Raconte-nous ton histoire avec PSG, J-7 avant la finale ! Options

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J-7, même un peu moins à présent, avant la finale de Münich. La quatrième de notre histoire européenne et la seconde de C1, après la défaite contre le Bayern en 2020.

Je n’étais pas suiveur du club en 1996 et 1997 (j’avais sept-huit ans) donc je ne peux pas dire si c’est la finale européenne la plus excitante de l’histoire du club, mais je peux dire qu’elle me fait davantage vibrer que celle de 2020, qui était déjà un gros truc. Mais cette fois, le format C1 plus classique, la maestria et la montée en puissance de notre équipe tout au long de l’année, et cette fois notre statut à minima de co-favori (là où en 2020 avant le match c’était de mon point de vue un 70/30 en faveur du Bayern) font que l’attente va être longue toute la semaine.

Pour patienter, je vous propose de raconter votre rapport au PSG. Même parmi les posteurs que je connais IRL, je ne connais pas ce genre d’histoires et ça m’aidera à patienter de vous lire d’ici à samedi. J’ai hésité à ouvrir ce topic dans le forum actualité du PSG, ou dans les forums du bas, mais je me dis qu’il a davantage sa place ici. Allez, je commence. Bonne semaine à tous les frères, et bon courage pour l’attente.

***

Je ne me souviens pas avec exactitude de la première fois où j’ai regardé le PSG à la télé, ou de la première fois où j’ai vibré pour nos rouge et bleu. Ca devait être dans la fin des années 1990 mais tout est un peu flou.

Je crois (préparez les tomates) avoir vibré pour l’OM avant le PSG, c’est terrible mais c’est vrai : j’aimais bien la team à Rolland Courbis qui a fait finale de la Coupe UEFA en 1999. J’ai un souvenir d’une journée avec mon grand-père où on avait enchaîné les matchs européens de Lyon à 17h, de Bordeaux à 19h et de Marseille à 21h.

Heureusement, c’est vite passé et je crois que mes premières émotions parisiennes remontent aux matchs européens sur TF1 (je n’avais pas Canal+ à la maison) et notamment à un fameux PSG / Rosenborg (7-2) en octobre 2000. Le lendemain dans la cour de récré au collège, tout le monde parlait de Laurent Robert, d’Anelka et les autres. Anelka, c’est aussi un souvenir vif de vacances en province où je me faisais traiter de petit parisien de base par la famille et les locaux : « ah ils ont encore eu la folie des grandeurs en l’achetant », j’en passe et des meilleures sur le perpétuel hiatus capitale / province. Le sentiment d’appartenance est aussi né de ça, de ce genre de blagues et de commentaires contre la relative toute puissance (et aussi la mauvaise gestion) des riches de la capitale, du PSG et de Canal+.

J’ai fini par tanner ma mère et obtenir le sésame un ou deux ans plus tard : un décodeur Canal+ pour regarder les matchs de championnat. Jusque-là, c’était le télétexte qui m’apprenait les résultats des matchs de la veille le matin au réveil. Après, il y a aussi eu Planète PSG, puis CulturePSG.

La première équipe du PSG que j’ai eu dans les tripes, c’est celle de Vahid, année 1. Un collectif de dingue, des chiens qui ne lâchaient jamais rien, du vice aussi, Heinze, Cana, Mbami, Déhu, Fiorèse (cinq gros fils de p* te au final). Et bien sûr Pauleta que j’ai adoré pour ses buts magnifiques ou cliniques, Sorin l’invaincu aussi. Une saison 2003/04 en or massif.

L’été 2004 fut un crève-cœur, entre les partants pour l’OM, le mercato raté (Pancrate, Coridon le 31 août, en plus des millions lâchés sur Yepes, Armand, Rothen). Suivront les matchs indigents, la chasse à la taupe, Sergeï Semak. Seule consolation : Armand qui fracasse Fiorèse en septembre au Parc et une victoire épique, comme il y en a eu beaucoup contre les rats à cette époque.

Une saison très amère mais sans doute le tournant d’un attachement viscéral au club de mon côté, pour le meilleur et pour le pire.

Je crois que ma première fois au Parc des Princes fut un PSG/Strasbourg de début de saison sous Vahid, très poussif, avec un des premiers buts de Pauleta pour le PSG (1-0). Une fois suivante que j’allais au Parc maillot sur les épaules, un beau samedi d’août, alors que je partais à pied de Sèvres et que j’étais très en retard, je courais dans la rue vers le pont de Sèvres. Une voiture s’arrête à ma hauteur et le gars me propose de monter à l’arrière, puisqu’il allait lui aussi au Parc avec sa femme. Je me méfie un peu mais je monte, et à l’arrière, je repère par terre des feuilles de papier à en-tête du PSG. Je lui demande s’il travaille au club : il me répond que oui et qu’il s’appelle Eric Pécout (ancien joueur et à l’époque recruteur pour le club). J’ai reconnu tout de suite le nom grâce à la base de données de Football Manager, je pense que j’ai dû le virer de mon staff virtuel à plusieurs reprises d’ailleurs.

Le gars était hyper sympa, il m’a (un peu) raconté les coulisses du mercato d’été 2005 du PSG, et notamment l’imbroglio autour des deux Uruguayens qu’on venait de signer, Bueno et Rodriguez. Si tu nous lis, merci Eric, quel bon moment avec toi.

On arrive à mon premier souvenir majuscule du PSG dans un stade : la finale de la Coupe de France contre Marseille en 2006, la première finale contre les rats. J’avais été invité par mon meilleur pote et son père, ce dernier étant lui-même pote avec Aimé Jacquet qui lui avait filé trois places. Un moment inoubliable, un superbe match, irrespirable sur la fin, avec un très grand bonheur au bout. Le passage de Dhorasoo au PSG n’aura pas été mémorable mais sa frappe des 25 mètres pour désarticuler Barthez alors que j’étais en train de déballer mon sandwich m’a cloué sur place.

J’allais déjà régulièrement au Parc des Princes au coup par coup mais c’est quand Le Guen a remplacé Guy Lacombe sur le banc en janvier 2007 que j’ai commencé à aller au Parc systématiquement. Je crois que l’appel à l’union sacrée autour d’une ancienne gloire du club a fonctionné sur moi. J’ai souffert comme tout le monde de ce maintien acquis difficilement mais ça m’a donné envie de m’abonner pour la première fois pour la saison 2007/08, en tribune G. Le mercato d’été ayant été fait avec les pieds (coucou Camara, Bourillon et les autres), ça a encore été une année en enfer, mais ça ne m’a pas dissuadé de me réabonner. Quand même, il y a eu quelques bons souvenirs, dont un PSG/Monaco gagné 4-2, avec un pénalty raté par Monaco devant un Parc des Princes qui huait très fort. Beaucoup ce jour-là ont ressenti dans leurs tripes que ce sont les supporters qui ont fait échouer le tireur adverse, plus que le tireur qui a manqué son tir.

J’ai bien fait d’insister car la saison 2008/09 a été d’un autre tonneau. Quel dommage d’avoir explosé en vol en mars, avec cette terrible défaite contre l’OM (1-3), alors qu’une victoire nous aurait permis de passer en tête du classement. A la place, on terminera piteusement à la sixième place et Le Guen quittera le club en fin de contrat.

De cette saison-là, il faut quand même citer mon premier grand souvenir européen vécu au stade : PSG/Twente. Un impératif de gagner largement pour se qualifier, une équipe le couteau entre les dents, une ambiance de feu : une soirée totalement magique.

C’est un peu avant cette époque-là que j’ai commencé à connaître IRL des forumeurs de Planète, via des bars, des événements divers et variés et plus tard de fins barbecues CulturePSG. La communauté des forumeurs et des personnes que j’ai connu par ce biais qui ne postent plus font partie intégrante de mon histoire avec le club. C’est l’occasion de te remercier Philo pour tout ce que tu fais, spécialement depuis un vendredi soir de flood collectif de Planète PSG qui annonçait de grandes choses.

Je suis parti à Nantes à l’été 2009 pour mes études. Entre l’arrivée de Kombouaré qui était pour moi un piteux coach, le plan Leproux qui m’a fait souffrir à distance pour ceux qui étaient encore au stade, et l’ossature de l’équipe 2008/09 qui a été démontée en un été (entre Giuly qui est passée de l’attaque à milieu droit, et Sessègnon qui est passé de droite à gauche, cassant ainsi les binômes Ceará/Sessègnon et Hoarau/Giuly qui étaient deux des points forts de l’année précédente), j’ai un peu lâché l’affaire.

Jusqu’à QSI. Là, bien sûr, j’ai eu la gaule. Un été 2011 à rêver avec des recrues magiques pour l’époque, le plus kiffant de tous étant l’arrivée de Javier Pastore, qui m’aura fait rêver et à qui j’ai beaucoup pardonné son irrégularité. Cette période, beaucoup la connaissent mieux donc je vais moins m’étendre dessus. Je peux juste dire qu’avec le recul, j’ai une reconnaissance forte pour Ibrahimovic et Thiago Silva, qui ont énormément fait pour replacer le PSG sur la carte du football français et européen, que j’ai vibré sur beaucoup de nos titres remportés, surtout les premiers sous pavillon QSI. Et que j’ai aimé comme un frère Leonardo, aka « bonzement » un dimanche soir sur Canal+ alors que j’étais en Erasmus en Estonie.

Et aussi, que j’ai vibré très fort pendant nos campagnes européennes, pour le pire et pour le meilleur. Je n’ai toujours pas digéré le but de Pedro à Barcelone qui nous élimine sans perdre en 2013. Ni la remontada. Ni les deux éliminations à Madrid. Ni Manchester United qui nous sort dans des conditions surnaturelles avec son équipe B, voire C.

Il y a eu quelques bons moments quand même, notamment la qualification à 10 contre 11 pendant 90 minutes à Chelsea en 2015 en 1/8èmes de finale, un truc qui me semble surnaturel encore aujourd’hui. J’ai revu le résumé récemment, c’était vraiment une équipe de patrons, même si son plafond est resté les quarts de finale de C1.

Je suis retourné au Parc pour la première fois pendant l’Euro 2016 pour un match assez moisi. Ensuite, pour voir le PSG, ce fut lors du douloureux PSG/Real Madrid de mars 2017 sous Emery. Au moins, j’aurai vu un but de Pastore (pour rien) depuis le stade.

C’est l’année dernière que j’ai eu envie de me réabonner. J’ai énormément apprécié la saison 2023/24 et le nouveau cycle entamé avec Luis Enrique, ce qui fut une prise de conscience d’à quel point j’avais souffert devant ma télévision pendant les ères Pochettino et Galtier, sans parler de Neymar (malgré de très grands moments), Messi et les autres.

Le mandat de Luis Enrique, je l’ai aimé dès le premier match et un PSG/Lorient d’août sans but marqué. Un soir de début septembre 2023 alors que j’étais sacrément pinté, j’ai décidé de craquer mon PEL en m’achetant en une fois sur Ticketplace des places pour Dortmund (en poules), Milan, Monaco, Marseille et Nantes, dans le désordre. Puis plus tard Lyon. Et enfin Dortmund en mai. On ne gagne pas à tous les coups.

On est à 90 ou 120 minutes de la fin d’une saison (je mets à part le Mondial des Clubs) absolument magique, durant laquelle on a mangé du caviar au moins 2 matchs sur 3 sur toute l’année. Je me suis régalé depuis le Parc des Princes contre Brest, Lens, Aston Villa, et un peu moins contre Angers mais avec le titre au bout. Sans parler du déplacement à Brest, qui fut court mais mon deuxième pour un match européen du PSG après Kiev en 2012.

Profitons de chaque minute qui reste. Quel que soit le résultat, je serai au taquet début juin pour tenter à nouveau ma chance de m’abonner. Aujourd’hui, j’ai visité notre stade de l’intérieur en famille, c’était une première fois pour moi. J’ai eu de sacrés pincements au cœur en voyant de près la Coupe des Coupes, le bout de mur avec les signatures des champions de 1996, l’amphithéâtre, le vestiaire, le tunnel d’entrée des joueurs, et bien sûr le stade vu d’en bas.

J’espère que cette histoire durera encore très longtemps, même si pour ça il faut aller à Poissy, à Ris-Orangis ou à Herblay (dédicace à un magnifique forumeur connu IRL).

Allez Paris, allez PSG. Pour toute la vie. Et Lucho, merci pour tout

[TrappACouilles]

Je vais parsemer surtout mon histoire d'anecdotes

Je viens d'une famille qui ne s'intéresse pas au sport et encore moins au foot. Mon premier souvenir d'un match de foot c'est la finale de LdC 1991, mon père l'a regardée comme certains lambdas regardent les gros matches de CdM, comme il y avait un club français.

Et donc moi, innocent bambin, je suis dégoûté, j'ai peut-être même pleuré, quand Amoros rate son peno. J'y connaissais rien et je voyais juste qu'un club français venait de perdre et que mon père était déçu.
C'est probablement le tournant. S'il marque peut-être que je deviens ce type parisien supporter de l'OM

Quelques mois plus tard, pendant l'été je décide de m'intéresser au foot, je vois que Paris a une équipe, et en plus les résultats sont pas mauvais ! Je me rappelle d'une victoire contre Monaco cet été 91.
J'ai vraiment découvert et suis tombé amoureux du PSG avec l'arrivée de Canal donc.

Peu d'autres souvenirs de la saison 91-92.

92-93 : je me rappelle évidemment notre parcours européen, le retour PSG Real évidemment mais aussi l'élimination contre la Juve que je vois comme une injustice, tant les italiens truquaient et marquaient sur leurs demies occasions. Mes premiers PSG OM aussi.
Et la finale de C1. Deux ans plus tard c'est une éternité à cet âge. Et le petit gamin qui pleure quand Amoros rate son peno avait laissé la place à un parigot dépité quand Boli a marqué.

Dans les années qui suivent, me reste en tête nous épopées européennes, la frappe de Guérin, le 6/6 en 1995, Weah qui devient mon idole - j'étais puni pour Bayern - PSG, interdit de match, c'est mon frère qui est venu me raconter le but de Weah, je me le suis fait dans la tête toute la nuit avant de revoir le images le lendemain.
C'est aussi à ce moment là que naît ma haine d'Arsenal, du Milan, et peu a peu de tps les autres club que le mien.

Mais pour moi le foot à cette époque, les années 90, c'est surtout ça (attention ça va faire remonter des souvenirs)



Le multiplex radio. Je n'en loupais pas un. Je connaissais par cœur le nom de tous les correspondants et le club qu'ils suivaient. Je reconnaissais leur voix immédiatement. Y avait d'ailleurs Denis Brogniart qui suivait Caen.
Quand il y avait un but, je savais immédiatement sur quel stade il était marqué à la voix du correspondant. Montée d'adrénaline à chaque fois. Quand c'était sur le match du PSG, les meilleurs moments et plaisirs de gosse c'est quand un but était marqué dans le match du PSG, ces petits instants où tu essayes d'écouter le bruit du stade et la joie/déception du consultant pour savoir si on avait marqué ou pris un but.

C'était beaucoup plus simple quand on jouait a domicile "But au Parc !" tu savais très vite avec le bruit du stade. Par contre "But à Sochaux", la montée de stress quand tu te dis "putain c'est nous", et juste ensuite la joie/déception.
J'en ai passé des soirées avec ma radio. Peut-être mes meilleurs souvenirs de gosse.
Je me rappelle de toutes les voix de la vidéo ci-dessus, c'est émouvant en quelque sorte. Je me rappelle le vieux à Auxerre, le gars avec son accent à "Seuchaux", la voix fluette à La Meinau, etc

Et puis Jour de Foot. Après avoir dévoré le multiplex c'était l'étape obligée. Et l'Equipe du Dimanche avec Gilardi

L'apothéose c'est le titre 94, la C1 95, et la C2 1996 même si la perte du titre ne passe toujours pas

Je vais pas repasser toutes les saisons une a une. Mes les années collège c'est CE pote qui supporte le PSG, le seul dans ta classe. Celui qui venait avec l'Equipe. C'est les étés à attendre l'équipe du jour pour les transferts et rumeurs.

Haïfa PSG en 98, je me pète le bras en jouant au foot dans la cour de récré. Je dis rien. Je rentre chez moi, douleur horrible, envie de vomir, je dis rien. Je me mets devant le match. Ma mère rentre, voit ma gueule pâle a faire peur a un mort, voit l'était de mon bras. Direction les urgences. Quelques heures plus tard je rentre avec un plâtre et découvre le résultat. Sale journée.

La dégringolade avec le départ de Denisot. Les années sont dures. Depuis le milieu des années 90 j'allais de temps en temps au parc, quand mon père avec des invitations du conseil régional et qu'il voulait bien m'accompagner (le foot c'est pas son truc), et c'est qu'aux alentours de 98-2000 que je commence à y aller sans lui (PSG Bordeaux 98 ) et avec des amis, et de plus en plus. Pas facile. Toutes les années 2000 c'est une longue agonie, souvenir d'un PSG Istres glacial, peut-être le pire match que j'ai fait.
Parsemé de petits moments de bonheur. L'année 2004 avec Vahid. Évidemment la coupe 2006.
Après la victoire, je suis de sortie avec des potes, on rencontre une américaine super jolie, Kaitlyn je crois. Elle me fait des avances (que je ne comprends pas vraiment, j'étais jeune et stupide) mais je suis si heureux et je n'en ai que faire. Mon pote me demande si c'est ok pour qu'il la baise, et j'étais tellement au 7e ciel que je n'avais besoin de rien de plus pour cette soirée, je l'ai allègrement laissé y aller. Et pourtant Dieu sait que je ne baisais pas beaucoup a l'époque

Et puis les horribles années vers 2008. J'allais au boulot avec une écharpe PSG en hiver (l'écharpe BBRBB sans inscription), et un jour un mec de la sécu au moment où j'entre m'arrête "- c'est une écharpe du PSG ?" "- oui (je m'attendais à me faire chambrer surtout cette terrible année" "- c'est bien Monsieur vous représentez"
Tous les jours quand je le voyais, on se regardait et un petit hochement de tête de solidarité.

Et puis QSI. Et tout change. En déplacement pro à côté de Valence, au printemps 2012, je discute avec un employé local, supporter de Lyon. Il me dit qu'on ne recrutera pas fort et qu'il ne croit pas à toutes ces rumeurs, on restera un club lambda. Je souris. Je savais déjà mais il n'avait pas compris. Parfois je repense à lui et j'ai envie de lui mettre la main sur l'épaule, compatissant.



Le soir du 6-1, c'est la seule fois où ma copine à l'époque m'a vu m'énerver. Elle a eu peur, peur de me parler, peur de me regarder. C'est le pire jour de ma vie de supporter. J'ai senti mon coeur se faire arracher, l'injustice triompher, le tout sous les rires, quolibets et vivas du grand public. Ça a été réparé depuis.

Mais samedi, c'est le petit gamin avec sa radio dans son lit qui va regarder le match. Alors ce sera pas Eugène Saccomano, Denis Brogniart, Hervé Bride, Christophe Sessieux, Jean Claude Jinsse, ou les autres hérauts de mon enfance, qui crieront à gorge déployée "BUT A MUNIIIIIICH" mais ils seront là quelque part dans un coin de ma tête, et les larmes de joie qui couleront j'en suis sûr seront aussi un peu pour eux

[Edji]

Je vais parsemer surtout mon histoire d'anecdotes

Je viens d'une famille qui ne s'intéresse pas au sport et encore moins au foot. Mon premier souvenir d'un match de foot c'est la finale de LdC 1991, mon père l'a regardée comme certains lambdas regardent les gros matches de CdM, comme il y avait un club français.

Et donc moi, innocent bambin, je suis dégoûté, j'ai peut-être même pleuré, quand Amoros rate son peno. J'y connaissais rien et je voyais juste qu'un club français venait de perdre et que mon père était déçu.
C'est probablement le tournant. S'il marque peut-être que je deviens ce type parisien supporter de l'OM

Quelques mois plus tard, pendant l'été je décide de m'intéresser au foot, je vois que Paris a une équipe, et en plus les résultats sont pas mauvais ! Je me rappelle d'une victoire contre Monaco cet été 91.
J'ai vraiment découvert et suis tombé amoureux du PSG avec l'arrivée de Canal donc.

Peu d'autres souvenirs de la saison 91-92.

92-93 : je me rappelle évidemment notre parcours européen, le retour PSG Real évidemment mais aussi l'élimination contre la Juve que je vois comme une injustice, tant les italiens truquaient et marquaient sur leurs demies occasions. Mes premiers PSG OM aussi.
Et la finale de C1. Deux ans plus tard c'est une éternité à cet âge. Et le petit gamin qui pleure quand Amoros rate son peno avait laissé la place à un parigot dépité quand Boli a marqué.

Dans les années qui suivent, me reste en tête nous épopées européennes, la frappe de Guérin, le 6/6 en 1995, Weah qui devient mon idole - j'étais puni pour Bayern - PSG, interdit de match, c'est mon frère qui est venu me raconter le but de Weah, je me le suis fait dans la tête toute la nuit avant de revoir le images le lendemain.
C'est aussi à ce moment là que naît ma haine d'Arsenal, du Milan, et peu a peu de tps les autres club que le mien.

Mais pour moi le foot à cette époque, les années 90, c'est surtout ça (attention ça va faire remonter des souvenirs)



Le multiplex radio. Je n'en loupais pas un. Je connaissais par cœur le nom de tous les correspondants et le club qu'ils suivaient. Je reconnaissais leur voix immédiatement. Y avait d'ailleurs Denis Brogniart qui suivait Caen.
Quand il y avait un but, je savais immédiatement sur quel stade il était marqué à la voix du correspondant. Montée d'adrénaline à chaque fois. Quand c'était sur le match du PSG, les meilleurs moments et plaisirs de gosse c'est quand un but était marqué dans le match du PSG, ces petits instants où tu essayes d'écouter le bruit du stade et la joie/déception du consultant pour savoir si on avait marqué ou pris un but.

C'était beaucoup plus simple quand on jouait a domicile "But au Parc !" tu savais très vite avec le bruit du stade. Par contre "But à Sochaux", la montée de stress quand tu te dis "putain c'est nous", et juste ensuite la joie/déception.
J'en ai passé des soirées avec ma radio. Peut-être mes meilleurs souvenirs de gosse.
Je me rappelle de toutes les voix de la vidéo ci-dessus, c'est émouvant en quelque sorte. Je me rappelle le vieux à Auxerre, le gars avec son accent à "Seuchaux", la voix fluette à La Meinau, etc

Et puis Jour de Foot. Après avoir dévoré le multiplex c'était l'étape obligée. Et l'Equipe du Dimanche avec Gilardi

L'apothéose c'est le titre 94, la C1 95, et la C2 1996 même si la perte du titre ne passe toujours pas

Je vais pas repasser toutes les saisons une a une. Mes les années collège c'est CE pote qui supporte le PSG, le seul dans ta classe. Celui qui venait avec l'Equipe. C'est les étés à attendre l'équipe du jour pour les transferts et rumeurs.

Haïfa PSG en 98, je me pète le bras en jouant au foot dans la cour de récré. Je dis rien. Je rentre chez moi, douleur horrible, envie de vomir, je dis rien. Je me mets devant le match. Ma mère rentre, voit ma gueule pâle a faire peur a un mort, voit l'était de mon bras. Direction les urgences. Quelques heures plus tard je rentre avec un plâtre et découvre le résultat. Sale journée.

La dégringolade avec le départ de Denisot. Les années sont dures. Depuis le milieu des années 90 j'allais de temps en temps au parc, quand mon père avec des invitations du conseil régional et qu'il voulait bien m'accompagner (le foot c'est pas son truc), et c'est qu'aux alentours de 98-2000 que je commence à y aller sans lui (PSG Bordeaux 98 ) et avec des amis, et de plus en plus. Pas facile. Toutes les années 2000 c'est une longue agonie, souvenir d'un PSG Istres glacial, peut-être le pire match que j'ai fait.
Parsemé de petits moments de bonheur. L'année 2004 avec Vahid. Évidemment la coupe 2006.
Après la victoire, je suis de sortie avec des potes, on rencontre une américaine super jolie, Kaitlyn je crois. Elle me fait des avances (que je ne comprends pas vraiment, j'étais jeune et stupide) mais je suis si heureux et je n'en ai que faire. Mon pote me demande si c'est ok pour qu'il la baise, et j'étais tellement au 7e ciel que je n'avais besoin de rien de plus pour cette soirée, je l'ai allègrement laissé y aller. Et pourtant Dieu sait que je ne baisais pas beaucoup a l'époque

Et puis les horribles années vers 2008. J'allais au boulot avec une écharpe PSG en hiver (l'écharpe BBRBB sans inscription), et un jour un mec de la sécu au moment où j'entre m'arrête "- c'est une écharpe du PSG ?" "- oui (je m'attendais à me faire chambrer surtout cette terrible année" "- c'est bien Monsieur vous représentez"
Tous les jours quand je le voyais, on se regardait et un petit hochement de tête de solidarité.

Et puis QSI. Et tout change. En déplacement pro à côté de Valence, au printemps 2012, je discute avec un employé local, supporter de Lyon. Il me dit qu'on ne recrutera pas fort et qu'il ne croit pas à toutes ces rumeurs, on restera un club lambda. Je souris. Je savais déjà mais il n'avait pas compris. Parfois je repense à lui et j'ai envie de lui mettre la main sur l'épaule, compatissant.



Le soir du 6-1, c'est la seule fois où ma copine à l'époque m'a vu m'énerver. Elle a eu peur, peur de me parler, peur de me regarder. C'est le pire jour de ma vie de supporter. J'ai senti mon coeur se faire arracher, l'injustice triompher, le tout sous les rires, quolibets et vivas du grand public. Ça a été réparé depuis.

Mais samedi, c'est le petit gamin avec sa radio dans son lit qui va regarder le match. Alors ce sera pas Eugène Saccomano, Denis Brogniart, Hervé Bride, Christophe Sessieux, Jean Claude Jinsse, ou les autres hérauts de mon enfance, qui crieront à gorge déployée "BUT A MUNIIIIIICH" mais ils seront là quelque part dans un coin de ma tête, et les larmes de joie qui couleront j'en suis sûr sont aussi un peu pour eux

Jean Cleutjens, plutôt

(je dévore tous vos récits, les yeux humides, j'ai besoin de deux bonnes heures pour pondre le mien, par contre...merci de ce topic, vraiment !)

[TrappACouilles]

Jean Cleutjens, plutôt

Probablement vu qu'il commentait les matches du Nord avec sa drôle de voix. J'ai toujours cru que c'était jean Claude

Gérard Delorme a Auxerre et sa drôle de voix également.

Le gars a "Seuchaux" qui avait l'air d'être un vrai passionné, j'ai oublié son nom. JTAH le saura peut-être

[Edji]

Probablement vu qu'il commentait les matches du Nord avec sa drôle de voix. J'ai toujours cru que c'était jean Claude

Gérard Delorme a Auxerre et sa drôle de voix également.

Le gars a "Seuchaux" qui avait l'air d'être un vrai passionné, j'ai oublié son nom. JTAH le saura peut-être

J'ai mis 20 bonnes années à comprendre son vrai nom, j'étais comme toi

J'entremêle perso les correspondants régionaux d'Europe 1 avec ceux de de France Inter (pour les vieux, le multiplex seulement sur les Grandes Ondes, bordel, après la météo marine...à chaque fois je me demandais qui pouvait bien écouter la météo marine...!), notamment le taré de Laval Thierry Ruffat !