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Topic du whisky, Pas de Coca dans ce topic!
Alain Miamdelin
posté 14/11/2014 10:47
Message #1201


Légende
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Yep, les frangins Symington pour être précis.

Et en effet, Edradour c'est la plus petite distillerie d'Ecosse. D'ailleurs, je viens de voir ça :

Citation ("Wikipedia")
En 2006, Andrew Semington se lance dans une première mondiale : une sélection single Cask Edradour 10 ans "rum finish" dans un fût de chêne ayant contenu du rhum vieux de La Réunion Savanna Lontan Grand Arôme. Un résultat salué par la presse spécialisée.


Pour avoir goûté le dit-rhum produit par la distillerie Savanna, ça doit valoir le détour.

Le Rhum lontan à la particularité de n'être produit ni à partir de mélasse (rhum industriel) ni de jus de canne (rhum agricole) mais de ce qui constitue habituellement les déchets des procédés extraction du sucre. Il a la particularité de rester extrêmement longtemps en bouche, jusqu'à plusieurs heures (d'où le lontan). C'est très spécial, mais j'avais trouvé ça plutôt agréable.
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ManoCornuta
posté 14/11/2014 10:55
Message #1202


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Miam wub.gif

Pour ajouter un truc sur The Prestonfield je viens de choper ça :

Citation
Prestonfield est un restaurant d'Edimbourg, Andrew Symington y travaillait à l'origine, comme maître d'hôtel . Il sélectionnait des whiskies pour l'hotel et au vue du succés il a fondé avec son frere Signatory, embouteilleur indépendant dont la réputation n'est plus à faire.
Jusqu'à 2009 The Prestonfield etait devenu une marque de Signatory réservée à LMdW
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Yessod
posté 14/11/2014 11:00
Message #1203


Le roires de la testarete
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Citation (yo_yo @ 12/11/2014 12:45) *
Tu veux une médaille ?

On se connait?

Va boire ton royal salute et arrête de zoner ici.
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yo_yo
posté 14/11/2014 11:16
Message #1204


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Citation (Yessod @ 14/11/2014 11:00) *
On se connait?

Va boire ton royal salute et arrête de zoner ici.

smoke2.gif


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La modération apprécie et récompense la lèche.
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Yessod
posté 14/11/2014 11:46
Message #1205


Le roires de la testarete
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Citation (yo_yo @ 14/11/2014 11:16) *
smoke2.gif

J'aurais même pas vu ta proposition de médaille si Philo n'avait pas souligné l'admirable mépris qui la caractérise, merci à lui! tongue.gif
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Yessod
posté 14/11/2014 12:00
Message #1206


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Citation (Miam @ 14/11/2014 10:47) *
Yep, les frangins Symington pour être précis.

Et en effet, Edradour c'est la plus petite distillerie d'Ecosse. D'ailleurs, je viens de voir ça :



Pour avoir goûté le dit-rhum produit par la distillerie Savanna, ça doit valoir le détour.

Le Rhum lontan à la particularité de n'être produit ni à partir de mélasse (rhum industriel) ni de jus de canne (rhum agricole) mais de ce qui constitue habituellement les déchets des procédés extraction du sucre. Il a la particularité de rester extrêmement longtemps en bouche, jusqu'à plusieurs heures (d'où le lontan). C'est très spécial, mais j'avais trouvé ça plutôt agréable.


Je crois l'avoir déjà dit, mais Edradour est surtout une distillerie écossaise qui a été rachetée par Signatory Vintage. Les deux frères ont donc menés des expérimentation assez incroyables avec les en cours de la distillerie. Outre les finitions en fûts improbables notons les maturations complètes en fûts non traditionnellement destinés à recevoir du whisky, le ré assemblage après double finition et d'autres expériences de chimie amusantes.

Edradour à beaucoup aidé Signatory dans ses recherches de limites, jusqu’où peut on amener un whisky sans le trahir, ou s'arrêter pour sublimer un whisky sans le dénaturer. Quels mariages et affinages sont rédhibitoires, quels associations surprenantes vont améliorer un Speyside ou un Highland...

Si Signatory a su dépoussiérer le whisky écossais et donner un bon coup de pied dans l'institution sans la dénaturer, il a pu le faire en grande partie grâce aux expériences menées dans cette petite distillerie.
A noter que les whisky Edradour sont maintenant rentrés dans le rang et ne sortent plus de versions complètement démentes chaque année, mais des whisky avec une identité propre au terroir de la distillerie, le savoir faire des frères Swyngton en plus.
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Yessod
posté 14/11/2014 13:26
Message #1207


Le roires de la testarete
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Fin de mon CR du Whisky Live

Je mettrai en forme plus tard mais voilà pour le texte brut.

J’ai conscience d’être en retard par rapport au rythme de ManoCornuta qui a quasiment achevé son CR alors que je ne suis pas encore entré dans la salle principale. Mon compère s’excuse sur la qualité de sa prise de notes à ce moment là, je dois avouer que de mon coté j’ai cessé de prendre des notes depuis un bon bout de temps. Je croise des potes et ai des bribes de discussion joyeusement incohérentes avec eux, je passe d’un stand à l’autre en sautant partout je parle plus fort que d’habitude…
Autant vous dire que la reconstitution est donc de moins en moins aisée.
Nous suivons notre blogueur sympathique aux poches qui font gling jusqu’au stand de Girvan. Apparement une distillerie qui produit du whisky pour Grant edhelas2.gif
Je suis un peu sceptique et je prends un verre que je sens, impression moyenne, je passe à un de mes potes qui goute direct et m’interroge du regard, « pourquoi on boit ça au fait ? » Je lui prends le verre des mains et je jette le contenu avant d’aller chercher un verre propre.

Devant la puissance de cet échec, je décide de ne plus rien écouter des conseils de notre blogueur sympathique et de n’en faire qu’à ma guise, ceci tout en restant courtois et en lui souriant niaisement pour marquer mon désintérêt poli.
C’est à peu prêt à ce moment là que Mano et moi auront une discussion sur le type en question et sur son rapport au whisky. Mano en a parlé et moi aussi, ce n’est pas notre conception mais malheureusement quand on commence à avoir une idée ou un préjugé en tête il est difficile de vous convaincre du contraire et vous ne retenez de toutes vos expériences que celles qui viendront confirmer ce que vous pensiez déjà. Fin de la parenthèse psychologique.

Comme nous sommes dans la salle principale le stand de Midleton est sur place, il me semble que ce sont les seuls irlandais représentés. Pour ceux qui avaient lu mon CR de l’année dernière, c’est par un Redbreast 21 ans que j’avais débuté mon exploration. Je suis avec le pote en question, nos palais sont déjà trop chargés et j’ai un peu peur de ne pas sentir grand chose tant il est vrai que le Redbreast 21 n’est pas le plus puissant en bouche de la gamme, les 21 ans en fût l’ont adouci et les fruits sont censés se faire plus délicats et plus subtils.
Mais on s’en fout, on est là pour boire alors buvons, le Redbreast 21 est extraordinaire, il a suffisamment de présence pour venir en douceur se réapproprier mon palais, les fruits légèrement confits sont présents en bouche, on est sur un whisky de dessert, la vanille se distingue derrière un mélange de cerise et de pèche blanche, le whisky tourne en bouche, évolue. Je suis moins emballé que lors de ma première dégustation, mais l’amour que je porte a cette distillerie, qui est le point dont je suis parti il y a une quinzaine d’année, et la nostalgie dont je suis maintenant baigné l’emportent sur le reste, je ferme les yeux, c’est un pur moment de bonheur ! kratos77.gif

Le problème dans ce genre de petits moments magiques c’est que même quand vous vous baladez dans une forêt de sequoia par une matinée ensoleillé d’avril, que vous vous dites qu’il n’y a pas de plus bel endroit au monde, et que vous inspirez à plein poumons pour profiter du parfum des fougères et de l’air pur ; il y a toujours un connard qui est passé deux heures plus tôt pour faire caca derrière un arbre.
Dans ce cas précis il s’agit de notre ami le blogueur au pantalon qui suinte, qui me répète pour la quatrième fois, comme s’il pensait vraiment que je n’avais pas entendu les trois premières, que ce Redbreast n’est pas terrible et qu’il ne distingue qu’une note de menthe et de violette. Pendant qu’il me confirme, fier d’avoir enfin réussi à capter mon attention, que c’est déjà ce qu’il avait ressenti lors de sa première dégustation il y a un an et qu’il l’avait écrit sur son blog ; je cherche des yeux un moyen de lui infliger une blessure létale pour mettre fin à cette discussion. fauteviter.png
Un de mes potes vient à mon secours en me proposant de sortir prendre l’air par une fenêtre ouverte, j’espère secrètement que notre nouvel ami me suive pour pouvoir le jeter du haut de ce magnifique troisième étage, mais il n’en fait rien, peut être a-t-il vu mon sourcil trembler…
Nous enchainerons au soleil par un Cask Strengh de chez Midleton qui ne m’a pas laissé un souvenir impérissable.

Autant vous dire que la cohérence de notre dégustation est un projet avorté depuis trop longtemps pour qu’on tente une reprise en main de la colonie de vacances que nous composons actuellement, on se dirigera vers le stand de Suntory/Yamazaki situé à l’opposé exact de la pièce, pour tenter de percer les mystères de l’Hakushu.
Dis comme ça je sais que ça ressemble à un groupe de gentlemen qui prennent une décision collective, mais sur le moment ça devait plus ressembler à une tribu d’enfants de 12 ans qui courent dans les couloirs parce que l’un d’eux à crié assez fort au milieu du brouhaha général « hé les copains, il y a les japonais là-bas ! »

L ‘année dernière je suis passé à coté du Hakushu 18 ans, autant vous dire que je ne vais pas me laisser faire une seconde fois, avant cela on tente une percée par la gauche vers les Suntory de base (belle base quand même). Il y a un monde fou, c’est les 80 ans de Nikka, les gens se marchent dessus. Je goute un 21 ans de mémoire, que je ne prends pas le temps d’apprécier parce que je suis obnubilé par mon 18 ans Hakushu.
Je parviens a rejoindre la partie Hakushu du bar et je reconnais un vendeur de la maison du whisky je lui demande un 18 ans avec un peu trop d’empressement en lui expliquant que l’année dernière j’étais passé à coté, il m’encourage à passer du distiller’s reserve au 12 ans avant d’aller sur le 18.
Plus aucune volonté, me voilà en train d’apprécier le distiller’s reserve. Ca me rappelle vraiment son grand frère, c’est du fruit et c’est très frais il manque peut-être un peu de la tourbe du 12, ce qui fait que ça manque de complexité.
Je n’ai plus de volonté et mes potes sont éparpillés aux 4 coins de la salle, je crois que je recroise un type et que je discute whisky avec lui. On se trouve juste à coté de pas mal d’embouteilleurs indépendants et je me demande ce que je pourrais bien boire (si vous avez un peu suivit vous vous dites qu’il faut que je passe à l’Hakushu 18 ans mais dans l’état ou j’étais alors cette évidence ne s’est pas imposée à moi et je ne percuterai pas avant le lendemain que je n’ai finalement jamais gouté cet Hakushu.)
J’ai un verre à la main quand je retrouve Manocornuta, on parle, on réalise qu’il est 17h passée et que le match est commencé depuis un certain temps. But de Ben Yedder. - gab.gif La je perds un peu de street créd vis à vis de mes potes mais je m’en fous.
Il e parle d’un superbe whisky que je m’empresse d’aller gouter.
Pour être tout à fait honnête j’avais oublié le nom de la distillerie avant de relire son CR mais pas l’embouteilleur. Gordon and Macphail c’est vraiment de la très bonne came !

Signatory Vintage est également une très belle maison de négoce, j’aime beaucoup leur production qui est riche et variée, j’ai déjà dit à maintes reprises tout le bien que je pensais de cette distillerie. Je m’avance donc le verre vide et le cœur plein d’espoir.

Quelques cask strength à découvrir, j’en prends un pour commencer, un glenburgie je crois (ou glenlockie … j’arrive pas à me relire c’est atroce neokill@h.gif ) j’en pense du bien mais ça nous avance pas à grand chose.
Plus intéressant, la gamme un-chillfiltered collection propose un ben nevis (Mano ne doit pas être avec moi sinon fatalement je lui aurait proposé, mais il bloque chez Gordon and Macphail biggrin.gif ) un Glenlossie et un Caol Ila wub.gif
Cette gamme développée exclusivement par Signatory a été lancée en 1999. Les whiskys sont normalement filtrés avant la mise en bouteille pour éviter que les impuretés qui auraient pu se glisser dans le distillat ne passent dans la bouteille : les particules de bois, les impuretés et les matières grasses entre autres. Pour éviter le passage de ces dernières on va filtrer le whisky à basse température pour que les particules graisseuses se solidifient et ne passent pas le filtre. On obtient donc des whiskys assez limpides avec une belle couleur homogène et sans particules en suspension, cela peut aussi renforcer la sensation de présence alcoolique dans le whisky.
A l’inverse les whiskys non filtrés seront plus complexes, plus trouble et semblent plus liquoreux. La gamme un-chillfiltered est moins diluée que les whisky traditionnels et présente donc une palette aromatique un poil plus large. C’est donc plus le procédé de mise en bouteille que je vais déguster que le whisky en lui même.
Le Caol Ila me tend les bras : de l’iode léger, beaucoup de sel et quelques délicieuse notes florales, c’est léger aérien. C’est foutrement bon mais mon palais est trop tapé pour déceler les subtilités de la version non filtrée.
Je me souviens parfaitement avoir voulu enchainer ce Caol Ila de chez Signatory avec un Caol Ila de chez Gordon and macphail, ensuite ça va devenir plus confus. Je me souviens que le Caol Ila de Gordon m’a réveillé la bouche, plus de tourbe, plus de pèche aussi, une pointe d’épice et de fruits, la pomme ? Si j’apprécie grandement les whiskys tourbés et le coté très marqué par l’iode, la fumée et le sel ; je suis décidément un fan absolu du subtil équilibre entre le fruité vif et l’iode légère qui se répondent dans la plupart des Caol Ila que j’ai pu gouter.
Donc en vrac ensuite je ne sais plus trop dans quel ordre : Jean Christophe marque et on fait une petite danse de la victoire (en fait de l’égalisation :hanouna : ) avec ManoCornuta.
Je croise des potes qui me disent que d’autres potes sont ici et je me mets à les chercher partout et à voir des potes partout (mais je vous jure monsieur l’agent !!!) ; on va goûter les produits d’une nouvelle distillerie nommée Craigellachie ; je perds tout le monde et je me retrouve tout seul.
Concernant Craigellachie, il s’agit d’une distillerie qui réservait l’ensemble de sa production aux blends. On peut gouter le 13 le 17 et le 21, j’opte pour le 17 ans. Un whisky assez typique du speyside, du fruit et de l’épice, c’est bon mais sans être incroyable. Assez classique. Très bien vendu par les articles sur le net, j’ai voulu goûter ça absolument, mais je suis un peu déçu.

Il commence à se faire tard, et il y a encore tant de whisky à goûter ! On se retrouve avec Mano, je sais qu’il devra nous quitter pour la fin de journée et assister à sa master Class (voir le CR de ManoCornuta). Je ne sais plus lequel de mes amis croisé cet après midi nous a dit qu’il fallait absolument se rendre sur le stand de Bruichladdich pour goûter les deux versions du port Charlotte.

Port Charlotte a en effet édité deux versions différentes nommées Scottish Barley et Islay Barley. Comprenez par là des whisky fabriqués à partir d’orge malté exclusivement écossais et à partir d’orge malté ayant poussé uniquement sur l’Ile d’Islay sur laquelle la distillerie Port Charlotte a été reconstruite. Je dis reconstruite parce que la distillerie Port Charlotte, qui appartient à Bruichladdich, était à l'origine la distillerie Lochindaal qui avait cessé toute production en 1929. Les bâtiments ont été entretenus et maintenus en état et servaient d’auberge de jeunesse. C’est Jim Mc Ewan ibr.gif le directeur de la production de Bruichladdich qui aura l’idée de récupérer cette distillerie et de la rendre à sa fonction première. La distillerie a donc été entièrement démontée et remontée dans le village de Port Charlotte.
Bruichladdich peut ainsi grâce à cette seconde distillerie, mener plus loin son exploration et sa défense du terroir de l’Ile d’Islay en faisant un grand écart entre l’un des whisky les moins tourbé de l’Ile (le Laddie Ten, goûté grâce à l’ami Rjay lors d'une réunion du club) et le whisky le plus tourbé l’Octomore que je goûterai plus tard dans la journée…
Mais revenons aux deux Port Charlotte, j’apprécie le Scottish barley qui montre une réelle force en bouche, la tourbe est omniprésente mais n’emporte pas la partie. Le Islay Barley va me sembler plus iodé, plus médicinal aussi peut-être, mais concrètement sans notes et avec mes souvenirs plus que confus difficile de vous en parler avec certitude.

A coté de Port Charlotte se trouve le stand de Kilchoman wub.gif On goûte la production de l’année, on est 4 et on en prend 4 différents. Présentés comme souvent en version Cask Strengh j’ai un souvenir ému de l’original cask strengh embouteillé cette année avec son étiquette verte, je me souviens avoir été surpris aussi par le Port wood (viellissement en fût de porto) Difficile de vous en dire plus mais j’ai déjà dit tout le bien que je pensais de cette distillerie.

On s’était jurés de retourner au VIP pour goûter le Laphroaig 15 ans version The artist, Je m’étais refusé à le boire avant d’avoir les deux pieds dans la tourbe pour préserver mon palais, force est de constater que la tourbe m’arrivant à mi cuisse, je peux aller le gouter sans risque.
J’avais déjà gouté ce whisky lors du précédent whisky live. Très très beau produit, fin et équilibré, le whisky est changeant, complexe, il évolue avec rapidité dans mon palais, on trouve pêle-mêle des notes de chocolat noir, de réglisse, des notes herbacés et médicinales, de l’iode, beaucoup de fumée, de la tourbe grasse et huileuse, difficile d’en faire le tour, ça doit changer à chaque dégustation kratos77.gif
Je suis bluffé par ce whisky qui est à la fois frais et incroyablement puissant.

On se tourne ensuite vers les Eléments of Islay.
Une maison de négoce spécialisée dans les Islay qui reprend le design du tableau des éléments de Mendeleïev (à la Breaking Bad pour les moins chimistes d’entre nous) les numéros sont en fait les cuvées de chacune des sélections. On trouvera ainsi Bw pour Bowmore, CI pour Caol Ila Lp pour Laphroaig…
Sont présentés un Caol Ila, un Bowmore et un Ardbeg, je vais goûter le premier et le dernier tandis que ManoCornuta va rejoindre Serge Valentin pour sa master Class Brora/Clynelish.
C’est sympathique mais c’est un cran en dessous du Laphroaig que je viens de déguster.

Ayant goûter tout ce qu’il y a de notable dans ce salon VIP on va retourner dans la salle principale. Je gouterai un Highland Park appelé Dark Origins, pas foufou. Viendront ensuite un ou deux Talisker qui ne me laisserons pas un grand souvenir. Mon palais est saturé, je sens du café et bois beaucoup d’eau mais je ne suis plus très frais. On discute et on tente de comparer nos impressions sur les différents whiskys goûtés ce jour. On échange, on compare… On est au Ardbeg qui me semble être parfait pour terminer mon chemin de tourbe. J’en ai d’ailleurs jusqu’au nombril mais j’ai toujours pied. Je mesure le chemin parcouru depuis mes premiers Islay dont la tourbe omniprésente me ravageait le palais.

Je me retrouve (toujours dans les bons coups smoke2.gif ) devant le stand Bruichladdich au moment ou un membre du très distingué club de la maison du whisky passe et discute avec le type qui tient le stand. Il sort d’un petit placard secret deux bouteilles d’Octomore (que j’ai présenté i y a peu comme le whisky le plus tourbé du monde en terme de PPM. 167 PPM pour être précis ce qui est énorme, sachant qu’à 50/60 on a déjà de la belle tourbe bien grasse.) Une version dites 6.1 est la version classique de cet Octomore et la version 6.3 est la version Islay Barley (le 6.2 est apparemment maturé en fût de chêne aquitain c’est la version Limousin oak alekusu2.gif ) Les deux Octomore sont âgés de 5 ans.

Inutile de dire qu’une bouteille sortie sous mon nez est une bouteille à laquelle je goûte ! et que deux bouteilles sorties sous mon nez ne font pas exception à cette règle. Je suis avec mon pote de l’année précédente, la scène nous rappelle étrangement ce Talisker sans étiquette sorti sous le manteau lors du Whisky live 2013.

On prend un verre chacun et on échange. D’abord le 6.1 et on passera une marche pour le 6.3 qui annonce 258 PPM sur la balance. knahos.gif
C’est incroyable ! Salé, marin, fumé, iodé, tourbé ! Un gout d’algue persistant, des céréales et de la terre plein la bouche… Ai-je vraiment envie d’aller plus loin ?
Le 6.3 est à 64° sa tourbe m’emporte comme une vague mais plutôt que de résister je décide de me laisser porter, après avoir été balloté par les flots marins je trouve sur la finale un arôme de chocolat amer, des herbes fraichement coupés et une persistance de tourbe assez incroyable. Respirer est un plaisir incroyable, je sens chaque mm2 de mon appareil respiratoire et mes sinus me demandent d’arrêter. Plus efficace qu’un jet de sterimar bien qu’un peu plus cher (259 euros les 70 cl) Cet Octomore 6.3 c’est la mer dans un verre, et c’est tellement bon ! Ca y'est j'ai de la tourbe jusqu'au cou et je n'ose pas baisser la tête de peur de me rendre compte que je n'ai plus pied.

Je découvre véritablement sur le tard cette Distillerie qui est l’une des plus créatives de l’ile d’Islay. Comme dit plus haut son single Malt très peu tourbé lui a valu de grandir à l’ombre des Laphroaig, Bowmore et autres Ardbeg et Kilchoman nouvelles venues. Elle a failli disparaître en 1995 victime de ce qu’on prenait à tort pour un manque de personnalité et Jim Mc Ewan , fraichement débarqué de la distillerie Bowmore s’est attaché à redonner à cette distillerie ses lettres de noblesse, il a d’abord réaffirmé le terroir et la spécificité de Bruichladdich. Les alambics sont hauts et produisent naturellement un whisky plus léger, en apparence. Mais s’il est moins tourbé il est plus chargé en Iode. Les recherches récentes de créer un whisky 100% Islay ajoutent à ce coté respect du terroir et du produit. Cette distillerie est passée en une vingtaine d’années de moribonde à extrêmement novatrice et créative. La palette de sa production est incroyablement riche et variée. Ceci grâce à Jim Mc Ewan ! Chapeau bas !


On sortira alors que la cloche sonne et que l’on nous invite à quitter la maison de la mutualité. On nous offre un petit sac contenant un numéro de whisky magazine, les catalogue de la maison du whisky et deux trois autres goodies. Mano Cornuta est encore à sa master Class qui a visiblement pris du retard.
On se rassemble, je suis un peu flagada, la quantité d’alcool que nous avons absorbé est assez hallucinante et je dirais que j’ai du gouter personnellement à une quarantaine de whiskys différents. Je suis assez enthousiaste et je parle encore plus fort, mais c’est le cas de tout le groupe.
Pourtant il me semble qu’on sait se tenir et qu’on reste dignes, puisque certains visiteurs s’assoient sur les marches pour ouvrir sur le champ une des bouteilles à 200 boules qu’ils viennent d’acheter à la boutique et la goûter au goulot. Ces mecs s’envoient des cask strengh comme des punks s’envoient des bouteilles de Jenlain implosion du tibia.gif
J’hallucine un peu sur notre tenue avec la quantité d’alcool qu’on s’est envoyé, l’eau qu’on a cessé de boire n’y est sans doute pas pour rien.

Il faut qu’on mange, on a faim de viande ! On est enthousiastes, on ne tolère pas l’échec ! Mano finira par sortir et deux de mes potes s’éclipseront reste un amateur avec qui j’avais fait le 2013 et un expert plus Mano et moi. Samedi soir 19h40 comment vous dire que tous les restos qui servent de la viande sont fermés, on finit par appeler le Charbon rouge parce que je me souviens qu’un membre avait posté cette adresse sur le topic gastronomie (d’ailleurs j’en profite pour lui dire que mouais mais quand même bof, c’est pas mal mais c’est cher pour ce que c’est)
On file en métro, on sent le whisky à 15 mètres… On reprendra deux pichets de vins avec nos morceaux de bœufs. On discute on est joyeux, la conversation est difficile à tenir parce qu’on s’éparpille un peu, on est en mode fin de soirée à 20h30…

Le groupe éclatera après le resto, je terminerai avec mon pote comme l’année précédente, dans un pub à enquiller des pintes de Guinness.
Vivement l’année prochaine !
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ManoCornuta
posté 14/11/2014 13:57
Message #1208


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Excellent, intructif et roflesque ! neokill@h.gif

sukercop merci pour le resto ahmadinejad_wins.gif

Par contre je savais pas que tu avais surkiffé l'Octomore 6.3 , j'avais un plan pour choper des bouteilles à 147 euros sous le manteau cette semaine le type a tout vendu dont la derniere hier soir , j'ai hesité ayant depensé en whisky ces derniers temps, j'ai laissé tombé ... J'en aurais demandé une pour toi sad.gif aka44.gif
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Yessod
posté 14/11/2014 14:20
Message #1209


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Citation (ManoCornuta @ 14/11/2014 13:57) *
Excellent, intructif et roflesque ! neokill@h.gif

sukercop merci pour le resto ahmadinejad_wins.gif

Par contre je savais pas que tu avais surkiffé l'Octomore 6.3 , j'avais un plan pour choper des bouteilles à 147 euros sous le manteau cette semaine le type a tout vendu dont la derniere hier soir , j'ai hesité ayant depensé en whisky ces derniers temps, j'ai laissé tombé ... J'en aurais demandé une pour toi sad.gif aka44.gif


Pas grave c'est intéressant mais c'est un poil déséquilibré quand même!
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Houdini
posté 14/11/2014 14:47
Message #1210


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Citation (Yessod @ 14/11/2014 13:26) *
Il me semble qu’on sait se tenir et qu’on reste digne, puisque certains visiteurs s’assoient sur les marches pour ouvrir sur le champ une des bouteilles à 200 boules qu’ils viennent d’acheter à la boutique pour y gouter à même la bouteille. Ces mecs s’envoient des cask strengh comme des punks s’envoient des bouteilles de Jenlain implosion du tibia.gif

neokill@h.gif


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Flex.
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Yessod
posté 14/11/2014 14:56
Message #1211


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Citation (Houdini @ 14/11/2014 14:47) *
neokill@h.gif

Véridique!
Je n'invente rien.
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CL
posté 14/11/2014 14:59
Message #1212


BEAST QUAKE 2.0
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Citation (Yessod @ 14/11/2014 14:56) *
Véridique!
Je n'invente rien.

On fera pareil bientôt sauf que la bouteille aura coûté 298 smoke2.gif ph34r.gif


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"La potitique de Colony Capital, on peut la comparer à traverser la France sans prendre l'autoroute pour pas payer les péages mais en prenant les routes de campagne : au final ils vont arriver deux jours après, en ayant consommé deux fois plus d'essence avec la voiture défoncée par un sanglier." ElMagnifico

"Joe Dassin mais lui il été indien seulement" Red Dwarf
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Yessod
posté 14/11/2014 15:02
Message #1213


Le roires de la testarete
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Citation (CL @ 14/11/2014 14:59) *
On fera pareil bientôt sauf que la bouteille aura coûté 298 smoke2.gif ph34r.gif

cdtro.png
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CL
posté 14/11/2014 15:03
Message #1214


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Citation (Yessod @ 14/11/2014 15:02) *
cdtro.png

Non mais on choisira des marches classes t'inquiète.


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"La potitique de Colony Capital, on peut la comparer à traverser la France sans prendre l'autoroute pour pas payer les péages mais en prenant les routes de campagne : au final ils vont arriver deux jours après, en ayant consommé deux fois plus d'essence avec la voiture défoncée par un sanglier." ElMagnifico

"Joe Dassin mais lui il été indien seulement" Red Dwarf
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Yessod
posté 14/11/2014 15:04
Message #1215


Le roires de la testarete
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Citation (CL @ 14/11/2014 15:03) *
Non mais on choisira des marches classes t'inquiète.

neokill@h.gif

C'était effectivement ma crainte!
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Houdini
posté 14/11/2014 15:06
Message #1216


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Citation (CL @ 14/11/2014 14:59) *
On fera pareil bientôt sauf que la bouteille aura coûté 298 smoke2.gif ph34r.gif



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Kirk
posté 14/11/2014 15:16
Message #1217


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Costaud CR kratos77.gif Le relou et les punks neokill@h.gif neokill@h.gif

Pour rebondir sur Bruichladdich, un documentaire d'Arte sur l'île aux trésors, mais surtout centré sur cette distillerie et la production de l'Octomore. Je l'ai regardé la semaine dernière et c'est passionnant. On y voit beaucoup ce Jim Mc Ewan, qui à l'air d'être un sacré sorcier. Quand il parle des fûts et de leurs mouvements de poumons wub.gif Puis à la fin de la vidéo, il explique que l'assemblage se fait dans son bureau, bien habillé et sans parfums.
"Ce que j'essaie de faire, c'est de chercher dans le verre la personnalité, la joie, la beauté...la bonté qu'il y a dans le verre. J'essaie de le décrire, je ne parle plus à personne car je parle et j'écoute le whisky ! C'est peut-être un peu fou mais, dans mon esprit je recherche cet espace... J'ai essayé de le faire habillé en jeans, en bottes et t-shirt, un peu sale sur moi... Je ne peux pas. Je dois être concentré à 100%." kratos77.gif ibr.gif





Et j'ai reçu mon Revival, j'ouvre ça dimanche. smile.gif
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ManoCornuta
posté 14/11/2014 15:29
Message #1218


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Citation (Yessod @ 14/11/2014 13:26) *
Plus intéressant, la gamme un-chillfiltered collection propose un ben nevis (Mano ne doit pas être avec moi sinon fatalement je lui aurait proposé, mais il bloque chez Gordon and Macphail biggrin.gif) un glenlossie et un Caol Ila wub.gif
Cette gamme développée exclusivement par Signatory a été lancée en 1999. Les whiskys sont normalement filtrés avant la mise en bouteille pour éviter que les impuretés qui auraient pu se glisser dans le distillat ne passent dans la bouteille : les particules de bois, les impuretés et les matières grasses entre autres. Pour éviter le passage de ces dernières on va filtrer le whisky à basse température pour que les particules graisseuses se solidifient et ne passent pas le filtre. On obtient donc des whiskys assez limpides avec une belle couleur homogène et sans particules en suspension, cela peut aussi renforcer la sensation de présence alcoolique dans le whisky.
A l’inverse les whiskys non filtrés seront plus complexes, plus trouble et semble plus liquoreux. La gamme un-chillfiltered est moins dilué que les whisky traditionnels et présentent donc une palette aromatique un poil plus large. C’est donc plus le procédé de mise en bouteille que je vais déguster que le whisky en lui même.


Par contre je vais reprendre tes propos sur la Chill-filtration et y ajouter d'autres arguments . Je voulais vous expliquer le but de ce procédés ce sera donc l'occasion de faire mon speech .

Attention pavé avenir dans quelques minutes !!!
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Yessod
posté 14/11/2014 15:42
Message #1219


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Citation (ManoCornuta @ 14/11/2014 15:29) *
Par contre je vais reprendre tes propos sur la Chill-filtration et y ajouter d'autres arguments . Je voulais vous expliquer le but de ce procédés ce sera donc l'occasion de faire mon speech .

Attention pavé avenir dans quelques minutes !!!

Mais oui!!!!!

Citation (Kirk @ 14/11/2014 15:16) *
Costaud CR kratos77.gif Le relou et les punks neokill@h.gif neokill@h.gif

Pour rebondir sur Bruichladdich, un documentaire d'Arte sur l'île aux trésors, mais surtout centré sur cette distillerie et la production de l'Octomore. Je l'ai regardé la semaine dernière et c'est passionnant. On y voit beaucoup ce Jim Mc Ewan, qui à l'air d'être un sacré sorcier. Quand il parle des fûts et de leurs mouvements de poumons wub.gif Puis à la fin de la vidéo, il explique que l'assemblage se fait dans son bureau, bien habillé et sans parfums.
"Ce que j'essaie de faire, c'est de chercher dans le verre la personnalité, la joie, la beauté...la bonté qu'il y a dans le verre. J'essaie de le décrire, je ne parle plus à personne car je parle et j'écoute le whisky ! C'est peut-être un peu fou mais, dans mon esprit je recherche cet espace... J'ai essayé de le faire habillé en jeans, en bottes et t-shirt, un peu sale sur moi... Je ne peux pas. Je dois être concentré à 100%." kratos77.gif ibr.gif





Et j'ai reçu mon Revival, j'ouvre ça dimanche. smile.gif

Dans mes bras Kirk!!!! wub.gif


Quand je pense aux origines de ce topic, avec mes propos un peu acerbes sur le topic de la picole genre "ben non quand tu bois du william peel c'est pas vraiment comme si tu buvais du whisky" dry.gif
Et CL qui me propose de créer le topic, je me disais " mais ça va intéresser qui?"

Et aujourd’hui on est carrément une team d'amateurs knahos.gif
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ManoCornuta
posté 14/11/2014 16:31
Message #1220


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Chilfiltration , UN-Chillfiltration :

Les raisons de la chill-Filtration évoquées par yessod ne sont que des raisons très mineures de ce procédé voir même, les mauvaise raisons en fait .
Je me doute d'ailleurs que pour ce type de "grosses" particules dont tu parles yessod , un filtre type "passoire de cuisine", appliqué au whisky en sorti de fut suffise à enlever les particules parasites de bois , sédiments etc....

La vrai raison est premièrement chimique (c’est pour cela que tu ne la connais pas) et deuxièmement économique.

Explication du phenomene :

Un whisky lorsque qu’il passe sous les 46 % et à partir d’un certain seuil de température se trouble .

Sont incriminés trois types de molécules particulières : les acides gras , certains esters et certaines protéines.

Ces trois-là vont s’agglomérer et précipiter si le titre du whisky est < 46% et atteint un certain seuil de température froide ( je n’ai pas le chiffre exact , si je vous dit <T avec T = un truc entre 4°et 0° , je pense que je ne me tromperai pas trop ) .

Attention si ce whisky titre à 46% minimum , vous pouvez le refroidir tant que vous voulez ( ex: congelo) il ne se troublera jamais pour des raisons chimiques que je vais laisser de côté ici .

Il apparait ici un gros problème cosmétique pour l’industrie du whisky:
--> J’ai le droit de faire du whisky et le vendre comme appellation »whisky » avec un distillat réduit jusqu’à 40% , mais si je le descend en dessous de 46%, à certaines température (<4°) il se troublera et va faire fuir le client lambda qui trouvera cette couleur bizarre !

Ces températures sont de plus fréquemment atteintes dans l’utilisation que fait mon client avec mon produit:
-Bouteille mise au frigo , transports (notamment Aérien) , pays froids, stockage extérieurs des distributeurs l’hiver etc …

La solution ? elle est simple !

Il ne faut pas réduire le whisky au-delà de 46%.

Et c’est ce que font la plupart des distilleries indépendantes. C’est aussi la raison pour laquelle vous voyez souvent des bouteilles titrées à 46% (attention il y a un exception pour certains distillats légers ou cela marche aussi a jusqu’à 43% mais ne nous compliquons pas, généralisons smoke2.gif )

Nb : Tiens on vient d’apprendre un truc sympa , si la bouteille affiche 46% on est sûr à 99% qu’elle n’est pas filtré à froid! wink.gif

Revenons à nos trois molécules ( acide gras , ester, protéine) .
Elles sont donc responsables de la formation de ce trouble dans le liquide, mais elles ne sont pas négatives pour autant !
Elles sont issues des résidus de la distillation en grande partie, et pour partie de la maturation en fut (et des échanges chimiques y découlant).
Ce sont elles qui confèrent certains des arômes caractéristiques d’un embouteillage.
Etant aussi présentes en quantités (dont seule dame nature peut en maitriser la part de hasard), elles confèrent également à un whisky, sa typicité et son caractère unique, après sa maturation dans chaque fut.

Les supprimer, c’est donc se priver d’une partie gustative unique et du caractère particulier d’un whisky.

De plus, les acides gras participent également au côté huileux / sirupeux du liquide embouteillé, les ôter c’est supprimer ces sensations et se retrouver avec un produits aqueux monotone et uniforme de distillerie en distillerie.

Pourtant la grande industrie a souvent fait le choix de les éliminer sad.gif .

Pour cela on descend le whisky a 0° Celsius ( chill) , les acides gras , esters , protéines précipitent . On applique une forte pression au liquide pour le filtrer (filltered) au travers de plusieurs tamis hyper fin ( micro fibres) montés en série. Résultats : plus d’acides gras, plus de protéines et plus d’esters.

Le whisky ne précipitera plus sous des températures basses , en passant sous les 46%.


Un enjeu economique :


Vient alors une opportunité économique énorme pour l’industrie du whisky , est que vous la voyez venir ?
Ils peuvent donc faire des embouteillages beaucoup plus réduits et augmenter leur marges sont risque de trouble apparent sur le liquide! en restant bien sûr conforme à la loi , ne descendant pas en dessous de 40%.


Cela change completement votre rentabilité de production . Pour vous donner un exemple chiffré :

Ex: Si on prend un fut standard Bourbon Barrell de 200L rempli plein avec un distillat à 63,5%

Au bout de 12 ans on se retrouve avec 175L d’alcool a disons environ 60% :
- Donc 105 litres d’alcool pur, ce qui donnera 262 litres de whisky réduit à 40% contre 228L de whisky réduit à 46%.

La distillerie indépendante sortira donc 325 bouteilles de ce Futs à 46 % non chillfiltered
Quand la distillerie de la grande industrie sortira 374 bouteilles de ce même fut à 40% chillfiltered .


Soit une économie de 49 bouteille pour la grande industrie en nous vendant tout simplement de la flotte ! rolleyes.gif

Conclusions

On constate donc bien, ici ,les réelles raisons de la chillfiltration appliquée par la grande industrie du whisky . S’éviter des problèmes cosmétiques sur leur produits tout en maximisant leur marges . Et cela au détriment du gout , du caractère du whisky .
La première raison et bien trop souvent la seule evoqué .On constate bien pourtant, au travers de cette analyse, que l’aspect économique et tout aussi important, voir la raison majeure de l'utilisation de ce procédé.
Heureusement de nos jours, ce phénomène ( Chillfiltration) est de moins en moins courant .
Le développement d’internet, d’infos, de reviews à foison a formé un consommateur de plus en plus intransigeant sur la qualité du produit.
La grande industrie du Single Malt doit s’adapter pour suivre les exigences de son consommateur elitiste et les embouteillages à 46% non chillfiltered sont désormais courant en OB.

Mais la masse de la consommation, même sur le single malt, se fait encore sur les marques les plus disponibles et commercialement les plus implantées dans les grands reseaux de distributions. Et ces marques là n’ont pas de raison de bouger pour l’instant . Macallan , Aberlour, Glen Grant pour ne citer qu’eux inonde le marché de leur whisky Chillfiltered réduit à 40%.

Les entrée de gamme de la pluspart des marques le font aussi , mais si le prix est très bas on est prêt a l’accepter ( Laphroaig 10 ans ), et le client visé n'est pas le mème. La qualités doit se payer, c’est évident, mais elle doit être proposée au choix du consommateur .

Mano.
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