que c'est un acte de résistance de faire preuve d'un peu de volonté.

[Tourista-chan]

J'ai essayé de le lire pour la premiere fois quand j'étais ado, j'ai apprécié -comme souvent avec les oeuvre du XIXème et jusqu’à l'avènement de Céline- le français qui tire les larmes, mais je me suis bien fait chier sur le fond et ai laissé tomber au terme du 1er tome que j'ai fini comme on finit l'Everest : fatigué et en manque d'oxygène.

Je m'y suis attaqué à nouveau il y a une dizaine d’années, après avoir beaucoup lu sur l'avènement de la société bourgeoise, l’impressionnisme, les salons, les "oeuvres" de ces dames, et ca a été une révélation. La critique est aussi acerbe que discrète, tout est dans le contexte, comme ces scènes de la bonne société festoyant à Paris alors que le carnage de Verdun bat son plein. C'est la chronique d'un monde qui disparaît avec ses manies précieuses, mais je pense qu'on passe à coté de l'oeuvre de Proust si l'on méconnaît l'univers dépeint selon des angles différents par Hugo, Zola ou Huysmans.

Tu lis ces trois derniers en te faisant des visites du musée d'Orsay, tu enchaînes avec Proust et termines avec Céline, tu t'assures quatre ou cinq ans d'orgie littéraire et culturelle, ca s’enchaîne comme la vie d'un fruit de la fleur au pourrissement en passant par sa parfaite maturité, et tu goûtes vraiment les oeuvres.

C'est marrant, j'ai la même analyse mais pas vraiment pour les mêmes raisons.
Pour lire Proust, faut avoir l'habitude de lire des trucs chiants et effectivement quoi de mieux que la littérature du XIX ? Tu commences par Maupassant, puis Zola, puis Hugo, puis Balzac et enfin Stendhal, et c'est bon, t'es blindé pour t'attaquer à Proust.

Mais ton analyse me paraît plus pertinente

[sukercop]

Zola, c'est pas chiant du tout, comme Dumas d'ailleurs, c'est des supers romans très accessibles. Hugo, Balzac voir Stendhal, tu montes déjà d'un cran même si il en faut encore pas mal pour atteindre Proust.

Puis ces connards d'éditeurs font pas semblant d'être cons en publiant ces textes en caractères minuscules. Tu me diras, il y a bien des cons pour acheter.

[Tourista-chan]

Zola, c'est pas chiant du tout, comme Dumas d'ailleurs, c'est des supers romans très accessibles. Hugo, Balzac voir Stendhal, tu montes déjà d'un cran même si il en faut encore pas mal pour atteindre Proust.

Quand je dis chiant, je parle du style d'écriture, de son rythme et même de l'ambiance. J'ai adoré ces auteurs (et particulièrement Hugo et Zola).
Stendhal est ce que se rapproche le plus de Proust pour moi... mais c'est peut-être parce que j'ai justement enchaîné les deux du temps de ma jeunesse.

J'ai essayé y a pas longtemps de me relancer dans un Jules Verne et je n'y suis pas arrivé alors que je m'étais bouffé l'intégrale en un temps record quand j'étais ado Et pourtant par rapport à Proust, c'est comme comparé The Raid à 2001 l'odyssée de l'espace

Me suis trop gavé de polars, de fantasy et de SF pour reprendre goût à de la vraie littérature. C'est moche

[Lagoaparaiso]

C'est marrant, j'ai la même analyse mais pas vraiment pour les mêmes raisons.
Pour lire Proust, faut avoir l'habitude de lire des trucs chiants et effectivement quoi de mieux que la littérature du XIX ? Tu commences par Maupassant, puis Zola, puis Hugo, puis Balzac et enfin Stendhal, et c'est bon, t'es blindé pour t'attaquer à Proust.

Mais ton analyse me paraît plus pertinente

Stendhal, c'est quand meme un marqueur majuscule de l'emmerde littéraire, pas au niveau de Modiano mais grosse performance quand meme...

Mais il y a de sacrés chocs, la plus grosse gifle sur cette période m'est venue de Huysmans, surtout "A rebours".
Les deux pages sur la comparaison des grands auteurs classiques romains démontrent un niveau d'érudition propre au XIXème siècle, et il y a deux phrases qui restent parmi les grands chefs d'oeuvre d'art écrit que j'ai pu lire.
Je les rapporterai ici quand je remettrai la main sur le bousin.

[stromboli]

Mais Proust c'est pas chiant du tout, en revanche ça sert à rien de s'accrocher si t'es pas dans le bon état d'esprit pour apprécier.
Vaut mieux y revenir dans quelque temps quand les circonstances ou ton évolution t'y feront t'y interesser à nouveau.

[Houdini]

Stendhal c’est le patron, « Armance » c’est un monument. Le chiant de la bande c’est clairement Zola.
Proust c’est le petit génie qui est arrivé pour pisser sur tout le monde, l’insolence à la Française.

Puis ces connards d'éditeurs font pas semblant d'être cons en publiant ces textes en caractères minuscules. Tu me diras, il y a bien des cons pour acheter.

Ligaran a sorti le livre pour les vieillards comme toi en grands caractères.

[stromboli]

Un fil twitter qui donne envie de se replonger dans Balzac justement:

https://twitter.com/laelia_ve/status/982528387766943744

— CulturePSG (@CulturePSG) November7, 2011

[M4URIC3]

Je viens de lire Les Particules Élémentaires de Houellebecq avec 20 ans de retard... et bien .

C'est mon premier Houellebecq et j'étais un peu passé a coté du personnage. Ca ne m'avait jamais tenté mais pour le coup je compte bien lire tous ses romans.

Il a un regard tellement froid et tellement juste sur l'époque contemporaine que c'en est glaçant.

[Guilanboy]

C'est marrant, j'ai la même analyse mais pas vraiment pour les mêmes raisons.
Pour lire Proust, faut avoir l'habitude de lire des trucs chiants et effectivement quoi de mieux que la littérature du XIX ? Tu commences par Maupassant, puis Zola, puis Hugo, puis Balzac et enfin Stendhal, et c'est bon, t'es blindé pour t'attaquer à Proust.

Mais ton analyse me paraît plus pertinente

Maupassant, Zola, Hugo et Stendhal n’etaient Pas chiant
Par contre j’ai récemment englouti les 3 volumes d’ 1Q84, j’y ai entraperçu du Proust, et ça m’a fait chier

[Nikos B.]

Hugo et dumas c'est sympa à lire, Zola c'est trop dans le pathos et Balzac c'est super chiant. Tu sens le mec qui veut remplir des pages pour rien.

[Guilanboy]

Maupassant, Bel Ami a changé ma perception de l’ascenseur social

[Aphasie]

Hugo et dumas c'est sympa à lire, Zola c'est trop dans le pathos et Balzac c'est super chiant. Tu sens le mec qui veut remplir des pages pour rien.

Balzac c'est chiant les 50 premières pages (quand on sait comment il écrivait, c'est normal), mais putain le père Goriot avec Rastignac qui regarde Paris du haut du Père Lachaise, moment inoubliable. Et c'est d'une puissance ses situations, ses personnages.

Et puis Rastignac quoi (mais nique sa mère Rubempré la fiotte).

Hugo trop de talent, mais aucune qualité psychologique, des personnages grotesques aussi fins qu'un héros de blockbuster ricain des 80's.

Zola, Maupassant, ça s'lit bien.

[Lagoaparaiso]

Je viens de lire Les Particules Élémentaires de Houellebecq avec 20 ans de retard... et bien .

C'est mon premier Houellebecq et j'étais un peu passé a coté du personnage. Ca ne m'avait jamais tenté mais pour le coup je compte bien lire tous ses romans.

Il a un regard tellement froid et tellement juste sur l'époque contemporaine que c'en est glaçant.

Les Duff et Claude Dusse de service l'ont rangé dans la tres élastique catégorie des méchants racistes sans l'avoir lu, mais ca reste clairement le meilleur écrivain français des 20 dernières années.
La Carte et le Territoire a gratté le Goncourt alors que c'est le moins réussi de la bande, va comprendre Charles...
La possibilité d'une île et Soumission sont d'un tel niveau

[Averell]

Vous conseillez lequel pour commencer ?